Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Née le 14 juillet 1899
Décédée le 13 août 1977
Profession :
Industriel
Département :
Ardennes

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

CARDOT (Marie-Hélène)

Née le 14 juillet 1899 à Tétaigne (Ardennes)

Décédée le 13 août 1977 à Plombières (Vosges)

Conseiller de la République, puis Sénateur des Ardennes de 1946 à 1958

Avant que n'éclate la seconde guerre mondiale, Marie-Hélène Cardot seconde son mari, Ernest Cardot, dans la direction de l'entreprise de construction métallique qu'il a héritée de sa famille à Douzy, dans les Ardennes.

Lors de l'occupation allemande, l'aide active qu'ils apportent tous deux aux prisonniers évadés vaut à Marie-Hélène Cardot d'être arrêtée par l'ennemi et internée à Sedan, en mars 1941. Libérée le 10 avril suivant, faute de preuves, elle reprend ses activités clandestines aux côtés de son mari, qui recrute et constitue le maquis d'Autrecourt. Mais il est assassiné par un agent double, infiltré dans le réseau, le 5 juin 1943. Marie-Hélène Cardot poursuit néanmoins son assistance aux maquisards et aux évadés, au sein de l'OCM, jusqu'à sa nouvelle arrestation le 18 juin 1944. Incarcérée à Charleville-Mézières, elle n'évite la déportation en Allemagne que grâce à une action de force de la résistance qui attaque son convoi, et la libère le 29 août.

A la fin des hostilités, Marie-Hélène Cardot, qui est membre du comité départemental de Libération, s'engage dans la vie politique : après son entrée au conseil municipal de Douzy, en avril 1945, et au conseil général des Ardennes - canton de Mouzon- en septembre suivant, elle est candidate, sans succès, dans les Ardennes aux deux Assemblées nationales constituantes, puis aux législatives du 10 novembre 1946, en quatrième position sur la liste MRP. Elle obtient son premier mandat national lors des élections du 8 décembre 1946 au Conseil de la République ; elle est alors élue avec l'étiquette MRP, par 238 voix sur 553 suffrages exprimés.

Nommée secrétaire du Conseil de la République, elle siège à la Commission de ravitaillement, et à celle des pensions, et intervient à plusieurs reprises pour défendre le statut des veuves et orphelins de guerre ; ces problèmes lui sont bien connus, puisqu'elle préside l'association ardennaise des veuves et orphelins de guerre, ainsi que l'association départementale des déportés et internés.

Réélue au deuxième tour au Conseil de la République le 7 novembre 1948, par 360 voix sur 947 suffrages exprimés, elle abandonne son poste de secrétaire et siège aux Commissions de la famille, et des pensions. Parlementaire très active, elle est chargée de nombreux rapports par la Commission des pensions et à travers eux, défend avec vigueur le sort des familles qui ont été frappées par la guerre. Elle a alors recours aux différents moyens d'expression offerts aux parlementaires : question orale sur les droits de succession des veuves de guerre, discutée en février 1951, proposition de loi déposée en juin 1952 sur la majoration de la retraite vieillesse pour les ascendants d'enfants décédés par faits de guerre, multiples interventions en séance publique, notamment lors des discussions sur le budget des anciens combattants.

A cette activité nationale, Marie-Hélène Cardot ajoute une carrière locale également bien remplie : adjointe au maire de Douzy dès septembre 1946, elle en est maire de 1951 à 1953. Réélue sans interruption conseillère générale du canton de Mouzon, elle préside la commission de l'assistance et de l'hygiène publique du conseil général et siège dans de nombreux comités locaux : coordination des services sociaux, assistance publique, hygiène sociale, office d'HLM.

Cette forte implantation locale lui permet d'être réélue sans difficulté au Conseil de la République, le 19 juin 1955 : elle recueille le meilleur score au deuxième tour avec 518 voix sur 943 suffrages exprimés.

Elle préside alors la Commission des pensions, et défend avec une autorité renforcée dans tous les grands débats, notamment budgétaires, la cause des anciens combattants et des victimes de guerre.

Les 2 et 3 juin 1958, elle se prononce en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle.

Elle est réélue en avril 1959.

Son courage exceptionnel durant le second conflit mondial lui avait valu la médaille de la Résistance, la croix de guerre, et la croix de l'Ordre de Léopold.

Bibliographie :

DARDART (Gérald), Marie-Hélène Cardot : Résister et croire, éditeur ville de DOUZY, 2002, 56 p.

Ve République

CARDOT (Marie-Hélène)

Née le 14 juillet 1899 à Tétaigne (Ardennes)

Décédée le 13 août 1977 à Plombières-les-Bains (Vosges)

Sénateur des Ardennes de 1946 à 1971

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, pp. 40-41)

Appartenant aux 21 femmes qui, en décembre 1946, ont fait pour la première fois leur entrée au Palais du Luxembourg, Marie-Hélène Cardot sollicite le renouvellement de son mandat de sénateur des Ardennes lors des élections organisées par la jeune Ve République, le 26 avril 1959. Candidate sur une liste présentée par le Mouvement républicain populaire (MRP), comme à chaque consultation électorale depuis la Libération, elle est réélue au second tour de scrutin avec 496 voix sur 950 suffrages exprimés, après avoir obtenu 412 voix sur 947 suffrages exprimés au premier tour. Son colistier René Tinant, vice-président du Conseil général des Ardennes et maire de Cauroy, est lui aussi élu au second tour avec 377 voix au détriment du sénateur sortant Eugène Cuif : le MRP remporte l'ensemble des sièges sénatoriaux à pourvoir dans les Ardennes.

