Colloque Sénat-Ubifrance sur l'Afrique du Sud (12 octobre 2006)



Table des matières


Actes du colloque

« L'Afrique du Sud : l'âge de l'espoir »
Une nouvelle économie entre opportunités et contraintes

Jeudi 12 octobre 2006

M. de RICAUD , chef de la mission économique de Johannesburg
S. Exc. Mme SIBANDA-THUSI, ambassadeur d'Afrique du Sud en France
M. PONCELET , président du Sénat
M. SHUENYANE , directeur général délégué de Total Afrique du Sud
M. FERRAND , sénateur, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Afrique du Sud
Mme EBRAHIM , conseiller Affaires économiques, ambassade d'Afrique du Sud en France

Rencontre préalable à l'ouverture du colloque (de gauche à droite)

Tribune des intervenants
à l'ouverture du colloque

Vue de la salle Clemenceau

Ouverture

Christian PONCELET,
Président du Sénat

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur général, Madame l'Ambassadeur, chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Le Sénat est très heureux d'accueillir aujourd'hui ce colloque économique sur l'Afrique du Sud, pays qui a bien entendu beaucoup évolué depuis novembre 1997, date de notre dernière rencontre que nous lui avions consacrée avec UBIFRANCE, à l'époque « Centre français du Commerce extérieur ».

En neuf ans, les choses ont beaucoup avancé dans cet Etat avec lequel le Séant entretient des liens cordiaux, notamment à travers le groupe d'amitié interparlementaire France-Afrique du Sud, que préside mon collègue et ami, le Sénateur André Ferrand.

J'avais aussi eu le grand plaisir d'accueillir, en mars 2000, la Présidente du Conseil national des Provinces - la seconde chambre du Parlement sud-africain - lors de la réunion des Sénats du monde. Depuis lors, cette assemblée est devenue membre fondateur de l'Association des Sénats et Secondes chambres d'Afrique et du Monde arabe, et elle contribue activement à la promotion du bicamérisme et de la démocratie locale en Afrique australe. L'inlassable défenseur du bicamérisme que je suis ne peut que s'en féliciter !

L'Afrique du Sud est aussi, en ce moment, un thème d'actualité : il y a un mois, presque jour pour jour, notre Ministre déléguée à la coopération, Madame Brigitte Girardin, a en effet conclu à Paris avec Monsieur Moleketi, Vice-ministre sud-africain des Finances, un « Document cadre de partenariat » pour la période 2006-2010, qui symbolise la nouvelle et judicieuse approche de la coopération française, inspirée par les notions de contrat et de partenariat.

Par ailleurs, plusieurs opérateurs publics et privés - le Ministère de l'Économie et des Finances, le MEDEF international, le CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique) pour n'en citer que quelques-uns - vont organiser le premier Forum France-Afrique du Sud, qui devrait se tenir à Johannesburg au mois de novembre 2006, en présence de Madame Lagarde, Ministre française déléguée au commerce extérieur, et de son homologue d'Afrique du Sud, Monsieur Mandisi Mpahlwa.

De fait, les relations entre la France et l'Afrique du Sud se sont heureusement développées depuis une dizaine d'années : auparavant axées sur des coopérations ponctuelles, elles sont aujourd'hui fondées sur un dialogue politique soutenu, tant au plan bilatéral que multilatéral. Notre pays, en particulier, salue et appuie les initiatives prises par l'Afrique du Sud en faveur de la paix et du renforcement de l'État de droit sur tout le continent africain.

Que de chemin parcouru en somme toute si peu d'années ! Jadis marginalisée sur la scène internationale, l'Afrique du Sud apparaît aujourd'hui comme un partenaire recherché, qui concourt à la stabilité de toute l'Afrique.

Nos échanges économiques ont accompagné cette remarquable évolution du contexte politique : en dix ans, notre commerce bilatéral a progressé de plus de 120 % et l'Afrique du Sud est aujourd'hui notre premier partenaire commercial en Afrique sub-saharienne.

Nous aurions d'ailleurs encore d'importantes marges de progression dans bien des domaines, pour peu que les entreprises soient plus attentives à ce marché qu'au fond, elles connaissent souvent mal.

Dans l'ensemble, le contexte actuel leur est favorable. L'Afrique du Sud propose en effet un cadre d'activité ouvert et performant, une économie globalement compétitive, et un marché prometteur dans bien des domaines.

On pense, en premier lieu, aux besoins sud-africains en infrastructures de toutes sortes, dans des secteurs où l'expertise française n'est plus à vanter, y compris celle des PME : l'eau et l'assainissement, par exemple, le BTP, la santé, etc.

Mais si l'Afrique du Sud est en pointe dans bien des domaines, elle accuse aussi de gros retards dans plusieurs secteurs, en particulier au plan local.

La structure même de son appareil productif reste encore marquée par l'ancien système, très inégalitaire.

Le pays entend résorber aussi vite que possible les séquelles et les handicaps d'une économie qui, trop longtemps, a fonctionné à deux vitesses, pour ne pas dire à deux couleurs. D'où un arsenal de mesures courageuses et originales mais, qui, pour les opérateurs étrangers, peuvent sembler déroutantes, voire trop contraignantes.

Je pense notamment à ce fameux « Black Economic Empowerment », conçu pour couper court aux funestes habitudes d'un passé heureusement révolu.

Tout cela confère au marché des affaires sud-africain une physionomie singulière, voire expérimentale. Notre chef de mission économique a raison de considérer l'Afrique du Sud comme un « véritable laboratoire de démocratie économique » où les entreprises françaises, pour progresser, ont à se familiariser avec de nouveaux concepts et de nouvelles exigences au dialogue social.

A l'échéance de 2010, l'Afrique du Sud leur a fixé un rendez-vous majeur : la Coupe du monde de football.

En obtenant l'organisation de cet évènement sportif à l'échelle planétaire, l'Afrique du Sud n'a pas seulement remporté une victoire diplomatique : elle a aussi ouvert un vaste chantier mobilisant d'énormes capitaux, des investissements lourds en équipements collectifs et la création de nombreux emplois.

Les responsables économiques français ont tout intérêt à suivre avec attention ce dossier, dont beaucoup de contrats font déjà l'objet de négociations et d'appels d'offres.

Ils peuvent compter, dans l'approche du marché sud-africain, sur plusieurs organismes auxquels je tiens à rendre hommage. Je pense bien sûr à UBIFRANCE et à notre Mission économique, mais aussi à la Chambre de commerce et d'industrie franco-sud-africaine fondée en 1972, à Johannesburg, et qui représente un dynamique réseau de plus de 200 entreprises.

Je pense aussi au concours précieux de nos Conseillers du commerce extérieur de la France, dont le Sénateur André Ferrand assure une des deux vice-présidences...

En d'autres termes, le décor est bien planté pour que les entreprises françaises répondent à l'appel !

Je vous souhaite à tous, chers amis, d'excellents travaux, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un très bon souvenir et que vous y reviendrez.

Son Excellence Nomasonto Maria SIBANDA-THUSI,
Ambassadeur d'Afrique du Sud en France

Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Directeur général d'UBIFRANCE, Monsieur le Sénateur et Président du groupe d'amitié France-Afrique du Sud du Sénat, Monsieur le Président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-sud-africaine, Monsieur le chef de la mission économique en Afrique du Sud, Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais féliciter UBIFRANCE et le Sénat de leur initiative : cette rencontre, qui dénote l'intérêt certain porté à l'Afrique du Sud, nous permettra de mettre en exergue la gamme d'opportunités économiques que représente notre pays. Je soulignerai les excellentes relations politiques qu'entretiennent nos deux États.

