LE NET RESSERREMENT DES RELATIONS FRANCO-MONGOLES EN 1996

1. Une présence diplomatique française quelque peu lacunaire jusqu'en 1995


• En dépit de liens remontant au Moyen-âge (avec par exemple en 1252-1254 l'envoi par Saint-Louis d'un émissaire, Guillaume de Rubrouck, reçu par le Grand Khan Möngke 1 ( * ) ), la France n'a reconnu la République populaire de Mongolie que le 27 avril 1965, juste après la reconnaissance de la Chine.


Une ambassade de France a été ouverte en 1966 mais fut fermée en 1984, faute d'avoir pu développer des échanges significatifs avec un pays encore très fermé jusqu'à cette époque.

Se posait de surcroît un problème d'ordre matériel : l'impossibilité de doter l'ambassade de locaux dignes de la représentation française (l'ambassadeur et ses services n'ayant d'autre ressource que de s'installer dans une suite d'un grand hôtel d'Oulan-Bator).

A partir de 1984, les relations diplomatiques ont certes subsisté, mais les responsabilités ont été fragmentées entre trois postes : Moscou (l'accréditation politique), Pékin (les relations commerciales) et Tokyo (la couverture financière). On imagine aisément les difficultés d'entretenir des relations suivies avec un tel éparpillement, aggravé par les distances (plus de 8 heures d'avion entre Moscou et Oulan-Bator).


• En pratique, la présence française effective en Mongolie à partir de 1984 s'est résumée au maintien d'un lecteur à Oulan-Bator, chargé d'animer notre politique linguistique et culturelle.

Cette tâche a d'ailleurs été remplie avec une remarquable efficacité par les titulaires successifs de ce poste, en dépit des conditions difficiles et matériellement précaires dans lesquelles ils devaient exercer.

2. L'année 1996 enregistre un très net rapprochement franco-mongol

La visite officielle en France du Président Otchirbat en avril 1996 illustre la volonté réciproque de resserrer les relations franco-mongoles.

Le Président Otchirbat a notamment été reçu par le Président de la République

et par le Président du Sénat.

Il a réaffirmé à cette occasion son intérêt pour les contacts interparlementaires entre le Grand Khoural et les assemblées françaises. L'article 2 de l'Accord intergouvernemental d'amitié et de coopération conclu lors de cette visite stipule d'ailleurs que « les Parties élargissent les relations entre leurs Parlements » .

La visite en Mongolie de la délégation du Groupe d'amitié s'est

inscrite dans cette perspective.

* 1 On doit à l'émissaire de Saint-Louis un « Voyage chez les Mongols » qui constitue la source médiévale occidentale la plus crédible et la plus documentée sur cette partie de l'Asie centrale.

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