Mmes Nelly Tocqueville, présidente du groupe d’amitié, Pascale Gruny, vice-présidente, et Catherine di Folco ont reçu au Sénat, le 22 mai 2018, M. Andros Kyprianou, député, secrétaire général du Parti progressiste des travailleurs (AKEL).

À la suite de l’échec des négociations de juillet 2017 à Crans-Montana destinées à résoudre la question chypriote, M. Kyprianou est venu en France pour sensibiliser les autorités à la nécessité de relancer le processus. C’est dans ce cadre qu’il a souhaité rencontrer le groupe d’amitié France-Chypre du Sénat.

M. Kyprianou a rappelé que son parti défend la réunification de l’île sous la forme d’un État fédéral, sur une base bizonale et bicommunautaire. La reprise des négociations lui semble urgente, d’autant que la « solution à deux États », soutenue fortement par la Turquie et proposée officiellement par le ministre turc des affaires étrangères lors de sa visite à Chypre du Nord, commence à trouver des relais, encore minoritaires, au sein des communautés chypriotes grecques et chypriotes turques. D’ailleurs, de manière générale, l’approche du président turc, M. Recep Tayyip Erdoğan, rendrait la résolution du conflit de plus en plus difficile. Il se comporterait en dictateur et ne respecterait pas la communauté internationale. Ainsi, il a installé 165 imams turcs fondamentalistes à Chypre du Nord pour radicaliser la pratique des Chypriotes turcs.

Néanmoins, M. Mustafa Akıncı, président de la communauté chypriote turque, a renouvelé sa volonté d’aboutir à la réunification et, après le départ du ministre turc des affaires étrangères, il a proposé de reprendre les négociations sur la base des propositions du secrétaire général de l’ONU. Selon M. Kyprianou, le président chypriote, M. Níkos Anastasiádis, doit y répondre favorablement dès la fin des élections présidentielles de Turquie. Il devrait être possible de convaincre M. Erdoğan que la résolution de la question chypriote servirait aussi son intérêt, car elle permettrait à la Turquie d’améliorer tant ses relations avec ses voisins que sa situation intérieure, notamment économique. L’AKEL est un parti d’opposition mais, si les négociations reprennent, ce parti est prêt à soutenir le processus et à s’impliquer dans la définition d’une solution.

Dans ce contexte, la France représente un partenaire particulièrement important pour Chypre, puisqu’elle est un acteur majeur de l’Union européenne et qu’elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

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