Le mercredi 14 mars 2018, le groupe d'amitié France-Irak au Sénat, présidé par le sénateur Bernard Cazeau, a reçu M. Ismaïl Shafiq Muhsin, Ambassadeur d'Irak en France, accompagné de M. Hayder al-Qanahi, Premier secrétaire.

Étaient présents, outre M. Bernard Cazeau, les membres suivants du groupe d'amitié : M.Yves Daudigny, Mme Nicole Duranton, M. Rémi Féraud, M. Olivier Henno, M. Claude Kern, M. Jacques Le Nay, M. Didier Marie, M. Rachel Mazuir, M. André Vallini et M. Jean-Pierre Vial.

La conversation a porté sur les perspectives de la coopération franco-irakienne et la situation sécuritaire et politique en Irak.

Concernant la coopération entre les deux pays, l'ambassadeur a appelé de ses vœux un approfondissement des programmes communs en matière d'éducation : trop peu d'étudiants irakiens vont étudier en France, alors que l'intérêt pour la culture française en Irak est très fort.

Il a également regretté que les entreprises françaises hésitent à investir en Irak en raison de la perception de la situation sécuritaire. Celle-ci s'est notablement améliorée, et les attentes dans les secteurs de la construction et de l'agriculture (élevage, semences notamment) sont très fortes. Le savoir-faire des entreprises françaises serait très apprécié. L'ambassade travaille en ce moment à faciliter l'obtention de visas pour les investisseurs ; à cet égard, M. l'ambassadeur a demandé que l'Irak soit retiré de la liste des pays à risque établie par le Centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères.

Concernant la situation intérieure, les membres du groupe ont exprimé leurs inquiétudes sur la situation des déplacés, notamment chrétiens. Le retour des 2,5 millions de déplacés est la priorité du Gouvernement, a assuré l'ambassadeur. Pour cela, il faut lancer la reconstruction – ce qui nécessite une aide étrangère importante – et restaurer le fonctionnement des services publics, en particulier les écoles.

Il a indiqué que les négociations avec le Gouvernement autonome kurde, après la crise provoquée par le référendum d'indépendance, progressent. La réouverture des aéroports est imminente, ainsi que le versement par le gouvernement central des salaires des fonctionnaires kurdes, mais le Premier ministre, M. al-Abadi, souhaite un règlement global de la question kurde.

L'avenir de l'Irak, a souligné M. l'ambassadeur, repose sur un dépassement des clivages confessionnels.

M. Cazeau a assuré à l'ambassadeur qu'il relaierait son message auprès du gouvernement français, notamment à propos de la coopération en matière d'éducation et du classement de l'Irak dans la liste des pays à risque.

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