LE RADICALISME ET LA IIIe REPUBLIQUE
2) Le temps des crises
Pendant deux années, en 1886 et 1887, le général Boulanger, nouveau ministre de la guerre du cabinet Freycinet, a le soutien des radicaux. Mais dès 1888, les aspects plébiscitaires de la campagne qui s'organise autour de lui et l'appui des royalistes et des bonapartistes conduisent les radicaux à la rupture. Malgré cela et malgré le rôle de Clemenceau à la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen, très antiboulangiste, Challemel-Lacour accuse, le 19 décembre 1888 au Sénat, le radicalisme d'avoir provoqué la crise boulangiste.
A la mort du général Boulanger, quelques personnalités radicales, discréditées ou abusées, disparaissent de la vie politique ; l'électorat radical connaît un net recul.
En 1891, Combes crée au Sénat le groupe de la "Gauche démocratique" réunissant radicaux et radicalisants. A la Chambre, Pelletan tente de former le groupe "Républicain radical-socialiste".
Le scandale de Panama pèse lourdement sur les élections de 1893. Brisson député radical, préside la commission d'enquête avec beaucoup d'impartialité. Un autre radical, Floquet, est obligé de quitter la vie politique et Clemenceau qui a suscité beaucoup de rancoeur est battu dans le Var.
En 1895, le Président de la République appelle au pouvoir le radical Léon Bourgeois qui forme, le 1er novembre, un gouvernement à prédominance radicale. Son programme, limité en ce qui concerne les réformes sociales, ne suscite pas de réelle opposition ; il n'en est pas de même pour l'impôt sur le revenu et le cabinet Bourgeois tombe le 29 avril 1896.