Marie-Hélène Cardot est de nouveau reconduite lors du renouvellement du 23 septembre 1962, toujours sous l'étiquette du MRP : les grands électeurs ardennais lui apportent 456 voix sur 944 suffrages exprimés au second tour de scrutin, contre 421 voix sur 935 suffrages exprimés au premier tour. René Tinant est lui aussi aisément réélu au second tour avec 422 voix.

Au Sénat, comme sous la IVe République, Marie-Hélène Cardot siège au sein du groupe des Républicains populaires, qui devient celui de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP) après les élections sénatoriales de septembre 1968. Membre de la commission des affaires sociales de 1959 à 1971, elle en assure la vice-présidence de 1970 à 1971.

Dès le 5 mai 1959, elle est élue vice-présidente du Sénat. Elle devient ainsi la troisième femme depuis la Libération à accéder à cette fonction prestigieuse, après Gilberte Brossolette, qui l'avait exercée de 1946 à 1954, et Marcelle Devaud, de 1948 à 1951. Marie-Hélène Cardot, qui n'est que l'une des cinq femmes à siéger à la Haute Assemblée de 1959 à 1968, aux côtés des communistes Jeannette Thorez-Vermeersch et Renée Dervaux, de la radicale Suzanne Crémieux et de la socialiste Irma Rapuzzi, conserve la fonction de vice-présidente du Sénat pendant neuf ans, jusqu'en octobre 1968. En cette qualité, elle préside de nombreuses séances publiques.

Elue des Ardennes, terre frontalière de la Belgique, elle assure également la présidence du groupe sénatorial d'amitié France-Belgique de 1959 à 1971. Elle est par ailleurs membre du Conseil supérieur du service social et du Conseil supérieur pour le reclassement professionnel et social des travailleurs handicapés.

Marie-Hélène Cardot est désignée comme rapporteur par la commission des affaires sociales sur de nombreux textes, notamment sur la réparation des dommages physiques subis en métropole par des militaires français par suite des événements d'Algérie (1959), la scolarisation des enfants aveugles, infirmes ou sourds-muets (1963), l'emploi des enfants dans le spectacle (1963) ou la garantie de l'emploi en cas de maternité (1966).

Cette ancienne résistante, présidente de l'association des veuves et orphelins de guerre des Ardennes, rapporte par ailleurs chaque année le budget des anciens combattants et victimes de guerre, de même que le projet de loi relatif à la mise à parité des pensions des déportés politiques et des déportés résistants en 1970.

Elle dépose en outre plusieurs propositions de lois sur des questions extrêmement variées : l'ordre des géomètres-experts (1960), l'indemnisation des dommages subis par les Français rapatriés d'outre-mer (1965) ou l'interdiction de la publicité à domicile d'ouvrages et films pornographiques ou érotiques (1971). S'intéressant aux sujets les plus divers, Marie-Hélène Cardot intervient très régulièrement en séance publique, aussi bien sur la construction des collèges d'enseignement général que sur l'exonération des établissements hospitaliers de la redevance de la télévision, les assurances sociales des exploitants agricoles, le sort des Vietnamiens rapatriés en France, la famine en Inde en 1966 ou la formation professionnelle en faveur des femmes.

En février 1960, elle vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, texte soumis à l'examen des parlementaires à la suite de la semaine des barricades qui a embrasé Alger du 24 janvier au 1er février 1960. Elle se prononce aussi en faveur de deux lois qui visent à améliorer la condition féminine : la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965 et la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967.

Marie-Hélène Cardot choisit de ne pas se représenter aux élections sénatoriales de septembre 1971. Elle quitte ainsi le Palais du Luxembourg le 1er octobre suivant après y avoir représenté les Ardennes durant un quart de siècle. A la suite de son départ du Sénat, elle continue d'exercer pendant quelques années ses mandats locaux de conseiller général du canton de Mouzon, qu'elle détient depuis 1945, et de maire de Douzy, fonction qu'elle occupe sans interruption depuis 1959.

Officier de l'ordre national du Mérite, elle est également décorée de la croix de chevalier de la Légion d'honneur par Alain Poher le 8 mai 1973. A cette occasion, le président du Sénat rend plus particulièrement hommage au « sens du dialogue » dont elle n'a cessé de faire preuve auprès de nombreux organismes lorsqu'elle était vice-présidente de la Haute Assemblée.

Après avoir décidé de ne pas se représenter aux élections cantonales de mars 1976, Marie-Hélène Cardot se retire définitivement de la vie politique en ne sollicitant pas le renouvellement de son mandat de premier magistrat de Douzy, lors des élections municipales de mars 1977.

Quelques mois plus tard, la « Sainte du Palais », ainsi qualifiée par Alain Poher, s'éteint le 13 août 1977, à l'âge de soixante-dix-huit ans, dans la ville thermale de Plombières-les-Bains. Avec elle disparaît une grande résistante et l'une des pionnières de la représentation féminine au Sénat.

Bibliographie :

DARDART (Gérald), Marie-Hélène Cardot : Résister et croire, éditeur ville de DOUZY, 2002, 56 p.

Elue le 26 avril 1959
Réélue le 23 septembre 1962
Fin de mandat le 1er octobre 1971 (ne se représente pas)

Vice-présidente du Sénat
Vice-Présidente de la commission des affaires sociales

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe Union Centriste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Marie-Hélène CARDOT

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