2. Dissocier la dotation d'intercommunalité de la DGF des communes ?

La dotation d'aménagement représente 13 % des crédits de la DGF des communes en 2000. Parmi ces 13 %, 6 % sont consacrés à la dotation d'intercomunalité et 7 % à la DSU et la DSR.

La part de la péréquation en faveur des communes n'augmente pas, en raison du développement de l'intercommunalité, qui aboutit à accroître chaque année le montant de la dotation correspondante. Pour compenser la faible progression de la DSU et de la DSR, les Gouvernements dégagent chaque année des crédits supplémentaires, qu'ils consacrent aux deux dotations de péréquation.

Pour améliorer la lisibilité du dispositif et éviter que l'intercommunalité ne pèse sur la DSU et la DSR, notre collègue Jean-Pierre Fourcade, président du comité des finances locales, a proposé de dissocier la dotation d'intercommunalité de la DGF des communes. De cette façon, la DSU et la DSR pourraient bénéficier de l'intégralité de l'augmentation de la dotation d'aménagement et parvenir à des taux de progression acceptables.

Les crédits consacrés aujourd'hui par le Gouvernement à majorer la DSU et la DSR pourraient directement être affectés à l'intercommunalité. Le Gouvernement s'est partiellement engagé dans cette voie avec la loi sur le renforcement et la simplification de la coopération intercommunale, qui organise pour les nouvelles communautés d'agglomération un financement extérieur à l'enveloppe de la DGF des communes. Ces communautés bénéficient d'un abondement de 500 millions de francs du montant de la dotation d'intercommunalité et, si cette somme est insuffisante, d'un prélèvement sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle.

Cette solution présente l'avantage de réserver la DGF des communes aux communes et de garantir une meilleure progression du montant des dotations de solidarité.

Elle présente l'inconvénient d'avoir un coût budgétaire puisqu'elle remet en cause le principe de la répartition à enveloppe fermée entre les EPCI et les communes. Dans la situation actuelle, si la dotation d'intercommunalité augmente beaucoup, la DSU et la DSR jouent le rôle de variable d'ajustement. Dans le cadre d'une enveloppe autonome pour la dotation d'intercommunalité, l'augmentation mécanique du montant de cette dotation, en raison de l'augmentation du nombre d'habitants résidant dans des communes appartenant à des structures intercommunales, se traduira par une augmentation du coût pour l'Etat du financement de l'intercommunalité.

Toutefois, des simulations seraient nécessaires pour déterminer dans quelle proportion le surcoût qui en résulterait pour l'Etat serait supérieur aux sommes qu'il consacre chaque année à améliorer le taux de progression de la DSU et de la DSR et pour financer les communautés d'agglomération.

En 1994, le commissariat général du Plan 375( * ) proposait de " réviser la dotation ville-centre afin de favoriser les regroupements intercommunaux ", autrement dit de réorienter vers le financement de l'intercommunalité les crédits de la fraction " bourgs-centres " de la DSR.

Page mise à jour le

Partager cette page