4. La formation professionnelle des jeunes

La loi quinquennale du 20 décembre 1993, présentée par M. Michel Giraud, alors ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, a renforcé les attributions des régions dans le domaine de la formation professionnelle des jeunes.

Avant 1993, quatre grands acteurs institutionnels intervenaient sur les voies de formation :

- le rectorat et la direction régionale de l'agriculture pour l'enseignement professionnel dans les lycées qui regroupe près de 60 % des jeunes en formation ;

- le conseil régional pour l'apprentissage ;

- la délégation régionale à la formation professionnelle pour les actions d'insertion et de qualification réalisées dans le cadre du crédit de formation individualisée (CFI) ;

- les organisations professionnelles et interprofessionnelles pour la formation en alternance à travers les instruments que sont le contrat de qualification et le contrat d'adaptation.

La loi " Giraud " procède à une décentralisation en deux temps. A compter du 1 er juillet 1994, les régions ont reçu compétence pour organiser les actions qualifiantes pour les jeunes : il s'agit des actions de formation professionnelle continue pour les jeunes de moins de 26 ans et leur accordant une qualification relevant du champ de l'enseignement technologique au sens de la loi du 16 juillet 1971 ou reconnue par les branches professionnelles.

En outre, de 1994 au 1 er janvier 1999, a été ouverte une période de transition au terme de laquelle doit être opéré le transfert de la formation dite " préqualifiante " pour les jeunes de moins de 26 ans. Ce terme recouvre les actions de formation continue de jeunes sans qualification de 16 à 25 ans auparavant assumées par les DRFP dans le cadre du crédit formation individualisé (CFI).

Ce transfert a reposé sur une procédure conventionnelle et progressive. Des conventions ont été passées entre les régions et l'Etat afin de mettre en oeuvre les stages de formation préqualifiante pour les jeunes issus du système scolaire sans aucun diplôme et inscrits dans une agence pour l'emploi. Ces conventions ont porté également sur le financement des permanences d'accueil d'information et d'orientation (PAIO) qui jouent avec les missions locales un rôle important dans le dispositif.

Par ailleurs, la loi du 20 décembre 1993 confirme le rôle " d'acteur pivot " des régions en leur confiant la préparation annuelle du plan régional de développement de la formation professionnelle des jeunes (PRDFPJ).

Aux termes de l'article 83 de la loi du 7 janvier 1983 modifiée, ce plan a pour objet " la programmation à moyen terme des réponses aux besoins de formation, permettant un développement cohérent de l'ensemble des filières de formation et prenant en compte les réalités économiques régionales et les besoins des jeunes, de manière à leur assurer les meilleures chances d'accès à l'emploi ".

La vocation de ces plans régionaux est de couvrir l'ensemble des filières de formation : formation initiale, apprentissage, contrats d'insertion en alternance, actions de formation professionnelle pour les jeunes demandeurs d'emploi.

Le plan établit une forme subtile de gestion partagée avec l'Etat : il est élaboré par le conseil régional " en concertation avec l'Etat " après consultation obligatoire de diverses instances : organismes consulaires, conseils généraux, conseil académique de l'Education nationale, comité régional de l'enseignement agricole, conseil économique et social régional, organisations d'employeurs et de salariés.

Le plan est mis en oeuvre par des conventions d'application " approuvées par le conseil régional " puis " signées, d'une part, par le président du conseil régional et, d'autre part, par le préfet de région et les autorités académiques concernées ".

Au 31 décembre 1997, seules 3 régions sur 26 n'avaient pas encore conclu de conventions de délégations de compétences avec l'Etat.

Comme en matière de formation continue, le rôle de la région est moins de diriger que de coordonner : La région joue un rôle d'autant plus actif qu'elle sait mettre en place des pratiques partenariales avec les différents intervenants du secteur.

La réforme de 1993 a eu pour effet de renforcer le poids financier des régions dans le domaine de la formation des jeunes : la part du financement public des organismes de formation par les conseils régionaux est passé de 25 % en 1993 à près de 33 % en 1995.

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