B. BILAN PRÉLIMINAIRE I - 1

L'histoire de la presse est marquée par des transformations sociales et culturelles. Le regard rétrospectif présenté jusqu'ici, bien qu'un peu étendu, nous aide à comprendre la construction du paysage médiatique national, résultant d'un flux de pressions et de contre-pressions. Ceci nous amène à rejoindre SPANO lorsqu'il affirme que penser le journalisme comme un métier homogène et stable nous semble improbable 639 ( * ) . Dans cette trajectoire historique, de nouveaux personnages sont apparus et d'autres se sont transformés. L'identité elle-même du journaliste n'est plus la même que par le passé. De la combinaison originelle d'intellectuel-homme d'affaire-rédacteur-homme de lettres/lettré, il s'est transformé en un professionnel salarié - ou indépendant, vivant de travaux au détail - avec peu ou presque aucun pouvoir de décision sur les moyens informatifs. Les entreprises journalistiques ne sont plus le principal employeur, les agents économiques gestionnaires de la presse se sont transformés et de nouveaux acteurs sont entrés en scène.

Au Brésil, la conjonction de certains facteurs, parmi lesquels se détachent la conjoncture politique, la dimension territoriale du pays, le processus historique de professionnalisation des ressources humaines journalistiques, les cadres légaux, l'action des mouvements social et syndical ouvrier, la transformation technologique des instruments de communication et, en particulier, le mécontentement vis-à-vis du profil de l'agenda pratiqué historiquement par la presse traditionnelle, ont contribué à la formation du contexte actuel. Un paysage fertile pour la naissance et la prolifération d'une nouvelle proposition de presse. Une presse mise en oeuvre et financée par les sources et qui intervient de façon parallèle à la presse traditionnelle, en organisant une concurrence éditoriale.

Le journalisme brésilien, qui a vu le jour au XIXe siècle avec l'arrivée de la famille royale portugaise, était un journalisme aux nombreux vices et qui a laissé des traces profondes, dont beaucoup se retrouvent encore aujourd'hui. Ce bilan historique nous démontre que le modèle d'entreprise journalistique national, marqué par l'élitisme, reflète les intérêts des classes dominantes et se montre éditorialement peu ouvert aux thèmes sociaux. À un journalisme politiquement conservateur et entrepreneurialement clientéliste, s'est ajouté un modèle mercantile, inspiré du marketing de l'info divertissement.

Cette trajectoire nous révèle une presse intime de l'État, partageant, à diverses périodes, des mêmes projets politiques, qui ont parfois entraîné l'omission de thèmes, comme dans les cas rapportés plus haut de l'Abolition de l'Esclavage et de la Proclamation de la République, au XIXe siècle, et des initiatives populaires pour la re-démocratisation du pays, dans les années 1980. Dans les principales périodes où cette connivence n'a pas eu lieu, où la grande presse brésilienne s'est présentée comme un chien de garde, elle est en réalité intervenue pour soutenir les forces conspiratrices qui allaient par la suite occuper le pouvoir.

Le processus d'organisation des journalistes brésiliens reflète les particularités de l'histoire de la presse brésilienne, en particulier en ce qui concerne le retard de l'organisation professionnelle et syndicale et l'établissement d'un statut professionnel. L'existence, pendant plusieurs décennies, d'une représentation unitaire pour les chefs d'entreprise et les professionnels du journalisme a retardé la délimitation de ce segment de travail. Les 150 premières années de la presse brésilienne sont marquées par le manque d'indépendance journalistique, au sens strict du terme.

Les interrogations quant à l'autonomie et la prise de distance ne se limitent pas aux chefs d'entreprises. Les journalistes ont fréquenté avec assiduité les arrière-cours des gouvernements, profitant de privilèges et de traitements publics différenciés. Une marque déposée de cette familiarité a été la possibilité légale du double emploi, une mesure qui a aussi satisfait les chefs d'entreprise, car elle réduisait les coûts opérationnels internes 640 ( * ) . Ce sont quelques-uns des éléments qui ont favorisé l'existence d'une cohabitation entre source, journaliste et entreprise journalistique, une cohabitation qui fait l'objet de critiques sous l'optique de l'indépendance et de l'éthique journalistique. En plus de l'aspect moral, accepter l'action des journalistes au sein des institutions a ouvert la voie à l'apparition de services d'information hors des médias traditionnels, des services qui, comme cela a été démontré, ont déjà commencé à occuper l'espace à partir du premier quart du XXe siècle.