Je souhaite vous faire partager la vision du gouvernement sud-africain.

La France constitue bien entendu un pays ami et un partenaire de l'Afrique du Sud ; nos relations bilatérales se développent à un rythme accru. Par ailleurs, la France et l'Afrique du Sud portent un engagement commun envers la paix sur le continent africain : les deux pays travaillent ensemble à la résolution des conflits dans plusieurs zones d'Afrique. Le dialogue régulier entre nos dirigeants se trouve à la base du partenariat stratégique entre les deux pays. Depuis 1997 nous avons instauré un forum de dialogue dans le cadre duquel les Ministres des Affaires étrangères et officiels de haut rang des deux pays se rencontrent régulièrement pour évoquer les problèmes africains et multilatéraux et pour promouvoir les liens entre les deux pays. Je suis convaincue que notre dialogue bilatéral connaîtra un essor dans un monde de plus en plus complexe. A l'occasion de sa dernière visite, la Ministre déléguée à la coopération et au développement, Brigitte Girardin, avait affirmé que la France et l'Afrique du Sud travailleraient étroitement, à l'avenir, à la résolution des problèmes africains et sur des sujets liés à la coopération. Elle avait ajouté que nos deux pays se devaient de parler d'une voix unie sur ce point.

La coopération bilatérale constitue également un aspect majeur des relations France/Afrique du Sud. Le 11 septembre dernier, a été signé un contrat cadre de partenariat définissant l'assistance technique apportée par la France à l'Afrique du Sud jusqu'en 2010 ; il se focalise sur les secteurs des infrastructures, de l'eau, du logement et du développement du secteur productif de l'économie. Le DCP inclut également des aspects transversaux de formation à la langue française, de soutien à la bonne gouvernance ou encore de promotion des technologies. Ce sont 400 millions d'euros qui seront alloués à ce projet, des prêts devant par ailleurs être consentis par l'Agence française de développement. La signature du DCP illustre bien la relation étroite nouée entre nos deux pays et l'espoir de voir se renforcer le partenariat entre nos peuples !

L'Afrique du Sud est aujourd'hui une démocratie jeune et moderne, qui présente un environnement dynamique et une économie en forte croissance. Nous faisons toutefois toujours face aux défis économiques hérités du temps de l'apartheid. En 2004, nous avons fièrement fêté nos dix ans de démocratie et avons constaté que les actions accomplies par le gouvernement se reflétaient dans l'amélioration du niveau de vie des Sud-africains. Aujourd'hui, ce sont 75 % des foyers qui sont connectés au réseau d'électricité national. En 2004 encore, 10 millions de Sud-africains avaient accès à l'eau courante. Près de 1,5 million de nouveaux logements ont été construits ainsi que des écoles et des hôpitaux. Du point de vue économique, l'Afrique du Sud offre un environnement économique local stable, ce qui est favorable à la conclusion d'affaires dans le pays. La croissance du pays a été considérable ces dernières années. Ainsi, en 2005, elle a atteint 5 % du PIB. Notre gouvernement s'est engagé à atteindre un taux de 6 %, grâce notamment à des initiatives de développement partagé, comme la construction d'infrastructures, pour vaincre les obstacles techniques et économiques qui subsistent. Le renforcement de ces équipements d'infrastructure constitue en effet un point clé du développement économique.

Notre Vice-président a lancé une initiative de développement, basée sur les atouts du passé tout en favorisant l'« Economic Empowerment ». Le tourisme, l'outsourcing, l'agriculture, les produits chimiques, l'industrie textile, les biens de consommation, la musique, et les films télévisés sont autant de secteurs appelés à se développer. L'audiovisuel pourra être renforcé en partenariat avec la France, et en particulier à l'occasion du Festival de Cannes.

Mesdames et Messieurs, l'Afrique du Sud est ouverte à tous les secteurs d'activités. Nous avons de grandes aspirations et oeuvrons pour que notre pays s'intègre à l'économie mondiale, seule voie pour développer une économie compétitive et productive. Bien entendu, il convient de lutter contre le chômage et d'éradiquer la pauvreté, raisons pour lesquelles nous vous encourageons vivement à explorer la multitude d'opportunités que présente l'économie la plus sophistiquée d'Afrique.

Christian PONCELET

Je vous rappelle que nous sommes sans doute la seule Assemblée parlementaire au monde qui envoie ses élus effectuer des stages en entreprise, ce qui leur permet de s'imprégner de l'univers économique. En retour, les chefs d'entreprise ont la possibilité d'observer le travail des Sénateurs et de prendre la mesure des difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Eric ELGHOZI,
Directeur général délégué d'UBIFRANCE

Je remercie le Sénat d'accueillir UBIFRANCE dans ses murs. Merci, Madame l'Ambassadeur d'avoir souligné l'attente exprimée par l'Afrique du Sud envers les investisseurs français. Nous espérons à présent un renforcement de nos relations dans les semaines à venir.

Notez que l'Afrique du Sud a été désignée comme pays cible par Madame Lagarde, Ministre déléguée au commerce extérieur ; à ce titre, il est concerné par les mesures Cap Export. Parmi les objectifs assignés, il conviendra de sensibiliser l'Afrique du Sud aux enjeux et opportunités d'aujourd'hui, d'améliorer l'image de la France et de ses industriels. Les entreprises françaises doivent saisir les opportunités et participer aux grands projets d'infrastructures - notons à cet égard les nombreux marchés en cours de signature à l'occasion de la Coupe du monde de football de 2010 - et se positionner sur les secteurs de l'énergie et des nouvelles technologies.

A cet égard, je vous rappelle qu'UBIFRANCE publie des documents de sensibilisation et d'information sur les pratiques du marché en Afrique du Sud. Je souhaite aux uns et aux autres de conclure de belles affaires dans ce pays !

L'Afrique du Sud, une économie en croissance,
un marché prioritaire pour la France

André FERRAND,
Sénateur et Président du groupe interparlementaire France-Afrique du Sud

Je vous souhaite chaleureusement la bienvenue au Sénat et vous dis tout l'intérêt que présente pour moi cette manifestation. L'Afrique du Sud joue, au sein d'un continent important, un rôle clé, tant sur les plans économique que politique. La France, pour sa part, constitue également un protagoniste essentiel en Afrique. Ces deux acteurs capitaux que sont la France et l'Afrique du Sud doivent donc engager un partenariat beaucoup plus actif qu'il n'est, tant politiquement qu'économiquement. La rencontre organisée aujourd'hui devra également attirer l'attention des entreprises françaises encore trop peu présentes en Afrique du Sud. Or ce pays représente en lui-même un marché à la taille critique et une base à partir de laquelle il est possible de rayonner sur l'ensemble de l'Afrique australe et de l'Océan indien. Enfin, l'Afrique du Sud offre un potentiel important de partenaires locaux opérationnels et financiers.

