Colloque Moyen-Orient



2. Les exportations de pétrole brut
a. Une région stratégique appelée à le rester...

Grâce à ses moyens de production considérables, le Moyen-Orient constitue une zone d'exportation majeure. Dans ce domaine néanmoins, il n'a pas été aidé par le miracle géologique, cette zone disposant de peu de voies d'exportations. Ainsi le pétrole est-il principalement évacué par le détroit d'Ormuz.

b. ...mais une consommation pétrolière intérieure en croissance

Les pays producteurs en effet sont également consommateurs. Or la consommation intérieure de carburants a connu une forte augmentation, favorisée d'une part, par une croissance économique et démographique soutenues et d'autre part, par des prix intérieurs parmi les plus bas au monde.

Mise à part l'initiative notable de l'Iran de limiter la quantité d'essence par automobilistes par des prix réglementés, les pays du Moyen-Orient prennent peu de mesures visant à rationaliser la demande de carburant. Au contraire, l'Arabie Saoudite a baissé le prix du carburant. Ces mesures s'avèrent généralement difficiles à mettre en oeuvre tant elles sont mal acceptées par la population. Ainsi, le numéro du Figaro d'aujourd'hui titrait-il sa une : « le pouvoir iranien face à colère de la rue ».

Pourtant, ce type de mesure va devenir nécessaire pour conforter le surplus exportable et préserver l'environnement.

c. Consommation d'énergie et développement économique

Il est intéressant de mettre en relation le revenu par habitant et la consommation d'énergie par habitant. Le Koweït, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis présentent des ratios extrêmement importants. Ce rapport prend non seulement en compte la consommation des ménages mais également celle destinée au transport routier et surtout à la pétrochimie.

3. Le gaz

Le Moyen-Orient abrite également 40 % des réserves de gaz naturel. Il constitue également une zone majeure d'exportation, notamment le Qatar qui en 2015 représentera le quart des importations des Etats-Unis. Les exportations futures se feront nécessairement sur longue distance et, partant, sous forme liquide. Le commerce local par pipe s'effectue quant à lui généralement sur 1 000 à 1 500 km.

Le gaz naturel est également considéré comme un facteur de « diversification » économique et énergétique. Néanmoins, la pétrochimie ne constitue pas à mon sens une diversification dans la mesure où elle s'appuie, comme le pétrole, sur des prix du gaz extrêmement bas. La véritable diversification, à long terme, résidera dans la sortie du cadre des hydrocarbures.

Le bilan gazier de la zone est assez hétérogène. L'Iran, le Qatar, l'Irak et Oman sont excédentaires tandis que les Emirats Arabes Unis et le Koweït, sont déficitaires. La situation de l'Arabie Saoudite quant à elle dépendra de la réussite de l'ouverture gazière en cours, notamment de la participation des compagnies internationales.

Les échanges intra-région sont limités au regard des complémentarités possibles et ce, pour des raisons politiques. Le Koweït par exemple aurait souhaité importer du gaz du Qatar mais a l'interdiction de passer par l'Arabie Saoudite. Les synergies nécessaires pour créer un commerce local ne sont pas encore à l'ordre du jour, même si une étude de faisabilité est en cours et si ces pays font preuves d'une volonté d'exporter vers l'Europe.