M. Vasco Alves CORDEIRO, Président du Comité européen des régions, M. Alexander De CROO, Premier ministre de la Belgique, et M. Elio DI RUPO, Ministre-Président de la Région wallone, lors de l’adoption officielle de la déclaration du sommet (crédits : Comité européen des régions)

« Les villes et les régions sont le cœur battant de l’Union », Nicolas Martin, Bourgmestre de Mons

Organisé par le Comité européen des régions, en collaboration avec la Région wallonne et la Présidence belge du Conseil de l’Union européenne, le 10e Sommet européen des régions et des villes s’est tenu, à Mons (Belgique), les 18 et 19 mars 2024. Cet événement a rassemblé plus de 3500 participants (élus locaux, représentants de gouvernements, fonctionnaires territoriaux, nationaux ou européens), provenant de 59 pays.

Cette 10e édition portait sur la contribution des villes et des régions à la résolution des grands défis mondiaux. En effet, dans les territoires, les collectivités sont déjà à l’œuvre et engagées pour relever les grands défis de notre époque, qu’il s’agisse de la crise climatique, la transition verte, la révolution numérique ou encore le développement économique.

Il s’agissait également de plaider pour une meilleure association des collectivités territoriales à la prise de décision au sein de l’Union européenne, un impératif d’autant plus impérieux que 70% des décisions prises au niveau européen ont un impact local. Par conséquent, le Comité des régions, qui fête cette année ses 30 ans d’existence, a rappelé par la voix de son président, M. Vasco Aves CORDEIRO, l’importance de considérer les collectivités comme de véritables acteurs du projet européen, et non plus comme de simples exécutants des politiques publiques européennes. C’est dans cet esprit qu’a été adopté un mémorandum entre le Parlement européen et le Comité européen des régions, comme l’a rappelé par un message vidéo Mme Roberta METSOLA, Présidente du Parlement européen. Celui-ci vise à identifier les axes de convergence entre les deux institutions et à mieux communiquer auprès des citoyens européens sur les actions mises en œuvre. De même, dans un message vidéo adressé aux participants, M. Antonio GUTERRES, Secrétaire général des Nations Unies, a invité les villes et les régions à revendiquer leur place dans le cadre de la résolution des grands enjeux mondiaux. Une nouvelle étape a d’ailleurs été franchie en ce sens avec le lancement du Groupe consultatif sur les gouvernements locaux et régionaux auprès des Nations Unies, le 6 octobre 2023.

Alors que certains courants politiques souhaiteraient remettre en cause le développement de la politique de cohésion, dans le contexte des élections européennes du 9 juin prochain, cette 10e édition du Sommet aura été aussi l’occasion de rappeler l’importance de maintenir cette politique qui constitue le ciment de l’intégration et du développement de tous les territoires, des plus intégrés aux plus reculés. Cet objectif doit rester le moteur du projet européen, comme l’a rappelé M. Elio DI RUPO, Ministre-Président de la Région wallonne, citant Jacques DELORS : « Je refuse une Europe qui ne serait qu’un marché, une zone de libre-échange sans âme, sans conscience, sans volonté politique, sans dimension sociale. Si c’est vers ça qu’on va, je lance un cri d’alarme. » Le rôle de la politique de cohésion dans l’aide aux collectivités rurales, pour les aider à sortir du « piège de développement », a également été rappelé lors des sessions d’échanges. En effet, la fuite du capital humain dans certaines zones entraîne un déclin de la population en âge de travailler, un faible nombre de diplômés de l’enseignement supérieur, et des difficultés à retenir les talents.

L’exemple de l’accès aux services publics est, à cet égard, très éclairant. Qu’il s’agisse d’infrastructures (transport, numérique) ou bien de services (logement, santé, éducation), les intervenants ont souligné la nécessité de permettre à tous les citoyens européens de pouvoir vivre partout où ils le souhaitent sur le territoire de l’Union. Ils ont rappelé que la mobilité des personnes et des capitaux au sein de l’Union européenne peut avoir pour corollaire leur concentration sur certains territoires, au détriment d’autres. Le marché ne pouvant assurer la couverture de l’ensemble des territoires en services publics essentiels, c’est donc aux autorités publiques - collectivités territoriales en tête - qu’il revient de s’engager pour les financer, avec le soutien de la politique de cohésion et de subsidiarité européenne. 

Une séquence a, par ailleurs, été consacrée aux perspectives d’adhésion de l’Ukraine et à la reconstruction du pays. Les intervenants ont regretté le coup d’arrêt porté à la politique de décentralisation depuis le déclenchement de la guerre. Engagée en 2014, cette politique s’était pourtant traduite par une dynamique positive ayant permis de renforcer les capacités financières et administratives des collectivités ukrainiennes, ce qui peut expliquer la résilience dont elles font preuve depuis l’invasion russe. En matière de reconstruction, les investisseurs privés sont en attente de garanties sur la sécurité du pays à court terme, mais aussi à plus long terme, pour s’engager durablement.

Des sessions d’échanges ont aussi été organisées durant le Sommet sur des sujets très variés, notamment l’innovation numérique, l’intégration, l’égalité des genres, la cohésion, les élections européennes de 2024, la jeunesse, ou encore le Pacte vert (voir le programme complet ci-après).

Le sommet s’est conclu par l’adoption officielle de la déclaration de Mons, exprimant la vision de l’avenir de l’Europe que développent les villes et les régions.

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Matthieu LEBOURGEOIS – Tél : 01.42.34.43.57 – Courriel : m.lebourgeois@senat.fr