C’est dans une indifférence générale que les femmes font leur entrée au Sénat lors de la première séance de la session ordinaire de 1946, le mardi 24 décembre 1946. Jules Gasser, président d’âge, prononce son allocution sans y faire aucune mention. Champetier de Ribes, élu président du Conseil de la République lors de la séance du 27 décembre, n’y fera pas davantage allusion.
Cependant, lors de l’élection du Bureau du tout nouveau Conseil de la République, leur existence est reconnue puisque Gilberte Pierre-Brossolette est élue vice-président avec 213 voix sur 231 et trois des six secrétaires élus sont des femmes : Marie-Hélène Cardot, Isabelle Claeys et Claire Saunier qui recueillent respectivement 219, 214 et 208 voix.
Sur un total de 314 sièges, les nouvelles élues en occupent 21, soit un pourcentage de 6,69 %. Leur nombre décroît ensuite régulièrement au sein de la Haute Assemblée jusqu'à atteindre le plus faible effectif en décembre 1971 (4 femmes, soit 1,41 %).
La tendance s’inverse ensuite et c’est au renouvellement de septembre 2001 que le Sénat retrouve et dépasse les résultats de 1946 avec 35 femmes, soit un pourcentage de 10,90 %, conséquence directe de l’adoption de la loi sur la parité.