Mercredi 25 avril 2018, M. Jean-Pierre Vial, président du groupe interparlementaire d’amitié France-Syrie du Sénat, a reçu au Restaurant du Sénat M. Régis Savioz, chef de la délégation à Paris, et Mme Sara George, conseillère pour les affaires humanitaires et juridiques du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ce déjeuner de travail fait suite à un entretien avec M. Savioz, qui avait eu lieu dans les locaux du CICR le 1er décembre 2017.

L’échange a tout d’abord porté sur la situation humanitaire en Syrie, qui demeure catastrophique selon le CICR. Le conflit reste violent et actif, et les conditions d’un retour des réfugiés ne sont donc pas encore réunies, avec par exemple un manque d’infrastructures de base (eau, etc.) et la présence de mines à l’Est du pays. La réponse humanitaire est possible pour certains réfugiés (les 170 000 personnes ayant quitté la Ghouta par exemple), mais il reste des poches autour de Damas (Yarmouk) où toute intervention est très difficile.

Deux dynamiques conditionnent aujourd’hui la réponse du CICR à la crise syrienne. La première est l’urgence humanitaire : les besoins de l’organisation augmentent malgré un budget qui a doublé ou triplé en Syrie. La seconde est la nécessité de rester neutre politiquement pour éviter tout soupçon, qui entraînerait une baisse des capacités d’action. Ainsi, le CICR refuse des financements fléchés vers certaines actions par crainte de récupération, comme cela a été le cas pour certains financements d’origine française.

Le CICR conserve aujourd’hui le champ d’action le plus large dans le pays, et a pu agir des deux côtés de la ligne de front. Cette capacité est d’autant plus importante que la majeure partie des déplacés se trouve aujourd’hui dans la zone contrôlée par le Gouvernement. Sur un budget de 150 M de francs suisses (125 M €), 60 % sont aujourd’hui déployés dans cette dernière. Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien s’attachent à préserver le niveau de développement en Syrie, car les réfugiés savent que leur avenir s’y trouve.

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