JAUBERT Pierre-Amédée-Emilien-Probe, chevalier Jaubert

Pair de France

JAUBERT (PIERRE-AMÉDÉE-EMILIEN-PROBE, CHEVALIER), pair de France, né à Aix (Bouches-du-Rhône) le 3 juin 1779, mort à Anvers Saint-Georges (Seine-et-Oise) le 27 janvier 1847, «fils de maître Antoine René Jaubert, avocat au parlement, et de dame Marie-Thérèse-Christine Bertet, son épouse, » étudia les langues orientales; il allait (1798) s'embarquera Toulon, désigné pour une des places de « jeune de langues » à Constantinople, quand il fut choisi pour être l'un des quatre interprètes attachés a l'armée d'Egypte. Ses collègues étant tombés malades, il resta seul, durant la campagne de 1799, auprès de Bonaparte, dont il devint premier secrétaire-interprète, et dont il traduisit les proclamations, la correspondance avec les cheiks, et les décrets. Profondément instruit et d'un caractère très agréable, il fut du petit nombre de ceux que le général ramena avec lui en France. Secrétaire interprète du gouvernement et professeur de turc en 1800 et 1801, il fut envoyé en Orient avec le colonel Sébastiani en 1802, puis à Constantinople en 1804, avec le général Brune, pour traiter de la reconnaissance de Napoléon empereur par le sultan; enfin en Perse, en 1805, pour conclure un traité d'alliance avec le shah. Cette dernière mission ne s'accomplit pas sans difficultés. Arrêté par le pacha de Bayazid, dépouillé des présents qu'il portait, il fut jeté au fond d'une citerne desséchée, où il resta trois mois, et où il aurait sûrement péri, si la mort de son persécuteur ne fût survenue à propos; il put alors gagner Téhéran, où il reçut un excellent accueil. Eu 1807, il se rendit à Varsovie, où était l'empereur, et servit d'interprète à la mission extraordinaire envoyée par le shah. Créé chevalier de l'Empire le 3 juin 1808, il fut, au mois d'avril 1815, envoyé à Constantinople, comme chargé d'affaires de France. La seconde Restauration le fit revenir à Paris, où il demeura sans emploi jusqu'en 1818. A cette époque, il s'occupa avec Ternaux de l'introduction eu France des chèvres tibétaines à laine de cachemire, fit un voyage dans ce but en Orient et en ramena environ 400. Il se remit ensuite à l'enseignement des langues orientales, entra à l'Institut en 1830, en remplacement de M. Barbié du Bocage, et devint conseiller d'Etat puis pair de France le 21 décembre 1841. Sa fille avait épousé M. Dufaure. M. Jaubert était décoré du Soleil de Perse. On a de lui : Voyage en Arménie et en Perse pendant les années 1805 et 1806 (1821); Voyage d'Orembourg à Boukara; Grammaireturque; une traduction estimée de la Géographie, d'Edrizy, etc.