La réglementation professionnelle, lorsqu'elle a vu le jour, a inclus des instruments qui ont permis (ou renforcé) les liens entre la profession, les entreprises de communication et les pouvoirs publics, avec pour résultat l'acceptation sociale d'une classification professionnelle des communicateurs institutionnels en tant que journalistes. Dès le premier statut professionnel, en 1938, la coexistence des journalistes dans l'administration publique et dans des institutions était déjà une réalité pour la corporation et elle n'a pas eu d'autre option que de prévoir dans la loi les mécanismes qui protègent le professionnel dans cette situation. Depuis lors, à aucun moment l'initiative n'a été prise d'éliminer légalement l'exercice du journalisme hors des rédactions. Bien que plusieurs nouvelles lois aient été éditées et que des modifications de la catégorisation des fonctions journalistiques aient eu lieu, il n'y a eu aucune initiative pour séparer les deux champs 641 ( * ) . Au contraire, la catégorie a toujours manifesté son intérêt de consolider et d'agrandir son territoire d'action, ne serait-ce que parce que, dans ce segment, les offres d'emplois et les conditions de travail étaient meilleures. L'acceptation par des professionnels du marché traditionnel - les rédactions -, de l'adoption du titre de journaliste par les attachés de presse garantit un droit pour le groupe. Cela ne changerait que s'il y avait un fort sentiment professionnel contraire à ce type de spécialisation - alerte DUARTE 642 ( * ) .

Il s'agit donc d'une conception culturelle déjà séculaire et qui persiste dans les initiatives syndicales actuelles, démontrant ainsi un comportement distinct des journalistes des autres nations643 ( * ). La corporation brésilienne - à savoir la Fédération Nationale des Journalistes (Fenaj), les trente syndicats qui lui sont affiliés et leurs membres -, est partie du principe que le journalisme institutionnel comprenait l'exercice des fonctions journalistiques et devait donc être exercé exclusivement par ceux qui étaient détenteurs d'un registre professionnel. De cette façon, depuis le premier cadre légal, celui de 1938 - incluant des professionnels hors des rédactions -, un territoire professionnel journalistique distinct s'est consolidé sur le plan légal. Il met en évidence une option d'organisation professionnelle qui fait déjà l'objet de revendications dans certains pays du continent américain644 ( * ), et qui a même déjà été incorporée aux cadres légaux de certains d'eux 645 ( * ) .

Au sein des entreprises journalistiques, il n'y a pas eu de rejet significatif de la part du patronat, mais le nouveau territoire professionnel a provoqué des fissures dans les rapports entre journalistes et relations publiques. Le conflit découle de réclamations corporatives, portant essentiellement sur les emplois. Chaque côté voyait l'autre comme usurpant un espace qui lui revenait de plein droit. Il ne nous appartient pas d'analyser qui avait raison, mais la dynamique des événements a fait que les journalistes ont élargi leur territoire et les professionnels des relations publiques ont reculé les limites de leurs frontières.

Dans les trois dernières décennies du XXe siècle, la conjonction, dans un intervalle de temps historiquement très court, de facteurs économiques, politiques et technologiques a favorisé l'apparition de nouveaux acteurs dans la production et la diffusion de l'information. L'agenda découlant de la presse traditionnelle comporte des lacunes, car il n'accorde pas toujours la priorité aux thèmes socialement importants. La réduction du nombre de professionnels et des espaces éditoriaux dans la presse traditionnelle a incité les acteurs sociaux à mettre en oeuvre activement ce que SCHLESINGER a appelé la professionnalisation de source 646 ( * ) , de façon à garantir la visibilité médiatique souhaitée.

En plus de mécontenter divers segments de la société, ce modèle éditorial a expulsé des journalistes qui souhaitaient réaliser un journalisme engagé dans les transformations sociopolitiques et a incité d'autres acteurs à combler le vide journalistique. Des acteurs dont l'origine n'a rien à voir avec le journalisme se sont vus contraints d'exercer une activité informative, de façon à construire un espace public plus vaste.

