Ajusteur outilleur, Adolphe Legeay est mobilisé en 1939. Fait prisonnier par les Allemands, il s'évade le 16 juin 1940. De retour à Chelles après la signature de l'armistice, il participe à la diffusion de la déclaration de Maurice Thorez et de Jacques Duclos appelant à la lutte contre l'envahisseur. Repéré par la Gestapo, il est arrêté le 26 septembre 1940, envoyé au camp d'Aincourt, puis à Châteaubriant et enfin à Voves d'où il s'évade à nouveau le 15 août 1942.

Fidèle à ses convictions, il rejoint les rangs des Francs-Tireurs-Partisans et participe à toutes les actions en région parisienne. Le 7 mars 1944, il est blessé et arrêté par les Brigades spéciales qui le remettent aux Allemands. Effroyablement torturé sans qu'il révèle quoi que ce soit, il est transporté à l'hôpital de la Pitié d'où il tente à nouveau de s'évader, cette fois en vain. Il est alors transféré à la prison de Fresnes, puis condamné à mort par un tribunal allemand le 19 mai 1944.

La peine n'est pas appliquée immédiatement. Transféré à Compiègne, il est déporté vers le camp de Neuengamme, près de Hambourg et affecté à un kommando de travail. En avril 1945, devant l'avance des Alliés, le camp est évacué vers trois destinations. Adolphe Legeay fait partie du convoi pour Lübeck. Au prix d'un effort surhumain, il parvient une nouvelle fois à s'échapper. Un destin tragique attend ses camarades de détention. Après un voyage atroce, ils sont entassés dans quatre bateaux ancrés dans la baie. Le 3 mai, une escadrille de chasseurs bombardiers anglais attaque les quatre navires et les coule. La presque totalité des déportés, entre 12 et 14 000, périssent.

Adolphe Legeay arrive, après plusieurs jours d'errance, dans un kommando de prisonniers français ; il est libéré par les Anglais le 1er mai 1945.

En 1946, André Legeay est élu sur la liste communiste au Conseil de la République et représente la Seine-et-Marne. Ses interventions et les amendements qu'il dépose attestent de la diversité de ses centres d'intérêt : questions agricoles, militaires, cinéma... Il perd son siège aux élections de 1948.