L'engagement de Victor Schoelcher en faveur de causes philanthropiques et son sens de l'équité l'amènent à s'intéresser aux conditions dans lesquelles voyagent les personnes les plus pauvres.
En août 1850, à l'Assemblée nationale législative, il dépose un amendement afin d'exiger des conditions de transport décentes en chemin de fer : « dans tous les cas, je dis que les wagons de 3ème classe ne sont pas fermés ou ne sont fermés que par des rideaux de cuir ou de toile ; que ces rideaux ne suffisent pas dans l'hiver à préserver les voyageurs des rigueurs de la saison ; que les femmes et les enfants qui prennent ces places éprouvent toutes les douleurs et par suite toutes les maladies qu'engendre l'excès de froid... Vous pouvez laisser les wagons de 3ème classe non rembourrés si vous le voulez, je n'y tiens pas, mais qu'au moins ils soient fermés à vitres pour préserver les voyageurs des intempéries de la saison, et aussi de cette cruelle poussière de charbon pulvérisé qui vient abîmer les yeux. »
Cet amendement est adopté. En revanche, Victor Schoelcher ne parvient pas à obtenir que tous les trains soient équipés de wagons de 3ème classe. En mai puis en novembre 1851, il intervient à nouveau, sans succès, sur ce sujet, insistant notamment sur l'obligation pour les compagnies ferroviaires de prévoir un nombre égal de voitures de 3ème et de 1ère classe.
En 1875, c'est un autre aspect des voyages en train qu'il évoque à l'Assemblée nationale, lors de la discussion d'un texte sur le chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée : il réclame que les voitures de toutes classes soient chauffées en hiver. Le ministre des travaux publics, René Caillaux, après avoir exposé les différents modes de chauffage utilisés dans les autres pays, s'engage alors à faire expérimenter par la Compagnie de l'Est les procédés existants et à faire adopter celui qui s'avérera le plus efficace par l'ensemble des compagnies garanties et subventionnées par l'Etat.
Le 27 décembre 1876, le problème n'étant toujours pas résolu, Victor Schoelcher réitère sa demande au Sénat, dans le cadre de la discussion budgétaire. Le ministre des travaux publics promet alors le chauffage pour l'ensemble des wagons durant l'hiver 1876/1877. Il tiendra parole en 1878.