Cette journée doit être l'occasion pour les institutions françaises s'intéressant à la promotion de notre commerce extérieur et les acteurs représentant l'État, les entreprises et organisations professionnelles de notre pays, d'unir leurs efforts et de créer des synergies. Elle devra également contribuer à renforcer les partenariats féconds que nous souhaitons nouer entre l'Afrique du Sud et la France.

Enfin, je vous rappellerai l'existence au Sénat d'un groupe d'amitié parlementaire France-Afrique du Sud, animé de grandes ambitions. A ce titre, nous souhaiterions qu'une entité similaire soit créée en Afrique du Sud, ce qui permettrait de renforcer le spectre de notre action.

Leyya EBRAHIM,
Conseiller Affaires économiques - Ambassade d'Afrique du Sud en France

Dans un premier temps, je vous donnerai un aperçu de la performance économique des secteurs économiques clés et d'investissements et, dans un second temps, je vous présenterai le cadre institutionnel sud-africain.

En 2005, le PIB a considérablement progressé tandis que le taux d'inflation s'est stabilisé à 4 %, quand il atteignait deux chiffres encore récemment. La confiance est au beau fixe et de nombreux emplois ont été créés dans le secteur formel. En 2006, l'Afrique du Sud a été classée au vingt-huitième rang s'agissant de la qualité de l'environnement des affaires, se positionnant par là-même devant la République tchèque et la Pologne. La valeur des fusions-acquisitions a également crû de 63 %. Nombre de sociétés sud-africaines contribuent à placer leur pays à la tête des indexes de croissance. Le secteur secondaire contribue au PIB à hauteur de 23 % et le tertiaire, à hauteur de 63 %.

Je soulignerai la confiance particulière que nous portent les investisseurs internationaux, notamment dans le domaine des véhicules et des pièces détachées. Ainsi, les investissements ont crû de 135 % pour atteindre 8,4 milliards de rands. Les principaux constructeurs produisent en Afrique du Sud. Toyota s'apprête même à y doubler sa production. L'Afrique du Sud est par ailleurs le seul producteur de la Mercedes class C, construite à la fois pour le marché local et pour l'exportation.

Au rang des investissements récents, l'on peut citer le dernier projet de Vodafone pour un montant de 21 milliards de rands dans le secteur des télécommunications ou encore celui de Man Ferrostaal pour la somme de 1,8 milliard de rands dans le secteur minier.

L'Afrique du Sud se montre également très active dans le secteur du bâtiment. Ainsi, le spectaculaire Burj Al Arab Hotel de Dubaï est l'oeuvre d'entreprises d'Afrique du Sud.

L'Afrique du Sud occupe une position géographique stratégique, comme un portail d'entrée du continent africain. Il est à noter que le gouvernement a créé des zones de développement en des lieux stratégiques, qui devraient promouvoir les investissements.

Sur le plan macroéconomique, l'Afrique du Sud vise une expansion accrue, par la poursuite de la croissance économique qui a marqué la dernière décennie. Il convient, à cette fin, de développer les infrastructures, de s'attaquer au chômage et à la pauvreté. Il faudra également mettre en place une révolution des savoirs, qualifier davantage la main d'oeuvre, réduire les coûts de production, diminuer les contraintes réglementaires pour les PME et abaisser les obstacles à la concurrence. Le développement social étant étroitement lié au développement économique, la croissance devra profiter à tous les niveaux de la société.

Ce sont en tout 50 milliards de dollars que le gouvernement a prévu d'investir dans les infrastructures, un montant exceptionnel et jamais vu depuis 1994. Notez enfin que l'organisation de la Coupe du monde de football en 2010 offrira également de nombreuses opportunités d'investir en Afrique du Sud.

Un court film présentant les opportunités offertes par l'Afrique du Sud est projeté.

Yves de RICAUD,
Chef de la Mission économique de Johannesburg,
Chef des Services économiques pour l'Afrique australe

J'introduirai mon propos en rappelant quelques éléments sur les relations économiques franco-sud africaines. L'Afrique du Sud constitue un partenaire important pour la France, et absorbe le quart de ses ventes en Afrique sub-saharienne et les trois-quarts de ses exportations en Afrique australe. Les échanges commerciaux sont dynamiques. La France constitue le septième fournisseur de l'Afrique du Sud, avec 5 % de parts de marché, et le quatorzième client de ce pays. La Coface indique que le risque pays est faible : la politique de crédit est donc ouverte. Il convient en outre de noter que les exportations françaises en Afrique du Sud ont presque triplé en l'espace de dix ans ; les importations en provenance de ce pays augmentent également régulièrement.

En 2005, les exportations françaises en Afrique du Sud, pour un montant de 1,882 milliard d'euros, étaient composées pour un tiers par les activités aéronautiques et pour un autre tiers par les biens de consommation (l'automobile représentant 50 % des biens de consommation exportés par la France dans ce pays). Les produits pharmaceutiques, cosmétiques et intermédiaires complétaient la gamme des exportations françaises.

En 2004, les importations en provenance d'Afrique du Sud représentaient 1 milliard d'euros et étaient composées de produits intermédiaires et de matières premières.

Hors aéronautique, les exportations françaises ont progressé de 21 % au premier semestre 2006, ce qui dénote une diversification des ventes, reflet de la diversification de l'économie sud-africaine elle-même.

Les investissements français en Afrique du Sud sont évalués à 600 millions d'euros ; personnellement, j'estime le stock total réel à plus d'1 milliard d'euros : ce montant est important mais pourrait l'être plus encore ! Schneider, Valeo, Accor, Lafarge ou encore Peugeot ont réalisé récemment des investissements très importants.

L'Afrique du Sud constitue un poids lourd sur le plan économique en Afrique ; il s'agit d'une véritable plateforme vers laquelle nos concurrents se pressent. L'économie sud-africaine est extrêmement diverse et se base sur deux composantes fortes. D'une part, elle apparaît très sophistiquée : elle repose en effet sur un système bancaire avancé et un système de distribution moderne. D'autre part, la consommation s'accroît fortement : la demande est grandissante ! Aussi les entreprises françaises, et celles du luxe notamment, devraient-elles se montrer plus offensives, le milieu leur étant très favorable.

Parmi les marchés porteurs se trouvent les grandes infrastructures, l'énergie, les transports, la sécurité, l'aéronautique civile et militaire, les technologies de l'information, l'informatique, la biométrie, l'automobile et les équipements, l'équipement médical et les produits pharmaceutiques, la transformation agroalimentaire ou encore le luxe. Notez qu'il se vend 600 000 voitures par an en Afrique du Sud ! Enfin, les partenariats public/privé sont souvent sollicités dans les grands projets d'investissement ; la coopération industrielle offre, quant à elle, des opportunités importantes pour nos entreprises françaises.

Je soulignerai, au nombre des atouts de l'économie sud-africaine, que la diversité des marchés correspond à la diversité de l'appareil de production et de l'offre locale. L'Afrique du Sud présente également un environnement des affaires aux références anglo-saxonnes, très stable. Il conviendra toutefois de signaler la pénurie de main d'oeuvre qualifiée. Le « Black Economic Empowerment » (BEE) ou « capitalisme arc-en-ciel » constitue également un système complexe, élément cependant incontournable que les entreprises françaises doivent intégrer pour se positionner sur le marché sud-africain. Enfin, il convient de noter que les salons professionnels du pays constituent des lieux de rencontre majeurs, auxquels les entreprises françaises devraient davantage participer.

