Le 23 mars 2021, M. Bernard Fournier (Les Républicains – Loire), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Roumanie, s’est entretenu au Sénat avec S. Exc. M. Luca Niculescu, Ambassadeur de Roumanie en France.

Étaient également présents : M. Bruno Belin (LR – Vienne), Mme Corinne Imbert (LR – Charente-Maritime), M. Patrice Joly (Socialiste, Écologiste et Républicain – Nièvre), M. Antoine Lefèvre (LR – Aisne) et Mme Marie-Pierre Richer (LR – Cher).

M. Bernard Fournier, S. Exc. M. Luca Niculescu et les membres du groupe d’amitié

M. Bernard Fournier, Président, a d’abord indiqué que S. Exc. M. Luca Niculescu et lui-même avaient assisté à l’entretien par visioconférence que le Président du Sénat avait eu la semaine précédente avec Mme Anca Dragu, Présidente du Sénat roumain depuis décembre 2020.

Rappelant combien la francophonie et la francophilie étaient ancrées aussi bien dans la classe politique que dans la population roumaine, en vertu des liens historiques forts remontant au Second Empire, l’ambassadeur a souligné l’engagement actuel de la Roumanie pour la promotion de la langue française dans les institutions européennes. Membre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis 1993, la Roumanie compte plus de 4 millions de locuteurs en français, soit environ 1/5e de sa population.

Évoquant ensuite la situation sanitaire, l’ambassadeur a indiqué que la Roumanie se classait au 6e rang en Union européenne s’agissant du nombre de personnes vaccinées[1], grâce à une campagne de vaccination efficace menée sous commandement militaire. Les variations dans les stocks et les disponibilités de rendez-vous entre les différentes villes ont néanmoins engendré une forme de « tourisme vaccinal ». Si les écoles sont restées fermées plus longtemps qu’en France, les bars et restaurants en extérieur demeurent ouverts ; après une période de réouverture, les théâtres et cinémas sont à nouveau fermés depuis le 8 mars dernier. 1 300 personnes sont hospitalisées en service de réanimation, tandis qu’environ 4 000 nouveaux cas sont recensés chaque jour.

Sur le plan politique, les élections législatives du 6 décembre 2020 ont conduit à la formation d’un gouvernement de coalition entre le Parti national libéral (PNL), l’Union Sauvez la Roumanie-Parti de la liberté, de l’unité et de la solidarité (USR-PLUS) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR). Florin Citu (PNL), nommé Premier ministre, entend mener une politique libérale d’attractivité à destination des investisseurs étrangers. L’ambassadeur a rappelé à ce titre que les liens économiques entre la France et la Roumanie étaient étroits, la France constituant l’un des plus importants investisseurs étrangers dans son pays. La relation économique franco-roumaine s’articule également autour de coopérations industrielles à haute valeur ajoutée, notamment dans le secteur automobile : Renault-Dacia représente ainsi 12 % des exportations roumaines et 3% du PIB du pays. En 2019, les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à 10 milliards d’euros.

Plus généralement, l’ambassadeur a souligné les forts progrès réalisés par la Roumanie en termes de convergence économique depuis son adhésion à l’Union européenne (UE), le PIB par habitant passant de 39 % de la moyenne de l’UE en 2006 à 69 % en 2019 – la ville de Bucarest offrant même un niveau de développement égal à 150 % de la moyenne de l’Union. Avant la crise liée à la pandémie de Covid-19, la Roumanie affichait ainsi l’une des plus fortes croissances économiques parmi les États membres de l’UE (+ 7,1 % en 2017 ; + 4,1 % en 2019) et ne connaissait pas le chômage.

S. Exc. M. Luca Niculescu a ensuite mis en avant la coopération bilatérale culturelle, dont la Saison croisée France-Roumanie en 2019 a constitué un temps fort. L’année 2021 sera quant à elle marquée par les commémorations du 140e anniversaire de la naissance du compositeur roumain George Enescu, qui a vécu de nombreuses années à Paris ; cet automne aura lieu la 25ème édition du Festival international de musique qui porte son nom.

Saluant l’importance de la diplomatie parlementaire, et tout particulièrement le rôle des groupes d’amitié, l’ambassadeur a indiqué combien la Roumanie comptait sur le soutien de la France dans le processus d’adhésion à l’espace Schengen, d’une part, et à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), d’autre part. En réponse à une question de M. Bruno Belin, il a rappelé également l’objectif de la Roumanie d’adhérer à la zone euro.

À rebours de la progression de l’euroscepticisme d’une partie de l’opinion publique européenne, évoquée par M. Patrice Joly, l’ambassadeur a souligné que les Roumains comptaient parmi les peuples les plus européistes de l’UE.

Abordant par ailleurs la situation des Roms en Roumanie (environ 700 000 personnes selon les statistiques officielles, mais probablement plus), S. Exc. M. Luca Niculescu a précisé que les gouvernements successifs poursuivaient, depuis la fin des années 1990, différents projets en faveur de leur intégration économique et sociale.

Pour finir, l’ambassadeur a invité le groupe d’amitié à venir prochainement à l’Ambassade de Roumanie afin d’approfondir les points évoqués, tandis que les membres du groupe ont exprimé leur souhait d’effectuer à l’automne, si les conditions sanitaires le permettent, le déplacement en Roumanie qui était initialement prévu pour 2020.



M. Bernard Fournier (à droite) et S. Exc. M. LucaNiculescu (à gauche)


[1] Au 22 mars 2021, 1 745 000 personnes avaient été vaccinées, pour une population totale de 19 400 000 habitants.

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