Conséquence : une forte migration de professionnels vers l'espace de la communication institutionnelle. Rapidement, les journalistes venant des rédactions se sont mis à remplacer ceux qu'ils taxaient d'irregulares (en situation irrégulière). Écrire et informer étaient vu comme des activités réservées exclusivement aux journalistes. Dans ce voyage d'un territoire à l'autre, les journalistes n'ont pas abandonné le plus grand capital qu'ils possédaient. Ils ont emporté dans leurs bagages leurs connaissances techniques et leurs valeurs professionnelles. Dans de nombreux cas, ils emportaient avec eux la spécialisation thématique accumulée durant leur travail de reporters sectoriels, de spécialistes de thèmes donnés. Il est ainsi courant, jusqu'à l'heure actuelle, de retrouver ceux qui étaient par le passé d'excellents reporters de Santé, ou d'Éducation, spécialisés dans les questions juridiques, environnementales ou indigènes, et même dans les domaines économique et politique, travaillant aujourd'hui sur la même thématique, mais de l'autre côté de l'information. Ils sont devenus, d'une manière généralisée, les fournisseurs de la presse en informations qui étaient auparavant réservée à un seul support. Un journalisme spécialisé/thématique fait à partir des sources a ainsi vu le jour.

Les journalistes se sont lancés sans retenue. Ils ont occupé les structures de communication sociale préexistantes dans les entreprises, les organismes publics, syndicaux, associatifs, communautaires, religieux, etc., et ont favorisé la création de nouvelles structures là où elles étaient absentes. Le secteur hors rédaction représentait un marché à prospecter. Le processus a eu ses tendances idéologique, travailler dans ce secteur était perçu comme réagir à la dictature militaire, contribuer à une démocratisation de l'accès à l'information, pour la transparence des faits publics et pour que les institutions assument leur part de responsabilité sociale.

Les nouvelles frontières du territoire d'exercice professionnel ont assuré aux journalistes de meilleures conditions de travail - matérielles, politiques et éditoriales -, permettant une articulation plus gratifiante des facteurs vocationnels (possibilité d'engagement, militantisme, survie matérielle et conditions de travail, entre autres). Dans ce nouvel espace, il serait possible d'échapper à la logique éditoriale à caractère politique et mercantile des patrons de l'information. Il serait plus facile d'exercer le rôle missionnaire 647 ( * ) de l'activité, considérée comme un service public essentiel au fonctionnement démocratique de la nation. En travaillant principalement auprès des entités de la société civile, ils se voyaient comme un maillon essentiel de la vie sociale et démocratique 648 ( * ) .

Ils identifiaient dans les nouvelles tâches la possibilité d'ériger l'un des piliers de la profession que représente, dans les standards de la théorie démocratique, la réduction des inégalités sociales. Selon cette vision, une des missions du journalisme est de fournir aux citoyens les informations utiles et nécessaires pour qu'ils puissent jouer leurs rôles d'individus intéressés par la vie sociale, la gouvernance du pays, pour qu'ils puissent remplir leurs rôles de citoyens 649 ( * ) . Ils pensaient même qu'ils auraient les moyens d'exercer une action plus efficace que leurs collègues des rédactions, encore policés par la censure du régime militaire. Pour TRAQUINA, cette caractéristique de contribuer à la formation de la citoyenneté est ce qui associe à l'activité journalistique le concept de service public 650 ( * ) .

Le modèle idéal de service de presse devrait ainsi augmenter le degré d'informations présentes dans l'espace public, démocratiser l'accès aux informations, favoriser la transparence et se soumettre à la vérité des faits. Des paradigmes similaires à ceux qui guident les journalistes traditionnels. En conséquence ou en raison de cette manière de voir le journalisme institutionnel, les repères de l'idéologie professionnelle définis dans les années 1980, aussi bien par le Code d'Éthique que par les résolutions approuvées dans les forums de la catégorie, ont présenté le journalisme comme une action politique de nature sociale et à finalité publique. Aux yeux de la corporation, les professionnels travaillant dans les services de presse, en tant qu'agents d'information de l'opinion publique, avaient un rôle social important à jouer en faveur du droit de la société à être informée et éclairée. Un sentiment qui se révèle être enraciné, jusqu'à aujourd'hui, dans l'ethos journalistique brésilien. Une étude réalisée chez ceux qui travaillent dans le secteur institutionnel indique qu'ils pensent préserver l'intérêt public et contribuer à la citoyenneté 651 ( * ) .