Investisseurs français, vous pouvez compter sur le dispositif d'appui français, constitué des Missions économiques du Cap et de Johannesburg, de la Chambre de commerce franco-sud africaine, de la Maison française du Cap, de l'Agence française de développement et des Conseillers du commerce extérieur, autant d'acteurs qui vous aideront à développer votre réseau en Afrique du Sud.

André FERRAND

S'agissant de la pénurie de main d'oeuvre qualifiée, la formation constitue un axe de coopération à privilégier. Par ailleurs, je m'étonne que, dans un pays où le sport est roi, Décathlon, distributeur original et performant, ne soit pas présent. Enfin, selon moi, nos dispositifs à l'étranger devraient, après identification des secteurs porteurs, interpeller les entreprises françaises à potentiel, pour les inciter à y investir. Le système d'appui au commerce extérieur doit impérativement cibler les entreprises françaises qui, tout naturellement, apparaissent devoir se positionner sur un marché.

Yves de RICAUD

J'espère bien que Décathlon participera au colloque de Johannesburg relatif aux opportunités offertes par la tenue de la Coupe du monde de football. Je signalerai cependant que le système de distribution spécialisé en produits sportifs est assez performant en Afrique du Sud. Actuellement, la Mission économique et le CIAN dressent la liste des entreprises françaises à fort potentiel qui pourraient se positionner sur le marché sud-africain avec toutes les chances de succès.

Investir et exporter en Afrique du Sud

Yves de RICAUD,
Chef de la Mission économique de Johannesburg,
Chef des Services économiques pour l'Afrique australe

Nos échanges permettront de brosser un tableau de l'environnement des affaires en Afrique du Sud, marché sophistiqué et divers. Un éclairage particulier sera porté sur le « Black Economic Empowerment ». Les entrepreneurs ici présents pourront ainsi glaner des conseils précieux pour leur implantation future.

Quelques clés pour investir sur un marché sophistiqué et singulier : environnement des affaires, Black Economic Empowerment, responsabilité sociale des entreprises

Morakile SHUENYANE,
Directeur général délégué de Total Afrique du Sud,
Président de la Chambre de commerce franco-sud-africaine

En tout premier lieu, je soulignerai que la France et sa communauté d'affaires doivent se positionner en Afrique du Sud en tant que partenaires et non faire preuve d'une attitude néocoloniale. A cette condition, les entreprises françaises, si elles gardent en tête la psychologie des Sud-africains, pourront se révéler attrayantes aux yeux du marché. Il convient pour elles d'adopter une mentalité tout autre.

J'évoquerai le« Black Economic Empowerment » (BEE), que l'on pourrait définir comme la responsabilisation économique des Noirs. Le pays, libéré du poids du passé, loin d'enclencher un processus de nationalisation, a lancé le BEE, processus qui consiste à regarder vers l'avenir, tout en restaurant son honneur et sa légitime part de richesse à la population noire. Il s'agit de balayer le critère exclusif de la race. Le BEE s'est révélé très bénéfique pour tous : il a contribué à stimuler fortement l'économie, les individus autrefois marginalisés étant devenus partie prenante du processus.

J'ajouterai que le BEE contribue à réduire la criminalité en Afrique du Sud. En effet, la responsabilisation économique à grande échelle a permis de réinsérer au sein de la société toute une frange de la population autrefois qualifiée de génération perdue, fortement engagée dans la criminalité. Le gouvernement a aussi souhaité faire comprendre que la criminalité ne relève pas que de lui seul : il s'agit d'un problème de la société tout entière, raison pour laquelle nous incitons au dépôt de plainte systématique, ce qui promeut la normalisation de la société.

L'Afrique, auparavant, était associée à la fatalité : aucun espoir n'était plus permis. Aujourd'hui, pourtant, fleurissent nombre de projets et initiatives comme le NEPAD. C'est une nouvelle Afrique qui émerge ! Les autres sociétés doivent donc cesser de considérer l'Afrique sous un angle négatif et de manière stigmatisante : là réside l'une des clés du problème. Nous ne sommes pas enlisés dans nos problèmes, nous tentons d'en sortir et nous y réussissons !

En Afrique du Sud, des sociétés françaises, telles qu'Alcatel ou Total, ont mis en place une politique de responsabilisation économique des Noirs. Grâce à son positionnement, Renault, par exemple, a tiré bénéfice du « Black Economic Empowerment » : l'entreprise remporte actuellement 6 % des parts de marché sud-africain, alors que sa présence était nulle six ans auparavant. Ces exemples de succès démontrent que vous, entreprises françaises, pouvez contribuer à la croissance de l'Afrique du Sud, et le gouvernement vous incite vivement à poursuivre vos efforts sur ce marché. A ce titre, j'estime que les Français pourraient explorer le secteur culturel, pour pénétrer le marché sud-africain, via la préservation des cultures, domaine dans lequel la France a fait preuve de son expertise. Notre partenariat en sortirait grandi et magnifié.

Gérald FARRENC,
Vice-président, Sales Operations for Europe and South, Alcatel

Le parcours d'Alcatel en Afrique du Sud est, à plusieurs titres, exemplaire. Le pays a connu une évolution majeure ces dernières années. Son élite et l'ensemble de la Nation font preuve d'enthousiasme. Les ressources du pays semblent devoir garantir son succès.

Dans le cadre de mes fonctions au sein d'Alcatel, j'ai rencontré le président Thabo Mbeki et participé aux réflexions relatives au « Black Economic Empowerment » et à la volonté d'homogénéiser la société sud-africaine. Notez qu'en tant qu'opérateur, Alcatel a tout intérêt à ce qu'une part importante de la population sud-africaine soit en capacité de communiquer et d'utiliser ses équipements. L'Afrique du Sud compte plus de 20 millions de lignes de téléphones mobiles ; la pénétration du marché atteint donc 50 %. Ce n'est donc pas seulement l'élite qui bénéficie de ce mode de communication, qui - soulignons-le - constitue l'une des amorces du commerce. A cet égard, je tiens à le rappeler, c'est le continent africain qui a permis de développer le concept « pre-paid », qui rencontre aujourd'hui un certain succès en Europe.

Le « Black Economic Empowerment » consiste en la participation d'entités noir-africaines à l'actionnariat de l'activité d'industriels étrangers en Afrique du Sud, mais également en l'intégration de dirigeants ou de cadres noirs dans la structure et en la formation du personnel, via le transfert de compétences. Il s'agit également pour les sociétés étrangères implantées en Afrique du Sud de favoriser les entreprises à participation noire pour ce qui est de l'achat des fournitures et matériels. Ces considérations, relatives au BEE, détermineront en partie l'attribution de marchés publics et parapublics. Alcatel, pour sa part, avait pris le parti, il y a quelques années déjà, de devenir une société leader en matière de conformité aux critères du BEE.

Il convient de noter également que les activités d'une société dans le domaine du développement durable auront un impact positif, en termes d'image de l'entreprise. Ainsi, Alcatel a développé, en partenariat avec le premier opérateur de mobiles en Afrique du Sud, un dispositif de communication permettant aux agriculteurs implantés en zone défavorisée de connaître la situation du marché, en vue de la commercialisation de leurs produits. Grâce à la meilleure stratégie de distribution ainsi développée, le niveau de vie des agriculteurs s'est considérablement amélioré. Alcatel a obtenu un retour sur investissement tout naturel du fait de l'accroissement de la capacité économique de ces agriculteurs qui ont, de fait, généré un trafic supplémentaire en utilisant les services voix.

