Le groupe interparlementaire France-Balkans occidentaux, présidé par Mme Marta de Cidrac (Yvelines – Les Républicains), a reçu, le 18 juillet 2018, Mme Jadranka Chaushevska Dimov, ambassadrice de Macédoine en France. MM. Arnaud Bazin (Val d’Oise – Les Républicains), président délégué pour la Macédoine, Olivier Cadic (UC – Français établis hors de France), secrétaire, et Mme Corinne Féret, vice-présidente du groupe d’amitié, ont également participé à l’entretien.

Après que les sénateurs ont salué la conclusion d’un accord entre Athènes et Skopje sur le nom de « l’ancienne République yougoslave de Macédoine », le 12 juin dernier, Mme Chaushevska Dimov a mis en exergue le caractère à la fois risqué et démocratiquement indispensable de la tenue d’un référendum sur ce texte en Macédoine. Si l’accord est soutenu par une majorité de citoyens en Macédoine, et notamment par les deux principaux partis albano-macédoniens, l’opposition nationaliste le dénonce avec force. Il constitue pourtant une condition nécessaire – mais non suffisante – à la poursuite de l’intégration euro-atlantique du pays.

L’ambassadrice et les sénateurs ont souligné que les pays des Balkans occidentaux avaient besoin d’une perspective européenne solide et claire. Le terme « d’élargissement », qui qualifie plus spécifiquement l’éventuel résultat du processus, paraît à cet égard moins pertinent que celui « d’intégration ». L’Union européenne a sans aucun doute des défis internes à relever, en particulier pour ce qui concerne ses règles et mécanismes de prise de décision, et elle peut s’y atteler parallèlement aux réformes en cours et à venir dans les pays des Balkans occidentaux. Pour ce qui est de la Macédoine, la réaffirmation de cette perspective européenne – à laquelle la France pourrait s’associer – jouerait un rôle essentiel dans le résultat du référendum sur l’accord avec la Grèce.

Mme Chaushevska Dimov a déploré la quasi-absence de la France des Balkans, situation ancienne qui se perpétue au travers d’un cercle vicieux, le désintérêt politique entraînant la désaffection des entreprises, la seconde nourrissant ensuite le premier. Comme en Serbie par exemple, cette absence fait suite à une période de relations plus soutenues : dans le cas de la Macédoine, par exemple, l’ancien sénateur Robert Badinter avait largement contribué à la reconnaissance internationale du pays et à l’élaboration de sa Constitution.

Soucieux d’attirer des capitaux et entreprises au-delà des pays habituellement représentés (Allemagne, Autriche, Turquie notamment) et notamment en France, le nouveau gouvernement macédonien a donc amélioré le programme mis en place par son prédécesseur, qui inclut en particulier la création de zones franches, et désigné un ministre sans portefeuille en charge des investissements étrangers. Par ailleurs, une compagnie aérienne à bas coût opère des vols directs entre Paris et Skopje plusieurs fois par semaine. Les sénateurs ont proposé à l’ambassadrice d’étudier les moyens de contribuer au développement des échanges commerciaux entre les deux pays.

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