État civil :
Né le 28 février 1758
Décédé le 20 avril 1850
Pairs de France

Pair de France

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

MOLLIEN (FRANÇOIS-NICOLAS, COMTE), ministre, pair des Cent-Jours et pair de France, né à Rouen Seine-Inférieure le 28 février 1758, mort à Paris le 20 avril 1850, « fils de Jacques-Robert Mollien, marchand fabricant, et de Marie-Anne Cotelle, » fit de brillantes études à Paris, entra au ministère des Finances par la protection du duc de Richelieu, y devint bientôt premier commis, et fut chargé, de 1784 à 1786, de la surveillance des fermes générales, dont il augmenta le rendement annuel de quatorze millions. Il obtint en récompense une pension de 3,000 livres jusqu'à la Révolution. Il appuya auprès de M. de Calonne un mémoire de Lavoisier sur les objets de consommation qui échappaient à l'impôt, l'adoption des conclusions de ce mémoire aboutit à la construction des barrières de l'octroi de Paris. A la chute de M. de Calonne, Mollien contribua à la négociation d'un traité de commerce entre la France et l'Angleterre (1786). Au moment de la réorganisation de l'administration des domaines et de l'enregistrement, il fut nommé directeur dans le département de l'Eure. Le 10 août 1792, il donna sa démission. Il s'occupa ensuite d'industrie cotonnière; mais, eu février 1794, sur la dénonciation d'un certain Gaudot, ex-employé des octrois de Paris, que Mollien avait autrefois fait condamner pour vol, il fut déclaré suspect de complicité avec les fermiers généraux, fut emprisonné avec eux, échappa a leur sort, et fut mis en liberté après le 9 thermidor. Il se rendit alors en Angleterre dont il étudia le système financier, et rentra à Paris à l'approche des événements de brumaire. Gandin, ministre des Finances, confia bientôt à Mollien la direction de la caisse d'amortissement, dont celui-ci améliora la comptabilité. L'année suivante, il fut mandé auprès du premier Consul qui voulait mettre un terme aux fluctuations désordonnées de la Bourse de Paris. Tout en étant partisan de la liberté des transactions, Mollien proposa de soumettre les joueurs à la loi commune des contrats. Le premier Consul prit aussi son avis sur la réorganisation de la caisse d'amortissement, sur la Banque de France, sur le taux du change, sur les emprunts, lui demanda un rapport quotidien sur les dispositions de la Bourse et sur les incidents financiers, et le nomma conseiller d'Etat (1804). Lors de la crise que la Banque de France traversa en 1805, Mollien avait proposé de réduire l'escompte; son conseil n'avait pas été écouté ; la panique continuait et chaque jour les caisses étaient assaillies par les porteurs de billet. Napoléon, qui venait de terminer la campagne d'Austerlitz, revint à Paris brusquement, le 26 janvier 1806, et convoqua un conseil de finances auquel assistèrent Gaudin, Barbé-Marbois, deux conseillers d'Etat de Fermon et de Crétet, et Mollien. A l'issue de ce conseil, l'empereur retint Mollien et lui annonça qu'il le nommait ministre du Trésor. Mollien exerça ces fonctions du 27 février 1806 au 30 mars 1814. En mai 1806, il a adressa à l'empereur un rapport remarquable sur la situation du département qui lui était confié; il y signalait deux réformes importantes : la création de la caisse de service, qui affranchissait le Trésor de la tutelle des banquiers, et qui permettait de faire rentrer les revenus de l'Etat par anticipation et de la manière la moins onéreuse, et l'adoption du système de comptabilité en partie double, qui permettait l'exacte surveillance et la parfaite régularité de l'administration financière. Il fut cependant l'adversaire de la mesure proposée par Napoléon, et tendant à déclarer usuraire tout intérêt supérieur à cinq pour cent. Déjà grand cordon de la Légion d'honneur, Mollien fut créé comte de l'Empire le 26 avril 1808, et reçut plusieurs dotations en Westphalie, en Illvrie et en Hanovre. En 1814, il suivit l'impératrice à Blois et vécut dans la retraite pendant la première Restauration. Le 20 mars 1815, il reprit ses fonctions de ministre à la demande de l'empereur, et fut nommé pair de France le 2 juin 1815. Au retour de Gand, il se retira prés d'Etampes, dans sa campagne de Jeurs, qu'il avait achetée en 1807 grâce à une gratification de 300,000 francs que l'empereur lui avait donnée sur les fonds extraordinaires de la grande armée. Mollien fut en effet un des rares ministres qui eurent l'honneur de rester pauvres. En 1818 et en 1819, il refusa le portefeuille que lui offrirent le duc de Richelieu et le duc Decazes, fut nommé pair de France le 5 mars 1819, fut plusieurs fois chargé, à la Chambre haute, du rapport sur le budget, devint président de la commission de surveillance de la caisse d'amortissement, président de l'Institut agronomique, et s'occupa, de la rédaction de ses Mémoires. Après 1830, il fut président de la commission chargée de consentir au commerce parisien un prêt de 30 millions, membre du conseil supérieur du commerce, et conseiller général de Seine-et-Oise. Après la révolution de février, il reçut la visite du prince Louis-Napoléon ; il était le dernier survivant des ministres du premier Empire. Il mourut quelques jours après, sans avoir eu d'enfants de son mariage avec Mlle Dutilleul, fille d'un ancien premier commis des finances. Mollien a laissé des Mémoires qui n'ont pas été publiés. L'empereur Napoléon III a donné son nom à l'un des pavillons du nouveau Louvre.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de François-Nicolas MOLLIEN

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