L'Afrique du Sud s'avère incontournable en Afrique Sub-saharienne. L'implantation d'une filiale sur ce territoire favorise ensuite la dissémination de l'activité sur l'ensemble de l'Afrique sub-saharienne. Pour ce qui est de l'attribution des marchés privés, il est certain que l'appropriation du BEE par une société étrangère joue un rôle important.

Henry CASTELNAU
Conseiller du commerce extérieur de la France(CCEF) honoraire,
Délégué du CIAN pour l'Afrique australe

Le Ministère du Commerce et de l'Industrie sud-africain a rédigé un code de bonne conduite relatif à chaque secteur de l'économie. Les critères figurant sur la « Scorecard » comprennent celui de « ownership », qui, bien souvent, fait reculer les sociétés occidentales. S'il apparaît important d'obtenir les meilleurs résultats pour chacun des critères, il est cependant tout à fait possible de présenter un bon profil, sans toutefois se conformer au critère d'« ownership ». Les entreprises françaises ont toutes les chances d'obtenir de bons scores et, donc, de réussir sur le marché sud-africain, notamment en veillant à la proportion équilibrée de Blancs et Noirs, en matière de formation et d'emploi, par exemple. Je plaide pour la formation par les entreprises de nombreux ouvriers spécialisés. Le BEE est un processus qui s'inscrit sur le long terme : il est donc dans l'intérêt de nos entreprises françaises de s'y investir. A ce titre, je signale que le National Empowerment Fund met en relation des sociétés soucieuses de souscrire au BEE et des groupes noir-africains souhaitant investir.

Bernard AUBERT,
Directeur des programmes, Sodern (études et réalisations nucléaires)

Sodern est une PME qui emploie 350 personnes, dotée de moyens modestes. Elle déploie son activité dans le secteur des hautes technologies, sur des marchés de niche. Nous avons développé un analyseur neutronique de matériaux, outil utilisé dans les mines et les cimenteries, et notamment en Afrique du Sud.

Pour vendre nos équipements dans ce pays, nous avons pris contact avec la Chambre de commerce et d'industrie de Paris qui nous a mis en relation avec la Mission économique de Johannesburg. Cette dernière nous a fourni une étude sur notre secteur d'activité et nous a proposé d'entreprendre un voyage de prospection en Afrique du Sud. A cette occasion, au début de l'année 2004, nous avons rencontré un grand nombre de sociétés présentes dans le secteur minier et des distributeurs potentiels. Nous avons conclu une première vente d'équipements en novembre 2005. Aujourd'hui, une première machine est installée dans une cimenterie sud-africaine et constitue une vitrine de notre activité en Afrique du Sud et en Afrique australe. Nous sommes actuellement en négociation pour l'équipement, avec nos matériels, d'une centrale thermique d'Eskom.

Le BEE ne constitue pas une préoccupation directe de notre société. Nous travaillons en Afrique du Sud avant tout car le marché nous y est très favorable.

Il est à noter que l'Afrique du Sud compte des interlocuteurs techniques beaucoup plus ouverts que dans certains autres pays anglo-saxons ; il est donc plus aisé de pénétrer ce marché. Le mode de relations commerciales et techniques reste cependant relativement classique. Enfin, Sodern participe à des salons professionnels une à deux fois par an en Afrique du Sud.

Son Excellence Nomasonto Maria SIBANDA-THUSI

Quid des répercussions du projet de fusion entre Alcatel et Lucent sur les investissements en Afrique ?

Gérald FARRENC

Je préciserai que la fusion entre Alcatel et Lucent n'est pas encore effective. Quoi qu'il en soit, Alcatel continuera d'utiliser sa base en Afrique du Sud pour développer ses activités en Afrique sub-saharienne. Dans cette région du monde, il semble qu'après le développement du mobile, ce soit le réseau internet qui soit appelé à s'étendre. L'accès au broadband requerra des investissements importants. Il conviendra à ce titre d'encourager la concurrence dans ce domaine : en effet, la compétition contribuera à l'abaissement des prix, ce qui devrait garantir à une large part de la population l'accès à Internet.

Grands programmes d'investissements :
des opportunités de développement

Lionel OCTOBER,
Deputy General Director, Enterprise and Industrial Development Division, Department of Trade and Industry

Je vous apporterai, dans un premier temps, un éclairage sur les opportunités majeures d'investissement en Afrique du Sud.

Le pays entre dans l'âge de l'espoir : de nombreuses possibilités se font jour. Avec la démocratie, les douze dernières années nous ont permis de poser des jalons majeurs ; restent les problèmes du déficit budgétaire et de l'endettement que nous nous efforçons de résorber. Ainsi, au cours des dix dernières années, nous avons tenté de contenir les taux d'intérêt et l'inflation. Pour la décennie à venir, nous souhaitons atteindre un taux de croissance de 4,5 % au moins, voire de 6 % dans dix ans. De nombreux investissements seront donc à prévoir.

Le marché sud-africain représentera un potentiel de 215 milliards de dollars dans les quinze prochaines années. D'ici à 2020, le pays fera partie d'une zone de libre-échange régionale, en relation avec quatorze autres pays, autant d'économies vigoureuses d'Afrique australe : ainsi, l'Angola présentait un taux de croissance de 16 % en 2005.

Ces dix dernières années, l'économie sud-africaine a connu une croissance modérée, de l'ordre de +3 % par an, environ. De nombreux investissements ont été réalisés dans les infrastructures publiques, l'éducation et le logement, entre autres. Le gouvernement a l'intention d'accroître d'environ 10 % le volume des investissements publics au cours des dix prochaines années. Nous connaissons déjà une croissance annuelle de 9 % des investissements dans le secteur privé.

Il est à noter que la taille du marché sud-africain a doublé en l'espace de 20 ans. La consommation est vigoureuse et le revenu intérieur par habitant a connu une augmentation importante également. Nous sommes confiants : en effet, la croissance est alimentée, pas seulement par l'augmentation du cours des matières premières mais également par l'essor de la consommation et de la demande.

L'Afrique du Sud offre aux investisseurs potentiels des avantages concurrentiels importants, parmi lesquels le prix peu élevé de l'électricité et des ressources naturelles. L'Afrique du Sud propose les tarifs parmi les plus bas du monde en matière d'électricité, ressource fondamentale dans les secteurs de l'aluminium et de l'acier, et dont l'approvisionnement est garanti par contrat pour les entreprises.

En 2006, pour la première fois depuis les années 70, nous avons atteint un taux de croissance de 5 %. L'économie sud-africaine connaîtra des changements structurels importants dans les dix prochaines années. Les investissements se poursuivront selon un cycle régulier. Il est à noter par ailleurs que l'an passé, notre déficit budgétaire était proche de 1 % ; nous sommes donc proches de l'équilibre. Par ailleurs, la croissance n'est pas alimentée par les dépenses gouvernementales mais davantage par des fondamentaux très sains. Le problème relatif au taux de chômage reste l'un des défis à relever à l'avenir.

