LA HAUSSE DES PRIX DU PÉTROLE : UNE FATALITÉ OU LE RETOUR DU POLITIQUE ?

Sous la présidence de M. Joël BOURDIN (UMP - Eure), la Délégation pour la planification du Sénat a examiné et approuvé le 23 novembre un rapport d'information sur la hausse des prix du pétrole de MM. Joseph KERGUERIS (UC-UDF - Morbihan) et Claude SAUNIER (Soc - Côtes d'Armor).

Après une relative période de stabilité pendant les années 90, les prix du pétrole ont explosé depuis 4 ans : entre décembre 2001 et la fin de l'été 2005, ils ont ainsi été multipliés par 3,4, soit autant que lors du premier choc pétrolier en 1973.

Pour la France, les enjeux liés à l'augmentation des prix du pétrole sont de taille. En 2004, notre facture pétrolière globale (pétrole brut et produits raffinés) a augmenté de 26,9 % pour atteindre 23,14 milliards d'euros. La facture énergétique de notre pays représente désormais 1,75 % du PIB, un niveau jamais atteint depuis 1986.

Comment expliquer cette hausse ? N'est-elle que transitoire ou a t-elle au contraire vocation à perdurer ? Enfin, quel est son impact sur l'économie mondiale et plus particulièrement sur l'économie française ? Telles sont les questions auxquelles ce rapport tente de répondre.

Selon ses auteurs, les perspectives d'évolution des prix du pétrole et des produits raffinés sont plutôt sombres : à court terme, de fortes tensions sur les prix sont à prévoir sauf retournement de la conjoncture économique. A moyen terme, les prix du pétrole devraient au mieux évoluer entre 40 et 50 dollars tout en pouvant, au moins de manière temporaire, augmenter brutalement et dépasser les 100 dollars.

Néanmoins, la hausse des prix du pétrole n'est pas une fatalité : puisque les interrogations sont grandes sur la possibilité de l'offre à satisfaire la demande, il convient de jouer sur la demande. Les pouvoirs publics peuvent donc exercer une réelle influence à travers une politique volontariste de diminution de la consommation de pétrole.

La nécessité de réduire la demande de pétrole donne ainsi une nouvelle dimension à la politique de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Jusqu'à présent, celle-ci était défendue pour des raisons exclusivement liées à l'environnement. Les perspectives de prix du pétrole élevés la rendent désormais « rentable » économiquement puisque le respect des objectifs de réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre permettrait à la France d'économiser 148,9 milliards d'euros sur sa facture énergétique en 2050.

Contact presse : Stéphanie Garnier 01 42 34 25 12 ou 25 13 s.garnier@senat.fr