MUY Jean-Baptiste-Louis-Philippe, comte de Muy

Pair de France

MUY (JEAN-BATISTE-LOUIS-PHILIPPE DE FÉLIX-SAINT-MAIME, COMTE DE), pair de France, né à Ollières (Var) le 25 décembre 1751, mort à Paris le 3 juin 1820, entra, à 18 ans, dans les chevau-légers et, par l'influence du ministre de la Guerre qui était son parent, obtint, en 1775, le commandement du régiment de Soissonnais-infanterie. Il prit part à la guerre d'Amérique, et se distingua au siège d'Yorktown. Décoré de Saint-Louis, nommé brigadier, devenu comte du Muy, maréchal de camp (1788), il exerça divers commandements dans le Midi, et, en 1792, fut envoyé en mission en Suisse par le ministre de la Guerre. Au cours de cette mission, la Convention rendit un décret qui le destituait de ses fonctions comme émigré. Mais ce décret fut rapporté à la demande du ministre de la Guerre, et M. du Muy fut promu général de division. Employé au siège de Lyon, il dut quitter le service peu de temps après, en raison de la loi qui expulsait les officiers nobles de l'armée. Sous le Directoire, il fut remis en possession de son grade et envoyé à l'armée du Nord ; il fit la campagne d'Egypte, organisa la légion nautique, se distingua à Héliopolis, fut fait prisonnier au retour, et, après son rapatriement, reçut le commandement des 21^e et 22^e divisions militaires. Membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire au XII, commandeur de l'ordre le 25 prairial suivant, il prit part, en 1896, à la campagne de Prusse à la tête d'un Corps de cavalerie, se signala par la poursuite vigoureuse qu'il dirigea contre l'ennemi, et devint gouverneur de la Silésie. Créé baron de l'empire le 30 août 1811, il commanda, de 1812 à 1814, la division militaire de Marseille, adhéra avec empressement à la déchéance de l'empereur, et fit mettre en liberté les détenus du château d'If. Il demanda aussi la translation des cendres de Kléber en un lieu digne de ce grand citoyen. Grand-officier de la Légion d'honneur le 29 juillet 1814, commandeur de Saint-Louis le 23 août suivant, il se tint à l'écart pendant les Cent-Jours et fut nommé pair de France le 17 août 1816. Il cessa, à partir de cette époque, d'exercer des fonctions actives, vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney, et ne se mêla que fort peu aux discussions de la Chambre haute.