Réuni le mercredi 10 mars 2021 sous la présidence de M. Jean-Jacques LOZACH (Socialiste, Écologiste et Républicain – Creuse), le groupe d’amitié France – Pays-Bas s’est entretenu, par visioconférence, avec S.E. M. Luis VASSY, Ambassadeur de France aux Pays-Bas, en présence de Mme Aurélia GIMENEZ, conseillère politique de l’ambassade de France aux Pays-Bas.

Ont également participé à la réunion, en présentiel ou en visioconférence : MM. Olivier CADIC (Union Centriste – Français établis hors de France), André GATTOLIN (Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants – Hauts-de-Seine) et Jean-Michel HOULLEGATE (SER – Manche), et Mme Else JOSEPH (Les Républicains – Ardennes).

À l’invitation de M. Jean-Jacques LOZACH, président, qui a introduit la séance en rappelant que le groupe s’était doté d’un nouveau Bureau, composé de quatre vice-présidents et de deux secrétaires, S.E. M. Luis VASSY a présenté un point sur la situation des Pays-Bas face à la Covid-19, estimant « l’emprise de l’épidémie proche de celle de la France » rapportée au différentiel de  population de ¼ entre les deux pays. Il a ainsi relevé que les contraintes sanitaires y avaient été notablement renforcées entre la première vague du printemps 2020, où s’appliquait la doctrine du « confinement intelligent » réduit au strict nécessaire et du test PCR gratuit uniquement pour les personnes présentant des symptômes, et la deuxième vague de la fin 2020-début 2021, où ont été appliqués un couvre-feu à 21 heures, la fermeture des magasins, restaurants, lieux de culture, mais aussi des écoles, de la fin décembre à la première semaine de février pour les écoles primaires, et mars pour les écoles secondaires. À cet égard, les collèges et lycées continuent à n’accueillir les élèves qu’un jour par semaine. La campagne vaccinale n’a débuté qu’à la mi-janvier dans un objectif d’administration de la première dose à tous les adultes volontaires d’ici la fin juin, soit 250 000 personnes par semaine. Enfin, les émeutes urbaines engendrées par l’annonce du couvre-feu, qui ont été aussi violentes que brèves, d’abord à Eindhoven puis à Rotterdam, ont toutefois marqué les esprits par leur caractère très inhabituel dans un pays peu sujet aux violences sur la voie publique et par l’ampleur des quelque 850 arrestations.

De façon plus générale, le pays a abordé la crise sanitaire sur de bonnes bases macroéconomiques avec un chômage contenu à moins de 4 % de la population, contre 2,8 % fin 2019, et une dette publique légèrement au-dessus de 60 % du PIB malgré un régime généreux de chômage partiel couvrant 90 % du salaire. Enfin, ont été évoqué la perspective des élections législatives du 17 mars alors que l’affaire dite des « allocations familiales » a entraîné la démission du gouvernement du Premier ministre Mark Rutte en janvier. Le système proportionnel intégral sans seuil et à circonscription nationale a pour effet d’obtenir un paysage politique très atomisé. Le Premier ministre Mark Rutte demeure très populaire, même si l’avance de son parti dans les sondages s’érode ces derniers temps. Les Néerlandais gardent une confiance très élevée dans leurs institutions.

Un large échange de vues s’est ensuite engagé avec les membres du groupe interparlementaire sur l’application du plan de relance européen et du plan d’appui européen sur les conséquences du Brexit (les Pays-Bas sont le deuxième pays de l’Union européenne, après l’Irlande, à souffrir du changement de régime douanier et commercial des échanges avec le Royaume-Uni), ainsi que sur les aides apportées aux entrepreneurs et familles français installés au Pays-Bas pour soutenir leur activité économique et faire face aux frais engendrés par les tests anti-Covid obligatoires, mais payant aux Pays-Bas (environ 150 euros par personne, sauf à expertiser la possibilité de pooling – mutualisation des tests à plusieurs – pour abaisser les coûts), pour chaque retour en France.

L’entretien s’est terminé sur la perspective d’autres visioconférences, par exemple avec le service économique régional (SER) de La Haye, avant d’envisager la possibilité d’un déplacement lorsque les conditions sanitaires le permettront.

Entretien en visioconférence de M. Jean-Jacques LOZACH avec S.E.M. Luis VASSY
en présence de MM. Olivier CADIC, André GATTOLIN et Jean-Michel HOULLEGATE,
et Mmes Else JOSEPH et Aurélia GIMENEZ

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