2. L'Etat a étendu son rôle d'impulsion en sollicitant des financements croisés

Les régions sont sollicitées sur de multiples partenariats qui mobilisent entre le quart et le tiers de leurs ressources 280( * ) .

De multiples instruments sont utilisés dont les deux principaux sont le contrat de plans Etat-région (CEPA) et le programme d'intervention communautaire (PIC). Mais, il est possible de citer également les contrats d'objectifs territoriaux (COT), les conventions tripartites relatives à l'allocation de formation reclassement.

Le rapport Delafosse avait mis l'accent sur le risque de dilution des responsabilités résultant de la multiplication de ces procédures de financement croisé.

3. La région occupe encore une place restreinte dans le système de financement de la formation professionnelle

En 1996, la région n'était que le troisième financeur de la formation professionnelle (13 milliards de francs soit 9,2 %), loin derrière l'Etat qui représentait près de 41 % des dépenses et des entreprises qui financent environ 40 % du dispositif.

FINANCEMENT FINAL DE LA FORMATION

PROFESSIONNELLE EN 1996

(en millions de francs)

 

Insertion des jeunes

Demandeurs d'emploi

Actifs occupés

Total

Etat

7.532

16.553

31.044 (1)

55.129

Régions

8.102

3.309

701

12.112

UNEDIC

-

8.047

-

-

Entreprises

10.732

27

43.617

54.376

Total général (2)

27.324

28.845

79.737

135.906

Source : MES/DARES, compte économique de la formation professionnelle

(1) Il s'agit de la formation allouée aux agents de la fonction publique

(2) y compris les autres collectivités locales

Certes, les régions, depuis la mise en oeuvre de la loi quinquennale qui a étendu leurs compétences en matière de formation des jeunes, ont accru leur part relative dans la structure de la dépense : en 1987, les régions ne représentaient que 6,3 % de la dépense totale et leur budget, qui depuis a quasiment triplé, représentait alors 4,4 milliards de francs.

Il reste que l'Etat conserve la maîtrise de quatre cinquième des crédits publics relatifs à la formation professionnelle. Qui plus est, il apparaît que de 1984 à 1993, soit sur les dix premières années de la décentralisation, l'Etat a multiplié par trois ses crédits d'intervention en faveur des salariés (hors fonction publique) tandis que les régions les doublaient.

Le transfert de compétences est certes bien réel en matière de formation professionnelle mais en ce domaine la décentralisation demeure néanmoins largement inachevée.

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