Le musée " des artistes vivants " 1818 – 1886

Dès 1816, le Comte de Forbin qui a succédé à Vivant-Denon comme directeur des musées royaux, défend l’idée de créer un "musée des artistes vivants" au Luxembourg. Cette idée est retenue et le 24 avril 1818, le premier musée "d’Art moderne" ouvre ses portes dans la Galerie Est du Palais du Luxembourg. Son conservateur est toujours Naigeon, jusqu’à son décès en 1832, date à laquelle son fils lui succède dans cette fonction.

Les œuvres présentées

Le musée commence par exposer soixante-quatorze peintures. Son fonds s’enrichit ensuite assez vite. En 1821, les dix-sept tableaux " anciens " qui étaient demeurés sur place quittent le Luxembourg pour le Louvre.

Outre quelques sculptures, le musée expose désormais une centaine de tableaux, dont huit toiles de David (alors exilé à Bruxelles), d’autres signées Girodet, Vernet, Prud’hon, Guérin, ainsi que "Dante et Virgile" de Delacroix et "Roger délivrant Angélique" d’Ingres. En 1823, Landon publie un recueil illustré (le seul jusqu’à celui de 1884) intitulé "Musée royal du Luxembourg, recréé en 1822 et composé des principales productions des artistes vivants".

Les vicissitudes du Palais et l’évolution du musée

En 1859, une galerie de bois est construite sur la façade en terrasse de la rue de Tournon, au premier étage, facilitant le passage du public d’une aile à l’autre. En 1871, pendant le siège de Paris, le Palais du Luxembourg est transformé en "ambulance". Il est ensuite occupé par les services de la Préfecture de la Seine, chassés de l’Hôtel de Ville, incendié par la Commune. Le musée est néanmoins conservé et on nomme André Gill, conservateur du musée.

Celui-ci s’agrandit de salles nouvelles au rez-de-chaussée, dans l’aile nord-est. On y regroupe les sculptures, précédemment éparses dans les salles de peinture. En mars 1879, Étienne Arago, qui a 77 ans, est nommé conservateur du musée. Il le restera jusqu’à sa mort en 1892.

À la fin de l’année 1879, le Sénat revient au Palais du Luxembourg. Le musée est maintenu dans la Galerie Est et dans les autres salles qu’il occupe. Toutefois, assez vite, se pose un problème de place pour les services du Sénat et en particulier pour sa bibliothèque dont le fonds s’est sensiblement accru, mais ni les rayonnages, ni les lieux de stockage.

Étienne Arago déploie une énergie considérable pour faire admettre l’idée d’un nouveau bâtiment. Il obtiendra finalement du Sénat la construction de l’actuel édifice, inauguré en 1886, dont l’idée originale revient à Sadi Carnot.