La capacité de rénovation de la profession de journaliste est un élément qui ne peut être ignoré. Pour RUELLAN, la pérennité d'une profession est assurée dans la mesure où elle se rénove et s'amalgame à d'autres professions pas nécessairement identiques 652 ( * ) . Dans le paysage national, l'option communicative de morphologie journalistique découle probablement d'une combinaison de facteurs, dont le cadre légal existant, l'investissement élevé dans des structures de journalisme institutionnel et la forte présence préalable de journalistes. Le nouvel habitat serait capable de conserver les éléments constitutifs des paradigmes corporatifs - valeurs-guides, croyances et techniques - originaires des rédactions 653 ( * ) . Par paradigmes, nous voulons faire référence à l'ensemble de règles de conduite et de routine qui guident l'activité journalistique 654 ( * ) et qui, dans la réalité brésilienne, sont partagées par les professionnels des services de presse.

De nouvelles techniques de communication ont été injectées, se superposant au style de RP préexistant principalement dans le secteur public 655 ( * ) . Les techniques de publication de notes officielles formelles et de bulletins d'informations bureaucratiques n'étaient déjà plus satisfaisantes. Les valeurs guidant la rédaction journalistique ont été importées et appliquées aux textes institutionnels, telles que l'investigation, la dénonciation, la pluralité informative, l'information de sensibilisation, de mobilisation, l'importance sociocommunautaire, des valeurs ignorées, au moins en partie, dans les modèles traditionnels de la communication institutionnelle, liée au marketing, à la propagande et au relations publiques.

Ces journalistes sont mis au défi de créer une nouvelle façon de faire de la communication. On cesse de faire ce service facile, vicié, du communiqué, qui transpose les rédactions des supports de communication à l'intérieur des entreprises et des bureaux des gouvernements, pour repenser les relations elles-mêmes qui se nouent au sein des institutions et la façon dont elles se mettent en relation avec leur public - souligne FAXINA 656 ( * ) .

Les expériences de communication des sources ont été diverses, l'une des plus anciennes étant le programme A Voz do Brasil, mais la plus marquante est la presse syndicale et des mouvements sociaux décidés à faire contrepoids à la presse traditionnelle. Les techniques, les routines et les valeurs traditionnelles de la presse ont été utilisées pour donner de la visibilité aux mouvements populaires, désireux de mobiliser la population. La principale caractéristique de ce journalisme est qu'il voit le jour avec le soutien de source, ainsi que son intention d'entrer en concurrence avec la presse de marché et en même temps de tenter d'intervenir sur l'agenda journalistique et le profil de l'espace public. Il ne présente pas nécessairement des intérêts commerciaux ou d'image, mais a pour but d'insérer des contenus dans le débat public.

Les changements survenus dans l'exercice du journalisme au Brésil découlent de l'interaction entre l'activité cognitive des journalistes et les conditions concrètes de leur pratique quotidienne 657 ( * ) . RINGOOT et UTARD soulignent que ces mouvements doivent préserver une éthique par rapport aux sources, au public, à la logique du marketing et des entreprises journalistiques.

Si ces règles sont formulées de manière explicite bien que dispersées dans des lois fondatrices de la profession, dans des chartes déontologiques, dans des écrits nombreux et divers d'acteurs de la profession, leur efficacité vient de leur incorporation dans la pratique quotidienne du métier, c'est-à-dire tout autant dans les techniques de recueil de l'information que dans de l'activité et dans le travail de rédaction 658 ( * ) .

Au Brésil, ceux-ci pensent être parvenus à transférer vers ce nouveau territoire les valeurs - éthos journalistique - et les pratiques et routines - habitus journalistique - de façon à incorporer ce nouveau territoire à l'habitat journalistique. En plus des facteurs politiques et socio-économiques qui ont influencé la construction de cette réalité, nous devons considérer les caractéristiques propres au journalisme, qui manque universellement de contours rigides. Il se place, signale RUELLAN 659 ( * ) , dans un espace mal délimité et faisant frontière avec de multiples domaines interdépendants. Selon le paysage professionnel, certains travailleurs seront plus fonctionnaires que missionnaires, plus fragiles et de moins en moins disposés à défendre un modèle d'information moins soumis au marché, et plus favorables à une coopération entre communication et journalisme 660 ( * ) .

