ARAGON Jean-Louis-Henri de Bancalis de Maurel, marquis d'Aragon

Pair de France

ARAGON (JEAN-LOUIS-HENRI BANCALIS DE MAUREL MARQUIS D'), pair de France, de 1819 à 1848, né à la Mastre (Ardèche), le 5 août 1763, mort au château de Saliès (Tarn), le 6 janvier 1848, entra dans l'armée après avoir été page du comte d'Artois, et dut a la protection de Monsieur sa nomination comme capitaine dans un régiment de cavalerie. Il était en possession de ce grade en 1789. Dévoué à la monarchie, il inclina vers des concessions à l'esprit nouveau et, commissaire de la noblesse à l'Assemblée de la sénéchaussée de Carcassone, il insista fortement lors de la rédaction des cahiers, pour que son ordre fit le sacrifice des privilèges pécuniaires, ainsi que des règlements qui exigeaient des preuves de noblesse pour l'admission aux emplois. Il émigra cependant vers la fin de 1790, fit la campagne de 1792 en qualité d'aide de camp du maréchal de Castries, et ne rentra en France qu'en 1801. Son attitude à l'égard du Consulat fut des plus réservées ; il resta de même à l'écart sous l'Empire, refusa constamment son adhésion à Napoléon et s'abstint de répondre à l'invitation qui lui fut faite de se joindre à la garde d'honneur formée pour recevoir l'empereur de passage à Toulouse en 1808. La Restauration le trouva au contraire parmi ses partisans les plus empressés. Après l'ordonnance du 5 septembre 1816, il fut nommé à la présidence du collège électoral du département du Tarn; il devait remplir encore ces mêmes fonctions en 1822. Elevé le 5 mars 1819 à la pairie il prit place parmi ceux des défenseurs de la dynastie qui la jugèrent compromise par la politique des ministres ultras ; et il vota avec les royalistes constitutionnels, contre les propositions émanant de ces ministères, notamment contre le rétablissement du droit d'aînesse (8 avril 1826). Après juillet 1839, il se rallia à Louis-Philippe, et conserva son siège de pair de France jusqu'à sa mort.