Groupe interparlementaire d'amitié

France - Corée du Sud

FRANCE - CORÉE DU SUD : QUEL PARTENARIAT GLOBAL

À L'HEURE DE LA MONDIALISATION ?

Compte rendu

du déplacement effectué par une délégation du groupe

en Corée du Sud

du 13 au 17 avril 2009

La délégation était composée de :

Michel GUERRY, Président de délégation, Sénateur

Jean-Claude FRÉCON, Sénateur

M. Nicolas ALFONSI, Sénateur

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N° GA 85 - Septembre 2009

INTRODUCTION

Bien que devenue l'une des principales puissance mondiales émergentes, aujourd'hui membre du G 20, et malgré la présence de 13.000 Coréens en France et de 2.000 Français en Corée, la Corée du Sud - de son nom officiel, la République de Corée - reste un pays encore largement méconnu en France, sinon à travers quelques domaines spécialisés, comme la cuisine, le cinéma ou les arts martiaux. Par ailleurs, la Corée du Nord -officiellement la République populaire démocratique de Corée-, par son régime socialiste autoritaire et ses initiatives à l'international, retient davantage l'attention des médias français, avec le risque d'un amalgame dans l'opinion publique, qui ne facilite pas l'identification de la Corée du Sud comme un Etat qui, pour partager avec le Nord une histoire et une langue communes, n'en demeure pas moins bien distinct et est doté d'une organisation politique et économique aujourd'hui proche de celle des Etats d'Europe occidentale.

Néanmoins, les Jeux Olympiques de Séoul en 1988, ainsi que la coupe du monde de football, en 2002, co-organisée avec le Japon et où l'équipe sud-coréenne a atteint les demi-finales, ont toutefois puissamment contribué à mieux faire connaître la Corée, devenue une puissance économique majeure et qui tend à s'affirmer comme un acteur incontournable des relations internationales, comme en a témoigné la désignation de l'un de ses ressortissants, M. Ban Ki-moon, au poste de secrétaire général des Nations-Unies.

Située dans la moitié Sud de la péninsule coréenne, la République de Corée compte 49 millions d'habitants, soit une population presque équivalente à celle de la France, sur une superficie cinq fois moins importante (99.617 km2). Après la division de la Corée en deux Etats rivaux au lendemain de la libération de l'occupation japonaise (1910-1945), avec la proclamation en 1948 de la République de Corée au Sud puis de la République populaire démocratique de Corée, au Nord, la Corée du Sud s'est insérée dans le jeu d'alliances économiques, politiques et militaires du bloc occidental. Après 1960, la croissance économique accélérée a été sans équivalent dans l'histoire des pays industrialisés : alors que le niveau de développement était comparable à celui du Cameroun en 1970, le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Corée du Sud est égal à celui du Portugal dès 1996. Avec un PIB global de 1.000 milliards de dollars, la République de Corée est aujourd'hui l'une des treize premières puissances économiques mondiales.

Au cours de son déplacement en Corée du Sud du 13 au 17 avril 2009, la délégation du groupe interparlementaire d'amitié du Sénat, constituée de son président, M. Michel Guerry, et de deux de ses vice-présidents, MM. Jean-Claude Frécon et Nicolas Alfonsi, a souhaité non seulement s'entretenir des multiples demandes de coopération de leurs homologues coréens, mais aussi contribuer à mieux faire connaître la France en Corée et la Corée en France, en identifiant quelques domaines de coopération prioritaires où le Sénat est susceptible d'exercer une diplomatie parlementaire efficace, complémentaire des autres canaux d'intervention publics et privés. La précédente visite en Corée du Sud d'une délégation du groupe interparlementaire d'amitié France - République de Corée avait eu lieu du 8 au 15 mars 2004.

Pour l'excellente organisation de cette visite et son bon déroulement, la délégation sénatoriale souhaite remercier l'ensemble des services de l'Ambassade et plus particulièrement MM. Philippe Thiébaud, Ambassadeur, Pierre Moussy, Conseiller et M. le Colonel Alain Nass, Attaché de défense.

Après un bref panorama d'ensemble des échanges franco - sud-coréens, le présent rapport d'information examinera, successivement, les axes possibles de coopération dans les domaines politique et militaire, économique, culturel, avant de dresser quelques perspectives de coopération interparlementaire.

I. LA FRANCE ET LA RÉPUBLIQUE DE CORÉE À L'HEURE DU PARTENARIAT GLOBAL

Avant d'examiner plus en détail les différents domaines possibles d'approfondissement de la coopération franco-coréenne, la délégation sénatoriale a souhaité dresser un rapide panorama des relations entre la France et la Corée du Sud, appréciées à travers le concept de « partenariat global », fondé sur une communauté de valeurs pour la paix et le développement. Des Casques bleus français et sud-coréens des Nations-Unies coopèrent ensemble sur plusieurs terrains d'opération, comme le Liban.

Au lendemain de la célébration, en 2006, du 120ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Corée1 ( * ), le dialogue politique continue d'occuper une place éminente : après la participation française au bataillon des Nations-Unies, sous commandement américain, pendant la guerre de Corée, Paris et Séoul partagent des objectifs communs, au sein des enceintes internationales, sur des sujets aussi différents que la non-prolifération des armes de destruction massive, la sécurité régionale, l'approfondissement des partenariats technologiques ou encore la protection de l'environnement. Une action convergente a également été menée pour l'adoption par l'UNESCO, en octobre 2005, de la Convention sur la diversité culturelle.

En revanche, malgré les efforts déployés notamment lors de la présidence française de l'Union européenne au second semestre de l'année 2008, les propositions de réforme du système financier international et de la gouvernance mondiale semblent être restées abstraites pour les Sud-Coréens, alors que des progrès ont été enregistrés dans les négociations sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la République de Corée.

En juin 2009, la visite en France du Premier ministre sud-coréen M. Han Seung-soo, qui s'est entretenu notamment avec son homologue français M. François Fillon, le 24 juin, à l'occasion de la réunion ministérielle de l'OCDE que présidait la Corée du Sud, a témoigné de la convergence de vues sur les principaux dossiers internationaux et bilatéraux : réchauffement climatique, crise économique mondiale et moyens de la relance. Aux termes du communiqué de presse des services du Premier ministre, « ils se sont montrés d'accord sur la nécessité de renforcer la régulation financière et la gouvernance mondiale. MM. Fillon et Han ont également évoqué les grands dossiers de coopération bilatérale entre la Corée du Sud et la France : transports, énergie, armement et santé » 2 ( * )

Il s'agissait de la plus haute rencontre entre les autorités françaises et sud-coréennes depuis la précédente visite du Premier ministre coréen en France, en juin 2007. Le président sud-coréen Roh Moo-hyun avait, pour sa part, visité la France en décembre 2004. La dernière visite d'un chef d'Etat français en Corée du Sud a eu lieu en octobre 2000, lors du déplacement du Président Jacques Chirac.

* 1 L'établissement de relations diplomatiques date du 4 juin 1886, avec la signature d'un traité d'amitié, de commerce et de navigation entre la France et la Corée.

* 2 Source : site du Premier ministre ( http://www.gouvernement.fr//premier-ministre/francois-fillon-recoit-son-homologue-sud-coreen-han-seung-soo ).

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