La mutation observée au Brésil doit, selon nous, être appréciée à partir du concept de frontières, importé par RUELLAN de la Géographie, où il est appliqué dans l'analyse du processus d'occupation agricole et urbaine en Amazonie brésilienne. Dans un espace professionnel saturé, il serait normal que les professionnels affectés recherchent des terres vierges et élargissent le territoire de leurs frontières professionnelles. La frontière, explique l'auteur, n'est pas la limite formelle du territoire d'un groupe social, mais un espace nouveau qui peut être occupé et conquis.

Les interprétations des trois auteurs sont appropriées pour comprendre le processus brésilien. On peut dire qu'il y a eu une appropriation par les journalistes d'un espace préexistant, par où transitaient les publicitaires, les professionnels des relations publiques, les journalistes et des curieux sans aucune formation, pour la construction d'un nouveau territoire. Cette interprétation est bien reçue par DUARTE 661 ( * ) , pour qui le profil du marché professionnel brésilien permet au journaliste d'intervenir dans divers champs de la communication institutionnelle avec les outils du journalisme. Il cite en exemple les activités d'édition de publications, de gestion de contenus de portails sur Internet et de divulgation. Le journaliste a trouvé (et créé) - affirme l'auteur - de nouvelles alternatives d'intervention.

Ce phénomène a semé un modèle spécifique de journalisme, qui souhaite influencer l'agenda de la presse et même le contester. Une proposition qui s'oppose au journalisme de marché, dissociée des thèmes considérés comme «sérieux», excluant les questions sociales, de citoyenneté, d'importance sociocommunautaire. Ces éléments sont désignés comme les insufflateurs d'une presse alternative différente, fondée sur l'institutionnel, mais préoccupée par la transformation sociale et pas seulement limitée au développement d'une image institutionnelle. À notre avis, c'est en creusant dans cette direction que nous trouverons les racines des médias de source.

* 639 SPANO, William, 2004, p. 26.

* 640 En France, le chargé de communication de collectivité locale n'apparaît plus seulement comme une source potentielle du journaliste, mais bien comme une ressource effective de l'entreprise de presse qui salarie ce dernier. Comme dans beaucoup de scénarios, ce second rôle est essentiel pour comprendre les relations d'interdépendance dans lesquelles est pris le travail journalistique. [...] C'est aussi pour des raisons économiques que les informations fournies par les services de presse des collectivités locales sont particulièrement susceptibles d'être reprises in extenso par les localiers. Ces rédacteurs ont le plus souvent un statut précaire, notamment de pigiste, [...] Ces contraintes, imposées par les objectifs de rentabilité ou de survie des entreprises de presse locale, relèvent d'un phénomène plus général de précarisation de la presse quotidienne. Elles affaiblissent considérablement la capacité de résistance du rédacteur face à des éléments de langage qui lui parviennent sous une forme précise et correcte. L'information devient alors une véritable marchandise que l'on collecte à moindre frais. OLLIVIER-YANIV, Caroline, 2001, p. 88/98.

* 641 Des fonctions comme celles de locuteurs et d'opérateurs de télétype (télex), qui dans le passé étaient classées comme journalistiques, ont cessé de l'être. À la lumière de la législation actuelle, les activités de professeur de techniques de journalisme, d'illustrateur et de maquettistes y ont été incorporées. Aujourd'hui, il n'existe plus d'opérateurs de télétype et les locuteurs ont été inclus dans le rang des radialistas (catégorie professionnelle qui réunit les techniciens et les producteurs culturels de radio et TV).

* 642 A aceitação por profissionais do mercado tradicional - as redações -, de que o título de jornalista seja adotado por assessores de imprensa assegura o direito de uso. Isso só mudaria se houvesse forte sentimento profissional contrário a esse tipo de especialização. DUARTE, Jorge, 2003, p.95.

