G. BILAN PRÉLIMINAIRE III - 1

Après dix ans d'existence des médias du Senado Federal, il apparaît indubitablement qu'ils ont conquis un espace sur la scène médiatique brésilienne. Il n'existe pas d'études sur la réception de ces médias, mais les indicateurs internes et ceux présentés par les instituts d'enquête tendent à indiquer l'existence d'un taux de crédibilité satisfaisant. À tel point que, à des moments ponctuels, il est habituel que leur audience s'accroisse, supplantant même celle des concurrents traditionnels.

C'est sans l'ombre d'un doute un espace timide en comparaison avec les moyens traditionnels de communication, mais c'est un espace ferme, qui tend à s'agrandir avec les changements structurels d'accès, comme par exemple la transmission de la programmation de la TV Senado par des ondes hertziennes à travers les chaînes gratuites. L'entrée en opération de chaînes répétitrices dans dix capitales d'états du Brésil était prévue pour 2006.

Les médias audiovisuels tendent à jouer un rôle éducatif et culturel important, délaissé par les chaînes commerciales. Une mission dont l'objectif est aussi d'élargir le public traditionnel. Cependant, en raison des méthodes limitées de transmission (satellite et câble), ceux-ci n'atteignent pas les niveaux les plus populaires de la société. Ils touchent essentiellement ceux qui ont les moyens de payer un abonnement de télévision, ou qui habitent dans le District Fédéral. La stratégie visant à obtenir de fortes audiences en mêlant des produits médiatiques de profil hard et soft est ainsi freinée par un aspect structurel. Même si une telle systématique se montre productive, l'impossibilité de bénéficier d'un accès universel et gratuit aux programmes empêche de fidéliser une grande quantité d'auditeurs/spectateurs.

À l'instar de la TV, la Rádio Senado propose une stratégie similaire, avec l'implantation de stations répétitrices, mais la proposition de la Rádio Agência Senado se montre plus efficace en termes de vitesse de multiplication de contenus ponctuels. Le point faible de ce système est qu'il ne constitue pas nécessairement un processus de création/fidélisation d'un public direct et spécifique de la Rádio Senado. Il tend à intensifier la relation entre la radio associée et ses auditeurs.

Les contenus mis à disposition par le Sénat, de leur côté, passent par le filtrage préalable des gatekeepers des stations associées avant leur diffusion. Ce processus, qui est traditionnel dans l'activité journalistique, est un élément qui tend à fragiliser l'amplitude potentielle de la RAS. Il n'est pas garanti que tout ce qui est mis à disposition par l'agence soit utilisé par toutes les stations.

En ce qui concerne le Jornal do Senado, pour des questions de limitations des moyens financiers, l'accès à la version imprimée ne devrait pas subir de grandes transformations. Une expansion de la version électronique est plus probable que pour la version imprimée. Cette version électronique a cependant un concurrent interne, l'Agência Senado de Notícias, qui, du fait qu'elle transmet en temps réel, se montre plus attractive que les articles du Jornal, qui traite normalement des thèmes de la veille.

Sur la base des données présentées dans ce chapitre, il est possible d'affirmer que le public type de ces médias est constitué par une élite socio-économique. Comme ils ne parviennent pas jusqu'aux masses, leur capacité d'interférence dans l'espace public est limitée. Cependant, cette élite ayant l'habitude de consommer les produits médiatiques du législatif peut constituer un groupe important de leaders/formateurs d'opinion.

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