A l'heure actuelle, le gouvernement entreprend des investissements majeurs dans la production et la distribution d'électricité pour un montant de 14 milliards de dollars américains. Ainsi, l'Afrique du Sud disposera de six distributeurs régionaux d'électricité et jouera un rôle clé dans le maillage régional. Un grand programme d'investissements concerne aussi les transports ferroviaires : ainsi 200 à 300 locomotives seront achetées pour le fret et le transport de passagers. Des appels d'offres ont été lancés à cet effet. Des sociétés françaises sont déjà impliquées dans le projet. Les zones portuaires sont aussi concernées par ces grands programmes d'investissements. Le port en eaux profondes de Ngqura vient d'être achevé : il pourra accueillir de très gros navires.

D'autres projets sont en cours et devraient aboutir dans les cinq ans à venir. Ainsi, des zones franches devraient voir le jour : celles-ci seront situées près des ports ou des aéroports. Il est à noter que de nombreux avantages fiscaux et en numéraire seront offerts aux établissements s'implantant dans ces zones.

J'ajouterai par ailleurs que les autorités sud-africaines accordent beaucoup d'importance au « Black Economic Empowerment », qui s'est révélé être, jusqu'à présent, un moteur décisif de la croissance que nous avons connue ces dernières années. Il existe une relation étroite entre croissance et inclusion des classes autrefois défavorisées. Du point de vue juridique, une législation relative au BEE a été adoptée en 2003. Les entreprises s'engagent à y participer sur une base volontaire mais force est de constater que le modèle s'impose peu à peu. Il s'agit principalement de donner la possibilité aux Noirs de devenir eux-mêmes entrepreneurs et de créer de la richesse. Si les sociétés n'étaient pas en mesure de privilégier l'accès des Noirs à la propriété, elles pourraient néanmoins contribuer au BEE, en privilégiant par exemple d'autres axes, comme l'équité en matière de formation et d'emploi. Il convient également d'intégrer les femmes dans l'économie. Enfin, nous attachons de l'importance au renforcement des compétences.

Vous constaterez que la moitié des entreprises cotées à la Bourse de Johannesburg met en oeuvre le BEE. Parmi d'autres, Alstom et Alcatel contribuent à la mise en oeuvre de cette politique. En conclusion, comme l'a démontré l'expérience, il est donc tout à fait possible de concilier les impératifs de croissance et d'insertion des classes autrefois exclues dans l'économie. Ainsi, sachez que la classe moyenne noire croît de 20 % par an en Afrique du Sud.

Jean-François BOURGEOIS,
Directeur de projet, RATP Développement

RATP Développement est une filiale de droit privé de la RATP. Sa mission consiste à exploiter et à assurer la maintenance de systèmes de transport dans les régions françaises (hors Paris) et à l'étranger.

Le projet Gautrain est né au début des années 2000 à l'initiative de la province du Gauteng qui souhaitait offrir aux automobilistes ralliant Johannesburg à Pretoria une alternative de transport rapide. Ce projet a été lancé sous forme de BOT, c'est-à-dire qu'il intègre les études, la construction, la fourniture d'équipements, la concession, l'exploitation et la contribution au financement de l'infrastructure. La phase études et de construction devrait durer quatre ans et demi tandis que la phase d'exploitation s'étalera sur quinze ans.

L'infrastructure devrait être opérationnelle en 2010, année de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Le calendrier se révèle donc très contraint. Il s'agit de relever un réel défi.

Le consortium Bombela, choisi pour la réalisation du projet, compte, outre RATP Développement, des entreprises prestigieuses telles que Bouygues Travaux publics, Bombardier ou encore une entreprise locale de BTP et un groupement BEE. Le consortium se compose de deux entités fonctionnelles distinctes : ainsi, certaines sociétés sont chargées de l'aspect construction tandis que d'autres auront pour mission d'intervenir dans la maintenance et l'exploitation. Le consortium réalisera notamment des transferts de technologies et assurera la formation de personnels grâce aux contrats de sous-traitance conclus. RATP Développement s'est engagée, au travers de ce projet, à former le personnel qui travaillera dans l'entité d'exploitation.

Le projet devrait participer au développement économique de la région : en effet, la construction d'un axe de transport a généralement un effet structurant, en ce qu'il contribue à développer l'urbanisme et les zones d'emplois. Enfin, il est à noter, du point de vue de la RATP, que sa contribution à ce premier projet la place en bonne position pour des programmes futurs.

Selon moi, le BEE constitue une cible aisément atteignable. J'ajouterai que la collaboration de RATP Développement avec les entreprises sud-africaines a été très positive. Les sociétés françaises parviennent à s'imposer en dépit de l'environnement des affaires anglo-saxon.

Jean-Pierre MARGOLIN,
Area Manager International Development Construction - Bouygues TP

Je vous ferai part de l'expérience de Bouygues en Afrique du Sud, en soulignant des aspects jusque-là peu évoqués.

J'indiquerai en premier lieu qu'en termes d'infrastructures, le potentiel de développement de l'Afrique du Sud est considérable. Par exemple, le parc automobile augmente de 7 % par an, dans la province du Gauteng, ce qui laisse entrevoir de grandes opportunités pour le marché autoroutier. Le trafic aérien augmente de 20 % par an ; un nouvel aéroport est en cours de construction à proximité de Durban. Enfin, la tenue de la Coupe du monde de football entraîne l'essor du marché de la construction.

Bouygues TP est implanté en Afrique du Sud depuis quinze ans environ. Grâce au partenariat local conclu, Bouygues TP a pu remporter des marchés. La société est partie prenante du projet Gautrain et a participé à la première concession autoroutière en Afrique du Sud. A l'avenir, Bouygues TP pourra également s'investir dans des projets relatifs à l'énergie, puisque le Groupe a récemment pris une participation de 25 % chez Alstom.

Je donnerai quelques conseils aux entreprises françaises souhaitant pénétrer le marché sud-africain. Il est tout d'abord important de conserver en mémoire le fait que les Sud-africains ne vous solliciteront pas directement et ne comptent pas sur vous ; toutefois, les entreprises françaises aux activités à forte valeur ajoutée ont une réelle carte à jouer en Afrique du Sud. Il est à ce titre intéressant de tisser un réseau entre bureaux d'études locaux et français, en créant par exemple des joint-ventures, véritables portes d'entrée sur le marché sud-africain. Les sociétés françaises seront aussi amenées à traiter avec les banques commerciales locales et des partenaires du génie civil.

J'ajoute que le BEE constitue une donnée relativement contraignante, à ne pas sous-estimer pour qui veut décrocher des contrats en Afrique du Sud. En cas de performance insuffisante, les sociétés se voient infliger des pénalités contractuelles importantes. Il convient donc de traiter de l'aspect BEE dès la genèse du projet, soit très en amont.

Il convient également de ne pas négliger l'aspect de l'offset, un programme dont le DTI assure pilotage. Ainsi, tous les contrats publics aux montants supérieurs à 10 millions de dollars génèrent l'obligation pour l'entreprise contractante de réinvestir un montant équivalent à 30 % de la part importée.

Notez que la communauté des affaires sud-africaine est relativement restreinte ; les interlocuteurs sont donc souvent les mêmes. Il est donc important d'avoir accès à ce réseau. J'ajouterai que tout projet relatif à l'énergie ou au transport nécessite l'obtention d'un permis environnement conditionné, notamment, à la réalisation de consultations publiques ; la gestation d'un projet peut donc se révéler relativement longue. Il convient de se montrer persévérant.

