Réunie sous la présidence de M. Loïc Hervé (Union Centriste – Haute‑Savoie), président, le groupe d’amitié France-Bulgarie a reçu en audition  S.E.M. Anguel Tcholakov, ambassadeur de la République bulgare en République française,  en présence de M. Olivier Cadic (Union Centriste – Français établis hors de France), Mmes Marta de Cidrac (Les Républicains – Yvelines) et Françoise Férat (Union Centriste – Marne), et M. Bernard Fournier (Les Républicains – Loire), sénateurs.

Comme l’a souligné M. Loïc Hervé, cette audition était l’occasion d’un dernier accueil au Sénat de S.E.M. Anguel Tcholakov, en sa qualité d’ambassadeur de Bulgarie à Paris. Ce dernier s’apprête en effet à occuper les fonctions d’ambassadeur de Bulgarie à Ankara.

M. Loïc Hervé a rendu hommage au travail accompli par M. Tcholakov, au cours de ses 7 dernières années. Il était en effet le plus jeune ambassadeur à sa nomination, à l’automne de 2013, et est devenu le doyen des ambassadeurs en poste à Paris, à l’aune de son départ cette année. Il a également salué sa francophilie et son implication dans des actions concrètes et locales qui ont permis renforcer les liens entre la Bulgarie et la France. En effet, après une première rencontre avec M. Hervé en 2014, M. Tcholakov a particulièrement promu les échanges entre la France et la Bulgarie, qui se sont notamment traduits par des manifestations culturelles en Haute-Savoie. M. Hervé et M. Tcholakov ont conjointement rappelé que c’est dans ce même département que l’ambassadeur était venu célébrer le lancement de la présidence bulgare du Conseil de l’Union européenne en 2018.

L’ambassadeur a ensuite rappelé au groupe d’amitié que les relations entre la Bulgarie et la France sont anciennes et ont marqué l’histoire de son pays. Les Bulgares gardent ainsi en mémoire le soutien des écrivains Alphonse de Lamartine et Victor Hugo en faveur de la libération de la Bulgarie, qui fut pendant 5 siècles sous occupation ottomane, jusqu’en 1879. Cette même année, les relations diplomatiques se sont officiellement établies entre la Bulgarie et la France,  cette dernière ayant soutenu la création du nouvel État bulgare en l’aidant à construire son système éducatif et juridique, mais aussi sa marine marchande et son système  de cartographie. M. Tcholakov a également rappelé le rôle joué par le Président François Mitterrand dans la transition démocratique. Ce dernier avait en effet rencontré, au cours d’un petit déjeuner, des dissidents bulgares, dont Jeliou Jeliev, devenu Président de la République Bulgare peu de temps après la chute du régime communiste et son dirigeant Todor Jivkov. Il a également souligné le rôle joué par d’autres personnalités françaises, telles que Mme Catherine Lalumière, qui, en 1992 avait soutenu l’intégration de la Bulgarie au Conseil de l’Europe, dont elle était la Présidente, et s’est rendue par la suite à plusieurs reprises à Sofia, ou encore les ministres Elisabeth Guigou et Roland Dumas qui ont apporté leur aide à la Bulgarie au cours de cette même période.

Depuis le changement de régime, l’ambassadeur a voulu souligner que la Bulgarie était un pays stable alors que le reste de la région a été marquée par plusieurs bouleversements. Il considère que cette stabilité permet à la Bulgarie d’être un allié important pour les autres États. Il a enfin rappelé que son pays connaîtra cette année deux grandes échéances électorales, avec les élections législatives au printemps et les élections présidentielles en novembre. M.  Hervé a à cette occasion précisé que M. Claude Kern, sénateur, effectuera une mission d’observation pour ces élections.

M. Olivier Cadic a également salué le rôle que joue la Bulgarie dans les Balkans et le reste de l’Europe et notamment dans les questions migratoires. Le gouvernement bulgare doit en effet composer avec un voisin turc dont la politique migratoire est assez instable. M. Cadic a aussi estimé que le projet d’adhésion de la Bulgarie à l’espace Schengen méritait d’être concrétisé, de même que l’intégration de la Bulgarie dans la zone euro. Elle sera en effet le prochain État a adopté la monnaie unique dans quelques années. Il a enfin souligné que la prise de fonctions de M. Tcholakov à Ankara était de bon augure pour la France, la Bulgarie pouvant être un allié non négligeable dans le contexte de relations dégradées entre la France et la Turquie.

M. Tcholakov a indiqué que la Bulgarie occupe en effet une position influente auprès de la Turquie, avec laquelle les échanges sont nombreux, et plus globalement dans toute la région de la Mer noire.

En réponse à Mme Marta de Cidrac, M. Tcholakov a précisé que son successeur à l’ambassade de Bulgarie à Paris sera S.E.M. Nikolay Milkov, un diplomate francophone, actuel conseiller auprès du Président de la République bulgare, et ancien ambassadeur au Canada. M. Tcholakov a voulu réaffirmer qu’il restera très attaché à la France et à sa langue, et qu’il voudra ainsi devenir « ambassadeur de la France » auprès des Bulgares après son départ de Paris. Il a ainsi cité le projet d’organiser l’espace public francophone et francophile de la Bulgarie avec la création d’un club réunissant de hautes personnalités du pays, dont Mme Marya Gabriel, Commissaire européenne à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse Mme Iliana Yotova, vice-présidente la République, ainsi que d’autres ministres bulgares francophones.

Mme Françoise Férat a souligné que la relation de confiance établie entre M. Loïc Hervé et S.E.M. Anguel Tcholakov était un bel exemple de l’importance que peuvent jouer l’entente entre des responsables politiques dans le renforcement des relations entre deux pays.

Au terme de ces échanges, S.E.M. Anguel Tcholakov a remercié M. Loïc Hervé et lui a remis la décoration du « Rameau de laurier d’or », la plus haute distinction du ministère des affaires étrangères bulgare, « pour ses mérites particuliers et son apport exceptionnel au développement et à l’approfondissement des relations bilatérales et les liens amicaux entre la République de Bulgarie et la République française ».

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