2. Mieux associer les élus locaux aux politiques de sécurité

L'Etat a lui-même incité les collectivités locales à s'associer à son action dans des partenariats, tels que les contrats locaux de sécurité. Cette démarche témoigne du besoin accru d'une territorialisation des politiques de sécurité.

Le bilan établi par votre mission d'information a néanmoins relevé les limites actuelles de la politique de la police de proximité menée par l'Etat. Cette politique a fait l'objet d'une mise en route laborieuse et reste marquée par beaucoup d'incertitudes.

Son succès sera donc subordonné à la correction des différents défauts qui ont pu être constatés : faiblesse des diagnostics préalables, mise en cohérence des différents dispositifs, mise à niveau des effectifs, formation des personnels.

En outre, comme l'a suggéré le président Christian Poncelet, à l'occasion des Etats généraux des élus locaux, qui se sont tenus à Bordeaux, sans remettre en cause l'essence régalienne des politiques de sécurité, celles-ci doivent entrer dans le " nouvel âge " de la compétence partagée avec ceux qui incarnent le pouvoir de proximité, se trouvent confrontés au désarroi et aux attentes de leurs concitoyens et dont le bilan est en partie jugé sur l'état de la sécurité dans leur commune.

Certes, les polices municipales, par le rôle préventif et dissuasif qu'elles assument, contribuent à associer les maires à la mise en oeuvre des politiques de sécurité dans le cadre désormais prévu par la loi du 15 avril 1999. Cette association pourrait néanmoins prendre une forme plus ambitieuse.

A cette fin, les communes pourraient se voir reconnaître un droit à l'expérimentation pour la création d'une police territoriale de proximité placée sous l'autorité du maire et soumise au contrôle de l'Etat et des procureurs de la République.

Cette police territoriale pourrait résulter de la fusion des polices municipales existantes et des unités territoriales de la police nationale.

Ses missions devraient concerner la sécurité publique de proximité . Elle devrait à cette fin traiter en priorité la petite délinquance et veiller à un meilleur accueil des victimes.

Les services relevant de l'Etat pourraient, pour leur part, davantage se consacrer à la criminalité organisée et à la grande délinquance sur un ressort territorial élargi.

Dans les communes ayant fait ce choix, le maire disposerait d'une plénitude de compétences pour gérer les problèmes de sécurité qui touchent directement la vie quotidienne de nos concitoyens.

Il jouerait un rôle majeur, en liaison avec la gendarmerie et la police nationale, pour faire en sorte que certaines parties du territoire ne soient pas des " zones de non droit " où les lois de la République ne s'appliqueraient pas.

Enfin, votre rapporteur relève que l'évolution des politiques de sécurité dans les prochaines années posera la question de la mise en commun des moyens des communes sur un périmètre plus large que le territoire communal. Le rôle de la coopération intercommunale dans ce domaine ne devra donc pas être occulté, même si sa traduction concrète peut s'avérer plus délicate, le pouvoir de police étant un pouvoir propre du maire.

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