Je conclurai en indiquant que le marché de la construction est en plein essor mais souffre d'une pénurie de main d'oeuvre qualifiée. Les entreprises françaises ont toutes leurs chances dans le secteur de la construction, à condition qu'elles intègrent très en amont les paramètres relatifs au BEE, à l'offset et à la connaissance des réseaux et des autorités locales.

Gilles GENRE-GRANDPIERRE,
Responsable Banques et Marchés Financiers, Proparco (Groupe AFD)

PROPARCO est la filiale secteur privé de l'Agence française de développement (AFD). Parmi ses actionnaires, PROPARCO compte également des acteurs privés que sont les banques françaises et également la Development Bank of Southern Africa.

PROPARCO est présent depuis 1994 en Afrique du Sud et y a engagé plus de 300 millions d'euros. PROPARCO propose une large gamme d'instruments dont les prêts seniors et juniors, des opérations de prise de participation et des instruments de hors bilan comme les garanties apportées pour les plus petits projets. L'action de PROPARCO se distingue de celle d'une banque traditionnelle en ce qu'elle s'inscrit dans la durée. Ainsi, la prise de risques peut s'étaler sur quinze ans, voire davantage. En outre, PROPARCO prend des risques additionnels. Contrairement à l'AFD, PROPARCO ne consomme pas d'argent public, mais propose des financements à taux de marché.

A plusieurs occasions, PROPARCO a financé des opérations de transfert de capital, incluses dans le chapitre capitalistique du BEE, en apportant des fonds à divers consortiums BEE.

Actuellement, PROPARCO envisage la création d'un instrument visant à financer les opérations BEE des entreprises françaises en Afrique du Sud. D'après nos analyses, 30 à 50 entreprises françaises pourraient avoir besoin de notre assistance et de nos financements. Qu'elles n'hésitent pas à nous solliciter.

Croissance, consommation et consommateurs
en Afrique du Sud

Philip SCHEINER,
Chargé de relations internationales, Celsa - Paris IV Sorbonne,
Représentant en France, SA Migration International

Je brosserai un tableau des tendances de consommation en Afrique du Sud. Le consommateur sud-africain est pauvre ; il se situe au même rang que le consommateur turc ou russe, et compte parmi les plus endettés du monde. Il est à noter néanmoins que les enseignes du pays opèrent une bonne gestion de la clientèle modeste. Le gouvernement intervient par ailleurs dans la vie économique pour stimuler la consommation des plus pauvres : ainsi, il oblige par exemple les opérateurs de réseaux de téléphonie mobile à implanter 20 % des relais dans les zones à faible trafic et à subventionner les appels émis à partir de ces territoires. Le consommateur sud-africain reste cependant encore difficilement accessible car ses dépenses de transport et d'alimentation s'effectuent dans le secteur informel.

Les Noirs rejoignent progressivement la classe moyenne, qui, cependant, reste très peu homogène. Dans l'ensemble, les Noirs de la classe moyenne consomment beaucoup : ils sont en partie responsables des phénomènes d'explosion de ventes de voitures, d'engouement pour les cosmétiques et de fréquentation des écoles privées. En revanche les services tels que l'assurance-vie, les fonds de pension ou encore les offres touristiques restent encore peu prisés car ils s'inscrivent dans un schéma de consommation peu ostentatoire. Enfin, les consommateurs aisés, quelles que soient leurs origines ethniques ou socioculturelles, représentent un pouvoir d'achat considérable et constituent un relais d'image puissant en direction des autres catégories de consommateurs. Les modes de consommation des très riches contribuent à forger les goûts et à orienter les envies de classes émergentes. Les investisseurs étrangers trouveront donc en Afrique du Sud un marché à fort potentiel.

Je demanderai à présent à nos différents intervenants de nous présenter l'expérience de leurs sociétés en Afrique du Sud.

Arnaud DÉROULEDE,
Directeur général, Cosmétiques de France

Cosmétiques de France est implanté en Afrique du Sud depuis 1996. Cette société est en charge de l'importation de produits de marque ne pouvant être fabriqués localement. Dès le départ, notre société a identifié les courants de consommation les plus porteurs sur le marché des cosmétiques. Nous avons constaté que le marché était relativement vierge ; l'environnement était marqué par les pratiques anglo-saxonnes, caractérisé par un univers promotionnel et une grande élasticité des prix ; à cette époque, enfin, peu de concurrents avaient investi le marché du luxe. Cosmétiques de France a aussi tout de suite remarqué que la conquête des parts de marché pouvait s'effectuer à bon compte : de nombreuses opportunités de communication étaient disponibles à des prix abordables. Enfin, l'Afrique du Sud était et est toujours caractérisée par une consommation duale, avec, d'une part, une minorité très fortunée représentant 7 % de la population, et, d'autre part, 48 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté.

Serge MOMUS,
Directeur Export, Eurogerm (additifs alimentaires)

Eurogerm est une société française, qui propose des ingrédients de boulangerie.

Serge Momus présente des photographies de boulangeries et d'usines situées en Afrique du Sud, en commentant leurs importantes capacités de production et leur respect des normes d'hygiène et de qualité.

Il existe une réelle industrie boulangère en Afrique du Sud. Elle propose néanmoins une offre restreinte en termes de produits. Il est vraisemblable, cependant, que la boulangerie, comme les autres secteurs de consommation, évolue vers une diversification. Le marché intéressant notre société est très concentré : ainsi ce sont près de 10 millions de pains de mie qui sont produits quotidiennement, dont la moitié par deux entreprises seulement. Il a donc été relativement aisé, pour une société comme Eurogerm, de se positionner sur ce marché en obtenant d'entrée de jeu un volume d'affaires significatif. Nous avons également observé une tension concurrentielle certaine chez nos clients. Enfin, à nos yeux, les entreprises françaises peuvent apporter un certain savoir-faire aux entreprises sud-africaines qui mettent en oeuvre, pour le moment, une technologie boulangère encore peu avancée.

Au nombre des inconvénients que présente le marché, il convient de citer l'insuffisance des matières premières, le manque de qualification du personnel et les ambitions encore relativement modestes de l'industrie boulangère en termes de diversification des produits. Enfin, la question clé de l'évolution du pouvoir d'achat de la population sud-africaine devra être considérée.

En conclusion, je soulignerai le potentiel important que représente le marché sud-africain à court et à moyen terme. Il convient en outre, pour nos entreprises, de se montrer attentives au sujet délicat du BEE et également d'étudier la psychologie du milieu d'affaires, afin de l'aborder finement. Enfin, je salue le travail effectué par la Mission économique de Johannesburg, qui se montre un relais très efficace en Afrique du Sud.

L'Afrique du Sud,
un partenaire incontournable en Afrique

L'Afrique du Sud en Afrique

Raphaël BELLO,
Chef du Bureau Afrique-Maghreb - MINEFI-DGTPE

La présence croissante de l'Afrique du Sud en Afrique est un phénomène récent, qui doit être mis en parallèle avec l'implication grandissante de la Chine sur le continent africain. Outre les relations privilégiées qu'elle entretient avec les États-Unis et l'Europe, l'Afrique du Sud développe à présent des relations de proximité avec les pays africains, cette tendance s'accompagnant d'un phénomène d'internationalisation des entreprises.

