Son rôle au sein du Conseil de la République est alors particulièrement actif, car le président du groupe du PRL, Georges Pernot, très absorbé par ses mandats locaux, lui délègue fréquemment le soin de le présider.

" Appartenant pendant les premières années de mon mandat à un petit groupe, en étant sa vice-présidente, j'avais la possibilité d'intervenir plus souvent à la tribune, de participer à des débats importants, et d'être chargée de rapports intéressants. C'est ainsi que je fus rapporteur de la loi instituant les conventions collectives, où j'eus la possibilité de faire insérer parmi les clauses obligatoires le principe qui est cher à toutes les femmes : " A travail de valeur égale, salaire égal. " "

Rapporteur en 1950 du projet de loi relatif aux conventions collectives et aux procédures de règlement des conflits collectifs du travail, elle participe à ce titre à la création du SMIG. Elle intervient sur l'institution d'un code du travail dans les territoires d'outre-mer et la réorganisation des oeuvres sociales en faveur des étudiants. Ses principaux autres sujets d'intervention sont l'évolution des relations internationales et la naissance des tensions en Algérie. Elle s'exprime ainsi sur la prolongation de l'état d'urgence en Algérie, en 1955, et sur les institutions de l'Algérie en janvier 1958.

Les 2 et 3 juin 1958, elle vote pour les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle. La même année, elle est élue député.

" Je fus plus tard député. Mais j'ai toujours préféré le travail technique et sérieux du Sénat à l'atmosphère batailleuse de l'Assemblée nationale, où toute décision n'est que politicienne, je veux dire inspirée beaucoup plus par les rivalités ou les oppositions politiques que par le souci de l'intérêt général. "