Colloque sur la Corne de l'Afrique



Nouvelles perspectives de développement
de Djibouti et de la Corne de l'Afrique

Mahamoud ALI YOUSSOUF
Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti

Je souhaite tout d'abord vous présenter mes vives félicitations pour la tenue de ce colloque ; je tiens à saisir cette occasion pour vous exprimer la gratitude du Gouvernement et de l'Assemblée nationale de Djibouti pour l'attention que cette rencontre traduit envers notre pays et, plus généralement, envers les pays la Corne de l'Afrique. Ce colloque, qui atteste de notre volonté de renforcer la présence française dans la Corne de l'Afrique, revêt une importance particulière : certes, la Corne de l'Afrique a été, dans un passé récent, une région tourmentée. La paix et la stabilité sont, heureusement, maintenant de retour. Il va de soi que les forces françaises basées à Djibouti ont contribué au retour de cette stabilité ; elles sont également un vecteur de développement. Rappelons que la présence française dans la Corne de l'Afrique n'est pas seulement militaire, elle a également une dimension économique, commerciale et culturelle. Nous appelons de nos voeux un renforcement de cette dernière.

Dans la Corne de l'Afrique, des hommes et des femmes luttent chaque jour pour leur survie et l'obtention d'un mieux-être : il s'agit clairement de la problématique du sous-développement et de la misère. Face à une telle situation, notre Gouvernement s'interroge, au quotidien, sur les solutions les plus adéquates à mettre en oeuvre, sur le terrain. A cet égard, il est notamment favorable à une meilleure intégration de la région, qui pourra prendre place dans le cadre de l'IGAD, d'une part, et du COMESA, d'autre part. Dans le même temps, il va de soi que la globalisation des échanges rend complexe le développement d'une économie intégrée, comme nous le souhaitons.

Djibouti ne peut rester en marge du phénomène de mondialisation. Nous considérons que la consolidation de l'espace économique commun qu'est le COMESA nous permettra de mieux exploiter nos atouts ; Djibouti s'est ainsi proposé pour accueillir le prochain forum du COMESA. Il va de soi, en outre, que les cartes à jouer par les pays de la Corne de l'Afrique, dans le cadre de la globalisation, sont loin d'être insignifiantes. Dans ce cadre, nous considérons que la France doit demeurer un partenaire privilégié, ce partenariat représentant un atout de taille. Par sa position géostratégique, Djibouti est propice aux échanges commerciaux, et a tout à gagner à une intégration régionale : nous avons donc mis un accent particulier sur le développement des infrastructures et sur la libéralisation de notre politique monétaire. Nos potentialités sont fortes : une trentaine de projets, engagés suite au dernier tour de table avec nos partenaires arabes, sont maintenant lancés. Nous invitons ainsi les entreprises françaises à saisir les opportunités qui s'ouvrent à elles. Dans cette perspective, nous nourrissons le souhait de devenir une véritable plaque tournante pour les échanges commerciaux qui prendront place dans le cadre du COMESA.

Au cours des prochaines semaines, nous signerons un nouveau cadre de partenariat avec la France, et un accord de promotion des investissements : il s'agira d'un cadre juridique particulièrement propice aux investissements que les entreprises françaises pourront développer à Djibouti.

Je tiens à rappeler que nous sommes fiers de partager, avec vous, la langue et la culture françaises. Nous souhaiterions que la présence francophone soit davantage renforcée à Djibouti, et que l'Organisation Internationale de la Francophonie nous accorde plus d'importance. Malgré notre enclavement linguistique, notre attachement à la culture et à la langue françaises ne fait, en effet, aucun doute.

Louis DUVERNOIS

Je souhaite vous dire combien je suis heureux, Monsieur le Ministre, de vous accueillir au Sénat. L'idée de ce colloque est en effet née à Djibouti : nous avions pris l'engagement de l'organiser, et nous avons tenu parole.

Je voudrais souligner la présence dans cette salle de Monsieur Massida, conseiller du commerce extérieur de la France à Djibouti, et vice-Président de la Chambre de commerce de Djibouti. J'ajouterai que l'IGAD a été sollicitée pour participer à nos travaux, mais n'a pas pu se joindre à nous pour des raisons techniques. L'IGAD, cela dit, a clairement montré son intérêt pour ce colloque ; à l'instar de l'OUA, d'ailleurs.