Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Né le 22 octobre 1924
Décédé le 1er juin 2009
Profession :
Agriculteur
Département :
Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GERIN (Alfred)

Né le 22 octobre 1924 à Ampuis (Rhône)

Décédé le 1er juin 2009 à Ampuis (Rhône)

Sénateur du Rhône de 1977 à 1986

Alfred Gérin naît le 22 octobre 1924 à Ampuis dans le département du Rhône. Ce petit village de moins de 2000 habitants situé sur la rive droite du Rhône, entre colline et fleuve, est la capitale du vignoble prestigieux de Côte-Rôtie. Après ses études primaires, ce fils de maraîcher s'installe sur l'exploitation familiale. Il y développe la viticulture et l'arboriculture avec succès. En 1961, il devient le directeur d'une importante société agricole vinicole et contribue au renouveau du Côte-Rôtie.

Il s'engage en politique dès 1959 quand il rejoint le conseil municipal d'Ampuis où il occupe les fonctions de premier adjoint. Il appartient au courant de la démocratie-chrétienne et c'est sous l'étiquette MRP qu'il est élu en 1964 conseiller général du canton de Condrieu. Il siège à l'assemblée départementale jusqu'en 1988 et en sera même le vice-président de 1978 à 1986 (en charge de l'agriculture). En 1965, il devient maire d'Ampuis. Alfred Gérin se présente une première fois aux élections législatives en juin 1968 mais il est battu dans la 8e circonscription du Rhône. Il renouvelle sa candidature en 1973, dans la même circonscription, toujours sans succès. Depuis l'été 1969, il s'est rapproché de la formation Centre démocratie et progrès (CDP) qui regroupe des sympathisants du Centre démocrate favorables, contrairement à Jean Lecanuet, à la candidature du gaulliste Georges Pompidou à la présidentielle. Le CDP réunit des figures comme René Pleven, Jacques Duhamel et Joseph Fontanet bientôt appelés au Gouvernement. Le maire d'Ampuis entre au conseil régional de Rhône-Alpes en 1973. A partir de 1976, il rejoint le CDS (Centre des démocrates sociaux), fusion du Centre démocrate et du CDP. Parallèlement à ses mandats politiques et engagements militants, il multiplie les responsabilités dans diverses associations professionnelles et organismes publics. Alfred Gérin préside ainsi la section locale de la mutualité sociale agricole et le syndicat intercommunal à vocation multiple Rhône-Gier. Il est aussi vice-président du syndicat mixte hydraulique départemental, du parc régional du Pilat et du syndicat interdépartemental de démoustication.

C'est donc un élu bien implanté et très actif dans les milieux ruraux qui se présente aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977. Alfred Gérin propose aux grands électeurs du département un programme apolitique qui entend défendre les intérêts des collectivités locales plutôt que ceux des partis, promouvoir « l'équilibre économique et humain » dans le Rhône et dénoncer « une République pyramidale à partir de Paris ». Cette liste intitulée GID pour « Gestion indépendance démocratie » obtient un siège. Alfred Gérin rejoint donc le Palais du Luxembourg aux côtés de trois élus de la majorité de droite (l'UDF Francisque Collomb, le CDS Pierre Vallon et le PR Serge Mathieu) et de deux élus de l'opposition de gauche (le socialiste Franck Sérusclat et le communiste Camille Vallin). Au Sénat, le maire d'Ampuis s'inscrit au groupe de l'Union centriste et siège à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Il rejoint en 1983 la commission des affaires économiques puis retrouve en 1985 la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées dont il devient le secrétaire l'année suivante.

Alfred Gérin se préoccupe d'abord des questions agricoles. Il intervient chaque année lors de la discussion du projet de loi de finances pour évoquer les problèmes de l'agriculture en France de manière générale et dans le Rhône en particulier. En 1977, il dénonce la concurrence des importations italiennes et espagnoles et souhaite des progrès en matière d'équipement rural. En 1978, il exige plus de crédits pour l'hydraulique agricole, son domaine de spécialité. En 1979, il appelle de ses voeux une meilleure formation professionnelle des agriculteurs. Il n'hésite pas à sanctionner les orientations du Gouvernement si celles-ci ne lui semblent pas aller dans le bon sens ; ainsi refuse-t-il de voter le budget de l'agriculture en 1980 et 1983. En 1982, il s'indigne de la relance des montants compensatoires qui selon lui nuisent aux échanges commerciaux agricoles.

