Réuni le jeudi 18 novembre 2021, sous la présidence de M. Daniel SALMON (Écologiste – Solidarité et territoires – Ille-et-Vilaine), président, le groupe d’amitié France – Népal s’est entretenu avec M. Chiri Babu MAHARJAN, Maire de Patan, dans le district de Lalitpur.

M. Chiri Babu MAHARJAN a indiqué qu’il effectuait sa première visite en France, à un double titre : d’une part, il est invité au Salon des Maires qui, pour la première fois, accueille une délégation népalaise, et, d’autre part, il est convié par le maire de Lamothe-Goas (Gers), M. Alain SCUDELLARO, à participer aux 21e Rencontres himalayennes, au cours desquelles le titre de citoyen d’honneur et la médaille d’honneur de la commune lui seront remis.

La commune de Patan, proche de Katmandou, est l’une des plus anciennes cités népalaises – son histoire remonte à plus de deux mille ans. Aujourd’hui peuplée d’environ 300 000 habitants, elle abrite de nombreux monastères, témoignage de son passé d’important centre bouddhique, ainsi qu’un imposant palais hindou. Elle est aussi un grand centre artisanal. De même, elle est le lieu de résidence du grand littérateur népalais Satya Mohan JOSHI, âgé de 101 ans, très respecté dans son pays. Patan a beaucoup souffert du terrible séisme du 25 avril 2015, qui a provoqué la destruction de plusieurs monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Toutefois, la plupart des dégâts sont aujourd’hui réparés, et les touristes comment à revenir.

M. Chiri Babu MAHARJAN, membre du Congrès népalais, a indiqué qu’au Népal, le maire et son adjoint, lequel est nécessairement une femme si le maire est un homme, alors que l’inverse n’est pas vrai, sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Compte tenu de la situation politique qui a longtemps prévalu au Népal, les maires étaient auparavant nommés par le pouvoir central. Les maires népalais disposent désormais de pouvoirs relativement importants tels que la fixation du programme municipal annuel ou la collecte des impôts locaux ; ils ont même des pouvoirs judiciaires en cas de difficultés administratives ou de conflits intrafamiliaux, mais pas en matière pénale.

Le maire de Patan a fait observer que sa commune faisait beaucoup d’efforts en faveur de la protection de l’environnement (construction de pistes cyclables, plantation d’arbres et de parterres de fleurs, piétonisation du centre-ville historique, installation de canalisations pour lutter contre des moussons de plus en plus violentes, etc.). Le Népal souffre des conséquences du dérèglement climatique. Ainsi, d’importants glissements de terrain, consécutifs à des pluies diluviennes de plusieurs jours, ont, en octobre dernier, provoqué la mort de dizaines de personnes et emporté les canalisations construites il y a seulement deux ans, après quarante ans de débats et d’études. De manière générale, l’Himalaya est l’une des régions du monde où le réchauffement est le plus rapide.

M. Chiri Babu MAHARJAN a fait part de son souhait de voir approfondies les relations entre des maires népalais et français, sous la forme d’une plateforme permettant de porter ensemble des projets concrets et immédiatement perceptibles par l’opinion publique, par exemple en matière hydro-électrique. L’Association des maires de France (AMF) pourrait, le cas échéant, apporter son soutien. Il a précisé que vingt-cinq maires népalais étaient d’ores et déjà intéressés par cette initiative, et indiqué qu’il était prêt à organiser à Patan un événement annuel mettant en valeur la France et son patrimoine, par exemple gastronomique. Son objectif de plus long terme est de créer, dans sa commune, le premier « quartier français » du Népal. Il s’est en effet félicité de la francophilie des Népalais qui sont de plus en plus nombreux à apprendre le français – l’Alliance française a récemment déménagé de Katmandou à Patan.

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