* 643 Au Portugal, par exemple, un professionnel du champ de la communication institutionnelle n'est pas accepté parmi les membres du Syndicat National des Journalistes. Et si un journaliste dûment enregistré vient à exercer une autre activité informative considérée comme non journalistique, attaché de presse ou coordinateur de communication sociale, il doit déposer sa carte de journaliste auprès du syndicat national. En France, le mouvement organisé des journalistes a cherché, dans les années 1920, une posture consistant à séparer les journalistes professionnels des fonctionnaires ayant fréquemment l'habitude de rédiger des textes pour les moyens de communication imprimés. Même l'expression publiciste n'était pas acceptée par les journalistes, qui y voyaient le symbole d'une déformation dans le processus de diffusion de l'information. (RUELLAN, 1993: 72)

* 644 Une opinion similaire a été formulée par des journalistes canadiens vétérans, qui en 1968 ont vu leur désir frustré de devenir membre de la Fédération des Journalistes Professionnels du Québec qui venait d'être créée. A l'occasion d'un dur affrontement avec leurs ex-collègues des rédactions, ceux qui étaient embauchés par les services de presse soutenaient que, tout comme les journalistes, ils exerçaient cette activité pour servir l'intérêt public. (DAGENAIS, Bernard et SAUVAGEAU, Florian, 1995, p. 2)

* 645 Le Syndicat National des Journalistes du Paraguay (SPP), créé en 1979 et dont les valeurs de délimitation professionnelle étaient, depuis sa fondation, similaires à celles du syndicat français, a modifié ses statuts en 1997 pour inclure parmi ses membres les journalistes exerçant des activités classées comme de la communication institutionnelle. Le nouveau statut, établi dans l'article 6 du chapitre III, "De los Asociados": Podrán ser asociadas todas las personas mayores de 18 años de edad que ejerzan de manera habitual y remunerada, en situación de dependencia o no, la tarea profesional de búsqueda, edición, elaboración, procesamiento y/o divulgación de materiales informativos en los diversos lenguajes periodísticos, así como la asesoría y/o planificación de estrategias de comunicación, en empresas periodísticas y/o instituciones públicas y privadas . La secrétaire générale du SPP, Magdalena Riveros, a indiqué à l'auteur de cette thèse que la proposition de modification du statut visait à permettre que les membres qui cessent de travailler pour la presse pour exercer dans les services de presse puissent rester membres actifs de l'entité. - Cuando se realizó esa modificación del estatuto, 1997, no había muchos asociados que estaban activando en el campo de la asesoría de prensa. Eran aproximadamente unas 20 personas, muchas de las cuales reclamaban ser socios activos del sindicato. [...]El número de asesores de prensa y comunicadores organizacionales / institucionales fue creciendo en el SPP. Ese aumento es mayor en los últimos meses, con los despidos masivos de periodistas en algunos medios de comunicación, que hace que los cesanteados busquen como fuente de trabajo alguna tarea de asesoría de prensa. En la asamblea ordinaria de elección de autoridades de 1998 se inscribieron para votar unos 60 periodistas del sector de asesoría de prensa, y ese número fue un poco más de 100 para la asamblea de elección de autoridades del 2001. En la actualidad están registrados en el SPP haciendo dicha actividad más de 150 periodistas. (Entretien accordé à l'auteur par courrier électronique le 17 décembre 2002).

* 646 SCHLESINGER, Philip, 1992, p. 75-99.

* 647 RIEFFEL, Rémy, 1984, p 180.

* 648 SPANO, William, 2004, p. 28.

* 649 La théorie démocratique cherche à trouver des moyens de contourner les effets excluants et incontrôlables de la dynamique du capital. Pour plus de détails voir TRAQUINA, Nelson, 2002, p.35.

* 650 TRAQUINA, idem.

* 651 MACHADO, Márcia B. et MOREIRA, Fabiane B. 2005, p.121.

* 652 RUELLAN, Denis, 1993, p 224.

* 653 KUHN, Thomas, 1972 apud MATHIEN, Michel, 2001, p. 107.

* 654 CHARRON, Jean et DE BONVILLE, Jean, 2004, p.98.

* 655 LOPES, Boanerges, 1996, p.16.

* 656 Esses jornalistas estão sendo desafiados a criar uma nova forma de fazer comunicação. Deixa-se de fazer aquela assessoria fácil, viciada do release, que transpõe as redações dos veículos de comunicação para dentro de empresas e escritórios de governos, para repensar as próprias relações que se dão no interior das instituições e como elas se relacionam com seu público. FAXINA, Élson, 1998, p. 157.

* 657 CHARRON, Jean et DE BONVILLE, Jean, 2004A, p. 62.

* 658 RINGOOT, Roselyne et UTARD, Jean-Michel, 2005, p. 23.

* 659 RUELLAN, Denis, 1993, p. 94.

* 660 Idem, 2004.

* 661 DUARTE, Jorge, 2003, p. 96.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page