Aujourd'hui, ce sont 20 à 25 % des exportations sud-africaines, représentant 11 milliards de dollars, qui sont destinées à l'Afrique, alors que cette part n'était que de 4 % en 1991. L'Afrique australe est principalement concernée ; suit l'Afrique orientale et occidentale. L'Afrique du Sud détient en Afrique une part de marché globale située entre 6 et 7 % ; elle se place juste après la Chine, premier fournisseur de l'Afrique sub-saharienne, et de pays tels que la France et le Royaume-Uni.

D'un point de vue sectoriel, c'est la diversité des exportations qui caractérise la présence sud-africaine en Afrique. Outre les secteurs traditionnels des mines et du bâtiment, l'Afrique du Sud se montre performante en matière de services. Les trois grands distributeurs sud-africains disposent d'un réseau de 440 magasins en Afrique. Ainsi Vodacom est particulièrement implanté en Tanzanie et au Nigeria ; Eskom, du secteur de l'énergie, est présent dans 32 pays africains.

Les entreprises sud-africaines ont un intérêt objectif à pénétrer des marchés africains en croissance. Par ailleurs, les échanges de l'Afrique du Sud avec le reste du continent sont largement excédentaires et lui permettent d'afficher un solde positif de 8 milliards de dollars. Les autres pays africains présentent des opportunités commerciales certaines ; les retours sur investissements sont très élevés et généralement deux fois supérieurs à ceux obtenus en Afrique du Sud. Il est à noter par ailleurs que l'environnement des affaires en Afrique connaît une amélioration : les annulations de dettes et les possibilités de financements multilatéraux attirent les investisseurs. Le mouvement des entreprises sud-africaines fait écho à la diplomatie développée par le gouvernement, tournée vers l'animation et l'arbitrage sur le continent. Les pouvoirs publics sud-africains n'ont cependant pas mis en place de politique volontariste d'accompagnement de l'implantation de leurs entreprises en Afrique ; la politique de pénétration du marché africain par les entreprises sud-africaines n'est pas particulièrement agressive ou prédatrice ; elle reste équilibrée, maîtrisée et raisonnable.

Les sociétés françaises ont tout intérêt à profiter de la stratégie d'implantation équilibrée des entreprises sud-africaines en Afrique, en proposant des partenariats visant à exploiter les complémentarités sectorielles et géographiques qui se font jour. Ainsi, Eskom pourrait offrir des opportunités de partenariats ; un pays tel que la République démocratique du Congo constitue un terrain favorable au développement des partenariats.

Gérard GAVEAU,
Directeur - Onudi

L'Afrique du Sud se classe au rang des dix premiers investisseurs dans le monde. Globalement, le montant des stocks d'investissement en Afrique s'élève à 29 milliards d'euros. En l'espace de quinze ans, par ailleurs, les investissements sud-africains en Afrique ont représenté 920 nouveaux projets de 287 entreprises différentes, soit une augmentation de 600 %. Force est de constater que les investissements sud-africains sur le reste du continent croissent à grande allure, dessinant un mouvement inverse à celui que connaissent des pays comme la France.

Afin d'aider dans leurs activités les autorités et agences de promotion des investissements en Afrique, l'Onudi réalise chaque année une enquête visant à mieux comprendre les comportements et perceptions des investisseurs étrangers en Afrique. L'enquête 2005 s'est centrée sur quinze pays, représentant 35 % du montant des investissements internationaux destinés à l'Afrique. L'Onudi a exploité le témoignage de 1 500 entreprises étrangères installées en Afrique. Parmi elles, 90 entreprises sud-africaines (hors mines et hydrocarbures) ont été sollicitées, les investissements sud-sud constituant un des sujets de l'étude.

Grâce à cette enquête, nous avons pu établir la grande diversité géographique des investissements sud-africains en Afrique. Si 90 % de ces investissements sont orientés vers la Sadec, en termes de valeur, l'on observe néanmoins un mouvement d'orientation accrue des fonds vers l'Afrique de l'Ouest et centrale. Les entreprises sud-africaines, néanmoins, sont encore absentes des pays d'Afrique francophone.

Il est à noter que contrairement aux pratiques européennes, ces entreprises sud-africaines investissent très peu dans les secteurs traditionnels et bien davantage dans les services, les infrastructures, la construction, les finances ou encore le tourisme.

J'ajouterai que les investissements sud-africains sont récents. 50 % sont sud-africains à 100 %, la moitié restante passant par des joint-ventures, ce qui démarque les entrepreneurs sud-africains des Asiatiques qui délaissent massivement les joint-ventures. Par ailleurs, 70 % des investissements sud-africains réalisés en Afrique le sont par des sociétés transnationales, 20 % seulement par des PME. Les Sud-africains se révèlent également les plus dynamiques ; en moyenne, au cours des trois dernières années, chaque entreprise sud-africaine du panel a investi 8 millions de dollars, tandis que les sociétés européennes n'ont consacré que 3 millions de dollars en moyenne à l'Afrique. Les entreprises sud-africaines en Afrique sont également celles qui rémunèrent le mieux leurs salariés. Elles effectuent également des dépenses largement supérieures en matière de formation : ce sont 800 euros qui sont consacrés à chaque salarié par an en la matière, contre 260 euros seulement de la part des entreprises européennes et 70 euros de la part des sociétés asiatiques. Les entreprises sud-africaines apparaissent également les plus satisfaites des performances de leurs implantations en Afrique. Elles sont moins critiques à l'égard de l'évolution de l'environnement des affaires. Enfin, ce sont ces entreprises sud-africaines qui connaissent une croissance de leurs ventes et de leur chiffre d'affaires la plus importante.

En conclusion, il semble que l'intérêt des investisseurs sud-africains pour l'Afrique soit appelé à se confirmer et à s'inscrire dans la durée. Il semblerait pertinent que les entreprises françaises s'appuient sur cette tendance pour développer leur positionnement en Afrique.

« Réussir ensemble en Afrique » : présentation du premier Forum France/Afrique du Sud organisé à Johannesburg du 12 au 14 novembre 2006

Patrick BRUNISSEN,
Président de la Commission Afrique et Océan indien, CCEF,
Président de la Commission Afrique de l'Ouest du CIAN

Le Conseil du commerce extérieur de la France a imaginé confronter les mouvements d'implantation croissante des entreprises françaises en Afrique et d'investissements massifs des entreprises sud-africaines sur le continent. A donc émergé l'idée de monter un forum franco-sud-africain. Au nombre des équipes investies dans l'organisation de ce forum, on compte le Medef international, le CIAM, la DGTPE, Business Leadership, la French-African Chamber of Commerce ou encore Business Unity South Africa.

Henri de VILLENEUVE,
Président de la Section Afrique du Sud, CCEF

Le forum, co-présidé par Madame Lagarde, Ministre française déléguée au Commerce extérieur, et le Ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, sera l'occasion d'identifier les terrains propices aux affaires en Afrique. Je vous invite vivement à participer à ce forum en Afrique du Sud, qui vous permettra très certainement de revivifier votre intérêt pour le continent africain.

André FERRAND

Je remercie tous les intervenants et participants à ce colloque. Je vous rappelle que le groupe d'amitié France-Afrique du Sud du Sénat est prêt à vous apporter son aide et son soutien pour tous vos projets d'affaires en Afrique du Sud. Je vous invite à poursuivre les échanges au cours du déjeuner.