La place des biotechnologies en France et en Europe


Résumé
Abstract

Résumé

La place des biotechnologies en France et en Europe

M. Jean-Yves LE DÉAUT, Député (2005)

Dans le prolongement de son rapport consacré en 1998 à l'utilisation des OGM dans l'agriculture et l'alimentation,  Jean-Yves Le Déaut étudie, dans ce nouveau rapport,  les perspectives offertes par les biotechnologies dans d'autres secteurs d'application, leur diffusion, les enjeux économiques et les contraintes pesant sur leur développement. A partir des dispositifs mis en oeuvre dans plusieurs pays, il identifie les leviers d'un développement des biotechnologies nécessitant la mobilisation de financements importants et l'implication de l'ensemble des acteurs, universités, organismes de recherche, groupes industriels et PME qui doivent se renforcer mutuellement.

Le constat est clair : la France et l'Europe prennent du retard.

Notre pays manifeste des signes d'essoufflement dans les domaines de la recherche publique et privée, de l'innovation et de la création d'entreprises, notamment par rapport aux Etats-Unis. Ce retard doit et peut être rattrapé.

Les biotechnologies, dont le développement a été permis grâce aux fantastiques progrès des sciences de la vie, sont des technologies clés. Jean-Yves Le Déaut considère qu'au-delà des risques, souvent mis en avant pour freiner le développement des biotechnologies, celles-ci peuvent améliorer nos conditions de vie et constituer un outil de développement pour les pays du Sud. Les avancées scientifiques et technologiques réalisées ces dernières années laissent entrevoir de multiples bénéfices que le présent rapport tente d'identifier : améliorer les connaissances fondamentales, créer des substances d'intérêt médical, mettre au point de nouvelles thérapies, détecter et diagnostiquer, diminuer la pollution générée par les pesticides, augmenter les rendements pour subvenir aux besoins alimentaires, améliorer la qualité nutritionnelle des produits, réduire la consommation de matières premières et d'énergie, traiter les déchets, dépolluer.

L'importance des enjeux industriels, dans un contexte marqué par des concentrations successives, ne saurait être non plus sous-estimée, en particulier pour le secteur pharmaceutique qui, selon  Jean-Yves Le Déaut, doit faire face à une véritable « crise ». Pour sortir de la « spirale du déclin », il considère qu'il faut soutenir le tissu industriel existant et favoriser l'innovation.

L'impact des réglementations doit aussi être pris en compte et il faut éviter qu'une nouvelle concurrence, fondée sur les réglementations, ne s'exerce. Le traitement de ces questions doit relever essentiellement de l'échelon européen.

Jean-Yves Le Déaut aborde la situation particulière des OGM dans l'agriculture qui, selon lui, illustre la crise des biotechnologies en France et en Europe et souligne l'impérieuse nécessité de rénover le dialogue entre les experts, les scientifiques et les citoyens.
Les voies d'un redressement passent par une implication plus soutenue de l'Etat pour faire face à la crise du financement des sciences de la vie et des biotechnologies en France et par une meilleure valorisation des résultats issus de la recherche publique. La garantie d'un statut et d'une rémunération décente aux jeunes chercheurs est la première mesure à prendre.

Quinze recommandations comportant soixante-trois propositions sont formulées.


Abstract

By Mr. Jean-Yves Le Déaut, Deputy (2005)

Jean-Yves Le Déaut in his latest report, following on from his 1998 report dedicated to the use of genetically modified organisms in agriculture and food products, reviews the potential offered by biotechnologies when applied in other areas, the means of their dissemination, the economic stakes involved and the constraints hindering their development. By comparison with systems implemented in other countries, he identifies the levers for the development of biotechnologies, which require a high level of funding and the involvement of all the players in the sector, not only universities and research bodies but also industrial groups and medium and small enterprises which must give each other reciprocal support.

The verdict is unmistakable:  France and Europe are falling behind.  

Our country is having difficulty in keeping up with other countries, particularly the United States, in the areas of public and private research, innovation and company creation.  This gap must be closed.  

Biotechnologies, developed as a result of the incredible advances achieved in the life sciences, are key technologies.  Jean-Yves Le Déaut believes that, putting aside the risks that are often cited as a hindrance to their development, biotechnologies can in fact improve our living conditions and constitute a development tool for countries in southern regions of the globe.  Through the scientific and technological advances achieved over the last few years, numerous benefits that this report attempts to identify can be perceived:  the improvement of basic knowledge, creation of substances of interest to medicine, development of new therapies, detection and diagnosis, reduction in the pollution caused by pesticides, increase in yields to meet food needs, improvement of the nutritional quality of products, reduction in the consumption of raw materials and energy, waste treatment and depollution.  

The very high industrial stakes involved, in a context where a series of mergers has taken place, should also not be under-estimated, particularly in the pharmaceutical sector which, according to Jean-Yves Le Déaut, is in the throes of a real "crisis".  To break the "downward spiral", the existing industrial fabric should be given support and innovation must be encouraged.  

The impact that the regulations have must also not be neglected and the situation must be avoided where a new form of competition having its roots in the regulations becomes prevalent.  These issues essentially must be handled at European level.  

Jean-Yves Le Déaut addresses the sensitive issue of genetically modified organisms in agriculture, which he maintains illustrates the crisis that biotechnologies are experiencing in France and Europe, and emphasises that it is paramount for the dialogue to be renewed between experts, scientists and citizens.  

The way to recovery will require a more sustained involvement of the State, to take care of the funding crisis experienced by the life sciences and biotechnologies in France, and  better use made of the results of public research.  A guaranteed status and a decent remuneration for young researchers is the first measure that needs to be applied. 

15 recommendations containing 73 proposals have been made.