Alfred Gérin s'intéresse également au transport fluvial (il est le promoteur des voies navigables Rhône- Rhin et Saône-Rhin et regrette, en 1983, l'insuffisance des crédits engagés pour aménager ces voies et canaux) et au commerce extérieur (il s'inquiète en 1984/1985 du déficit commercial croissant, de la dégradation des échanges avec le reste de la CEE, de la perte de compétitivité par rapport aux concurrents européens, de la désindustrialisation et de la hausse excessive du coût du travail en France). Très engagé en faveur des collectivités locales, il dénonce, dès 1977, le carcan administratif enserrant les communes et met en garde, en 1983, contre les problèmes financiers générés par les transferts de compétence entre l'Etat et les collectivités suite à la décentralisation engagée par Gaston Defferre. En tant que membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, il met en avant, en 1979, le rôle de la gendarmerie dans les zones rurales et demande à l'Etat d'assurer un meilleur entretien des locaux qui lui sont affectés. Il présente, en 1982, les rapports de la commission sur les conventions liant la France à des pays du Maghreb comme le Maroc et la Tunisie.

Alfred Gérin vote la loi du 2 février 1981 renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, et la loi du 13 juillet 1982 relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage. Mais il vote contre la loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort.

Bien que facilement réélu conseiller général de Condrieu en 1982 et maire d'Ampuis en 1983, Alfred Gérin est victime de la montée en puissance du RPR à partir de 1981. Le parti de Jacques Chirac s'affirme vite comme la principale force d'opposition face au socialisme au pouvoir et le département du Rhône constitue un de ses bastions. Dans ce contexte de bipolarisation droite-gauche de plus en plus accentuée, les élus centristes comme Alfred Gérin sont fragilisés. A partir de 1985, le sénateur a beau durcir ses positions face à la gauche en accusant cette dernière de vouloir faire porter aux collectivités locales les charges financières de ses erreurs économiques ou en se prononçant en faveur du rétablissement de la peine de mort à l'encontre d'auteurs d'actes de terrorisme, il peine à exister politiquement. Lors de la campagne pour les sénatoriales de septembre 1986, il ne parvient pas à s'imposer face aux deux poids lourds de droite dans le département : les lyonnais Francisque Collomb (UDF) et Michel Noir (RPR). Bien que sénateur sortant, Alfred Gérin se retrouve en sixième position sur la liste d'union UDF-RPR. Il estime, sans doute à raison, que le parti gaulliste lui fait payer la constitution, au sein du conseil général, d'un groupe « Union pour le Rhône » rassemblant tous les élus d'opposition à l'exception des éléments RPR. Pendant quelques temps, le maire d'Ampuis menace de constituer sa propre liste avec le PR Serge Mathieu. Forts de leur audience dans les milieux ruraux, les deux sénateurs sortants auraient peut-être eu leurs chances. Finalement RPR et UDF montent des listes séparées et Alfred Gérin, en 4e position sur la liste UDF emmenée par Francisque Collomb, est battu. Le RPR qui ne disposait d'aucun sénateur sortant remporte deux des cinq sièges conquis par la droite dans le département. Alfred Gérin accepte mal sa défaite. Il dépose à la préfecture du Rhône un recours en annulation du scrutin, avançant que la tête de liste RPR, René Trégouët, se serait abusivement servi, durant sa campagne, de « documents confidentiels » (les budgets des communes des départements présentés sous forme pluriannuelle avec des graphiques). Cette démarche, condamnée par les figures RPR mais aussi UDF du Rhône, n'aboutit pas. Alfred Gérin est désormais un homme isolé.

Il conserve toutefois le soutien de Raymond Barre, député lyonnais depuis 1981 et candidat UDF à la présidentielle de 1988. Avec l'appui de ce dernier, il prépare sa candidature aux prochaines législatives dans une circonscription plus au sud du département. En mai 1988, il se présente sous l'étiquette CDS dans la XIe circonscription du Rhône (Givors). Mais l'URC (Union du rassemblement et du centre) qui investit les candidats RPR et UDF lui préfère le RPR Jean-Claude Bahu. Le maire d'Ampuis ne bénéficie donc pas de l'appui logistique et politique des grands partis de droite. En dépit d'un télégramme envoyé par Raymond Barre qui enjoint aux électeurs de la circonscription de « faire confiance à celui qui défend les valeurs de liberté, de responsabilité et de solidarité auxquelles il est attaché », Alfred Gérin est battu. Il quitte la même année le conseil général du Rhône et se retire de la vie politique.

Il meurt le 1er juin 2009. Le jour des obsèques, le député-maire de Vienne, Jacques Remiller, décrit Alfred Gérin comme un grand serviteur de la République, un homme d'action et de conviction qui sut avec dynamisme et chaleur défendre les intérêts agricoles de son département.

Elu le 25 septembre 1977
Fin de mandat le 1er octobre 1986 (non réélu)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe Union Centriste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Alfred GERIN

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