Le résumé

À la mi-juin 2020, l'épidémie de coronavirus en Afrique n'avait pas connu de flambée comparable à celle survenue sur les autres continents : avec environ 250 000 cas et 6 800 morts, l'Afrique ne comptait que 3,2 pourcents des cas recensés dans le monde. Toutefois, l'épidémie était toujours en phase d'accélération.

Pour le moment, les conséquences sanitaires sont beaucoup moins sévères pour l'Afrique que les conséquences économiques et sociales. En cause, la vulnérabilité particulière de l'économie informelle aux mesures de restrictions de liberté qui ont dû être adoptées afin de limiter la propagation du virus, ainsi que de la baisse des transferts financiers à destination du continent, notamment les transferts privés, qui pourraient chuter d'un quart.

Si la communauté internationale, les banques et les organisations d'aide publique au développement se sont mobilisées pour aider l'Afrique à traverser cette crise, les financements annoncés ont été en grande partie prélevés sur des programmes existants. En outre, le moratoire d'un an sur la dette des pays les plus endettés, décidé par le G20, pourrait ne pas être suffisant pour redonner des marges de manoeuvre à des pays souvent déjà asphyxiés par la charge du remboursement.

Dans ce contexte, parallèlement aux efforts visant à soutenir les pays africains dans la crise sanitaire, notamment en les aidant à se procurer les produits indispensables (réactifs, futurs vaccins...) et en soutenant davantage les ONG et les autres acteurs de terrain, il apparaît nécessaire de remettre au premier plan le renforcement des systèmes de santé (par l'investissement des États et par l'implication des banques de développement), de poursuivre la lutte contre les maladies à l'origine de centaines de milliers de morts chaque année (SIDA, tuberculose, paludisme), enfin de développer un nouveau cadre de financement public/privé soutenable à long terme, faisant moins appel à l'endettement.

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