Déjeuner avec la délégation du Sénat polonais
Mardi 30 juin 2015



Monsieur le président Pociej,
Monsieur le président Sewerynski,
Monsieur le président Ziolkowski, cher ami,
Chers collègues du Sénat de Pologne,
Chers collègues,

Je suis heureux, avec mes collègues sénateurs, de vous accueillir ici au Petit Luxembourg, siège de la présidence du Sénat de la République française, car votre venue est un honneur. Elle est importante pour trois raisons.

Tout d’abord, votre  venue souligne l’excellence de la coopération entre nos assemblées. À cet égard, permettez-moi de remercier le président Pociej et le président Jean-Pierre Leleux qui font vivre cette coopération au quotidien, à l’heure où le bicamérisme est plus que jamais en Europe source de stabilité, de proximité et de sagesse. Je remercie également le vice-président Jean-Yves Leconte et les membres du groupe d’amitié France-Pologne du Sénat.

J’adresse aussi des remerciements particuliers au président Ziolkowski pour son engagement de longue date à faire vivre notre relation privilégiée.

À la fin du mois de mai, j’étais moi-même en Pologne et j’ai pu m’entretenir avec votre Maréchal, le Président Borusewicz, qui est un acteur majeur de la démocratie polonaise.
Avec le Président Borusewicz, nous avons décidé de conforter cette relation privilégiée, en développant encore nos échanges et en enrichissant notre coopération par la mise en place de groupes de travail ou l’adoption de déclarations communes sur les dossiers européens…

Votre venue est aussi le signe de la richesse du dialogue entre nos deux pays. Un dialogue pluriséculaire, illustré par de grandes figures mais aussi par ces milliers de Polonais qui ont tenté leur chance dans notre pays et par ces familles françaises qui assument avec fierté leurs racines polonaises. Un dialogue multiforme, politique, économique, scientifique ou militaire qui a pris la forme d’un partenariat stratégique en 2008.
Un dialogue qui vit sur le terrain, dans les liens de jumelage toujours dynamiques entre de nombreuses communes françaises et polonaises.

Mais nous sommes entre amis et il faut se dire la vérité : ce dialogue a pu connaître des malentendus il y a quelques années, sur la Défense européenne par exemple. Et, à l’heure actuelle, il n’est sans doute pas au niveau où il devrait être. Je pense en particulier à nos relations économiques ou à la place de la francophonie. À nous de relever ce défi.

De plus, l’Union européenne, notre Union européenne, doit faire faire face à de nouvelles menaces, au premier rang desquelles le terrorisme islamiste. Les évènements malheureux de ce week-end en France et en Tunisie en sont une cruelle illustration.
Face à ces menaces, il nous faut avancer ensemble, sur la politique de Défense et la lutte contre le terrorisme, sur les réponses à apporter aux pressions migratoires, mais aussi sur la politique énergétique ou sur la politique agricole…
Vous avez un programme bien chargé cette semaine, en particulier, demain, lorsque vous visiterez l’EPR de Flamanville et les chantiers de DCNS à Cherbourg. J’espère que ce programme sera fructueux et qu’il nous permettra d’envisager de nouvelles perspectives de coopération.

Mais l’Union européenne a aussi besoin de ce dialogue franco-polonais pour progresser et pour ne pas oublier les promesses de ses origines. Pour demeurer cette Europe fondée sur le droit, la paix et la liberté, qui doit autant aux combats du général de Gaulle qu’à ceux de Lech Walesa et de ses compagnons de Solidarnosc.

Chers collègues polonais, votre venue est enfin et surtout placée sous le signe de l’amitié. Cette amitié qui a été forgée par les siècles et qui a résisté à toutes les tempêtes. Cette amitié incarnée par les visages de Frédéric Chopin, d’Adam Mickiewicz, ou de Marie Sklodowska-Curie, sans oublier ceux des soldats de la France libre et du gouvernement polonais en exil, entre 1940 et 1944, côte à côte pour combattre la barbarie nazie.

Oui, chers collègues, vous êtes ici accueillis en amis. Cette amitié que le général de Gaulle avait si bien décrite en 1967, lors de son voyage en Pologne :

"Nous, Polonais et Français, nous nous ressemblons tant. En dépit de la distance, de tout ce qui les distingue, la Pologne et la France s’aiment et savent, d’instinct et d’expérience, que leurs destins se conjuguent ".

Vive la Pologne, vive la France, vive l’amitié franco-polonaise !