Mme Marta de Cidrac (Yvelines – Les Républicains), présidente du groupe interparlementaire France-Balkans occidentaux, et M. François Grosdidier (Moselle – Les Républicains), président délégué pour la Bosnie-Herzégovine, ont reçu, le 3 octobre 2018, M. Kemal Muftic, ambassadeur de Bosnie-Herzégovine en France.

Les sénateurs ont interrogé l’ambassadeur sur la situation de la Bosnie-Herzégovine à la veille des élections générales du 7 octobre, lors desquelles les Bosniens éliront les membres de la présidence tripartite, les membres de la Chambre des Représentants et des parlements des deux entités (Fédération de Bosnie-Herzégovine et Republika Srpska), ainsi que ceux des assemblées cantonales. Après avoir rappelé l’histoire du pays et de sa population au XXe siècle M. Muftic a dressé un tableau nuancé de la réalité bosnienne, faisant apparaître la distorsion qui se dessinerait entre le vécu des citoyens, qui n’aspireraient qu’à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la paix, et l’image véhiculée par des médias largement sous influence politique.

M. l’Ambassadeur a estimé que la Bosnie-Herzégovine doit encore résoudre des problèmes liés à son histoire propre, tel le statut des personnes n’appartenant pas aux trois peuples « constitutifs » (cf. l’arrêt rendu par la Cour européenne des droits de l’homme en 2009 dans l’affaire Sejdic et Finci), ou à la corruption. Les accords de Dayton conclus en 1995 visaient à créer un État fonctionnel, mais l’atteinte de cet objectif nécessiterait, d’après l’ambassadeur, une plus forte implication tant du Bureau du haut représentant en Bosnie Herzégovine que de l’Union européenne et, notamment, de la France. La perspective d’une intégration de l’ensemble des pays des Balkans occidentaux paraît déterminante, singulièrement pour contrer les propagandes nationalistes.

Les sénateurs ont appris avec plaisir qu’au plan économique, la Bosnie-Herzégovine présente de vrais atouts, par exemple dans les domaines du bois et de la fabrication de meubles, de l’énergie ou de l’agriculture biologique. D’une manière générale, a souligné l’ambassadeur, la présence française est attendue en Bosnie-Herzégovine. Elle peut s’appuyer sur une véritable affinité culturelle, qui se traduit notamment par le statut d’observateur du pays au sein de l’Organisation internationale de la francophonie.

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