Calvel rapporte les propos de Chalgrin
« Je ne pourrais que m’énoncer mal ; j’aime mieux rapporter le jugement d’un ingénieur de mes amis, très connu par de grands travaux, et l’un des hommes que je regarde comme le plus instruit dans le mouvement des terres :
" Lorsque cette pépinière sera finie, me dit-il, on sera bien loin de soupçonner les grandes difficultés qu’on aura eu à vaincre, pour la mettre dans l’état où nous la verrons dans peu. Que de peines il a fallu se donner, pour calculer la largeur de tant de fondements, faits sur tant de plans divers, leurs plus ou moins de profondeur, pour en tirer les pierres qu’on a vendu utilement, pour se défrayer d’une partie de la dépense ! C’est peu encore ; il a fallu dans un espace aussi considérable, tirer un coup de niveau juste, pour s’assurer de la quantité de terre végétale dont il faudrait couvrir la surface.
"La moindre erreur de calcul eût entraîné à des dépenses considérables ; un pouce de plus ou de moins dans le début, eût donné lieu à de très grands frais de déblai ou de remblai, afin qu’il n’existât pas d’irrégularité sur cette grande surface. Le directeur de cette pépinière est sûr de son fait, pour ce qui reste à finir. J’avoue que j’eusse tremblé, s’il m’eût fallu entreprendre un travail aussi vétilleux, et j’aurais à peine osé me flatter du succès complet qu’il obtiendra. Combien d’autres auraient fait dépenser, en pure perte, au Gouvernement, 12 et peut-être 20 000 francs pour faire moins bien. »