Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 14 février 1923
Décédé le 23 novembre 1991
Profession :
Directeur de maison de repos
Département :
Bouches-du-Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

MATRAJA (Pierre)

Né le 14 février 1923 à Ajaccio (Corse)

Décédé le 23 novembre 1991 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1980 à 1989

C'est à Ajaccio, sur l'Île de Beauté, que Pierre Matraja voit le jour, le 14 février 1923. Après avoir ses effectué ses études secondaires dans la ville natale de Napoléon Ier, il se rend sur le continent pour étudier à la faculté d'Aix-en-Provence où il obtient une licence en droit.

Très intéressé par la vie publique, il s'est politisé de bonne heure. Il n'avait en effet que treize ans lorsqu'il a adhéré aux Jeunesses socialistes en 1936, à la suite de la victoire du Front populaire. Toute sa vie, Pierre Matraja reste fidèle à la SFIO puis au Parti socialiste.

Désireux de lutter pour libérer la France occupée par les Allemands, il rejoint les Forces Françaises Libres en Algérie en septembre 1943, à l'âge de vingt ans. Il participe alors aux campagnes d'Italie, d'Elbe et d'Allemagne, ne quittant les drapeaux qu'en août 1945. Son action militaire lui vaut de recevoir la Médaille du Combattant.

Installé à partir du début des années 1950 à Sausset-les-Pins, commune des Bouches-du-Rhône située au bord de la mer Méditerranée, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Marseille, il s'y présente aux élections municipales du 26 avril 1953. Élu maire, il devient, à l'âge de trente ans, le plus jeune édile des Bouches-du-Rhône. Constamment reconduit par ses concitoyens jusqu'à son décès, il préside aux destinées de Sausset-les-Pins pendant plus de trente-huit ans. Sous son mandat, ce petit port de pêche de la Côte bleue connaît une très forte expansion, due essentiellement au développement du tourisme balnéaire : sa population passe de quelque 600 habitants en 1954 à plus de 7 000 en 1990.

Secrétaire général de l'Association des élus socialistes des Bouches-du-Rhône de 1968 à 1977, Pierre Matraja siège au Comité directeur des maires du département. Il est également administrateur de l'Office Public d'Aménagement et de Construction des Bouches-du-Rhône.

Le 28 septembre 1980, il se présente aux élections sénatoriales dans les Bouches-du-Rhône. Il est placé en cinquième position sur une liste d'Union pour la défense et le développement des collectivités locales présentée par le Parti socialiste et conduite par Irma Rapuzzi, membre de la Haute Assemblée depuis 1955. Recueillant 1 357 voix sur 2 259 suffrages exprimés, la liste socialiste obtient cinq des sept sièges sénatoriaux mis en jeu. Pierre Matraja est ainsi élu sénateur des Bouches-du-Rhône en compagnie d'Irma Rapuzzi, Antoine Andrieux et Félix Ciccolini, tous trois sénateurs sortants, ainsi que de Charles Bonifay.

Au Palais du Luxembourg, Pierre Matraja s'inscrit tout naturellement au groupe socialiste. Tout au long de son mandat, de 1980 à 1989, il siège au sein de la commission des affaires étrangères, dont il assure continûment la vice-présidence à partir de 1983.

Il est par ailleurs nommé membre de la délégation parlementaire pour les Communautés européennes de 1982 à 1989. Devenu vice-président de cette délégation à partir de 1984, il participe au rapport d'information annuel sur les activités des institutions européennes.

Ses collègues sénateurs l'élisent également membre suppléant de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe et de l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale de 1983 à 1987, date à laquelle il en devient membre titulaire.

Il est en outre membre en 1983 de la commission de contrôle des conditions de fonctionnement, d'intervention et de coordination des services de police et de sécurité engagés dans la lutte contre le terrorisme.

Pierre Matraja se montre très actif au Sénat, aussi bien en séance publique qu'en commission. Il rapporte ainsi de très nombreux textes portant sur la ratification de conventions et traités internationaux au nom de la commission des affaires étrangères.

Il consacre de fait une part importante de son activité parlementaire aux relations extérieures, prenant régulièrement la parole sur les sujets les plus variés : relations franco-japonaises (1982), crise des euromissiles (1983), politique française au Moyen-Orient (1984), négociations commerciales entre l'Europe et les États-Unis (1985), relations de la France avec l'Afrique du Sud (1986) ou situation dans le Pacifique Sud (1987).

Pierre Matraja porte également un grand intérêt aux questions militaires. Il défend ainsi la suppression des tribunaux permanents des forces armées en temps de paix en 1982, de même que le principe de la conscription à l'occasion du débat sur la modification du code du service national en 1983. Cette même année, il intervient sur la programmation militaire pour les années 1984-1988.

Il prend en outre souvent la parole lors de l'examen des budgets de l'urbanisme et du logement, des postes et de la mer.

Quelques sujets lui tiennent enfin plus particulièrement à coeur. Ainsi, ce natif d'Ajaccio, qui a gardé un attachement prononcé pour son île sur laquelle il continue de se rendre régulièrement, intervient-il en 1982 sur le statut particulier de la région de Corse. De même, ce directeur d'une maison de repos à Sausset-les-Pins est membre de la commission de contrôle sur les établissements chargés d'accueillir les personnes âgées, créée en 1982.

Très assidu au Palais du Luxembourg, le maire de Sausset-les-Pins participe aux scrutins sur les principaux textes législatifs. Il vote pour la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et pour la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982.

Il se prononce en revanche contre la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980 et s'abstient lors des scrutins sur la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982 et sur la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988.

Après neuf années sur les bancs de la Haute Assemblée, Pierre Matraja décide de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat auprès des grands électeurs des Bouches-du-Rhône, lors des élections sénatoriales du 24 septembre 1989.

Toujours à la tête de la municipalité de Sausset-les-Pins, il voit son engagement public récompensé par les insignes de chevalier de la Légion d'honneur que lui remet Jean Poperen, ministre chargé des Relations avec le Parlement, en 1990.

Frappé peu après par une maladie sans rémission, ce Corse qui aura passé la plus grande partie de sa vie sur le littoral provençal s'éteint le 23 novembre 1991, dans un hôpital marseillais, à l'âge de soixante-huit ans.

Elu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 1er octobre 1989 (ne se représente pas)

Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe socialiste
Membre de la délégation pour l'Union européenne

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre MATRAJA

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