Obésité : le Sénat souhaite accentuer l'effort de prévention

La commission des affaires sociales, présidée par Nicolas About (UC-UDF, Yvelines), a demandé l'organisation, en janvier prochain, d'un débat au Sénat sur l'obésité et les moyens d'enrayer la progression inquiétante de ce fléau qui frappe désormais la France et entraîne des maux de plus en plus nombreux en termes de santé publique.

Depuis 2004, les travaux du Sénat ont largement contribué à la prise de conscience de ce phénomène. Lors du vote de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, la commission des affaires sociales avait ainsi fait valoir, mais sans succès, que la diffusion de messages de prévention par l'Inpes serait plus efficace que des messages insérés directement par les industriels dans leurs spots publicitaires. L'expérience montre désormais que, si 85 % des publicités pour les aliments et boissons gras et sucrés comportent aujourd'hui un message de prévention - les industriels ayant opté majoritairement pour cette solution pour éviter de payer une taxe ‑, le contenu de ce message reste peu compréhensible du public auquel il s'adresse et donc faiblement efficace.

De même, le sénateur Gérard Dériot (UMP, Allier) a, au nom de l'office parlementaire d'évaluation des politiques de santé, présenté un rapport sur les déterminants de l'obésité et les moyens d'endiguer la progression de cette maladie, établi à partir d'une étude commandée à l'Inserm. Il en est résulté une série de propositions : renforcer le dépistage précoce en développant la recherche sur les facteurs déterminants de la maladie ; inciter les industriels de l'agro-alimentaire à améliorer la qualité nutritionnelle des produits et à réduire la taille des portions ; développer les partenariats entre la médecine de ville et les diététiciens ; réduire, par une subvention de l'Etat, le prix des fruits et légumes ; enfin, faciliter l'accès aux équipements sportifs en milieu scolaire, universitaire, professionnel et urbain.

La commission des affaires sociales a, une nouvelle fois, évoqué l'importance de la lutte contre l'obésité à l'occasion de l'examen de la dernière loi de financement de la sécurité sociale. Elle a ainsi fait adopter, par le Sénat, l'instauration d'une taxe sur les boissons sucrées. Si cette initiative n'a finalement pas été retenue par la commission mixte paritaire, elle a permis l'ouverture d'un débat qui donnera sûrement lieu à des développements ultérieurs.

Signalons, enfin, la participation active de plusieurs sénateurs, notamment Brigitte Bout (UMP, Pas-de-Calais), membre de la commission des affaires sociales et vice-présidente du club des maires Epode (Ensemble prévenons l'obésité des enfants), à ce programme d'éducation nutritionnelle. Celui-ci, installé dans 123 villes pilotes, a pour objectif d'améliorer la prévention de l'obésité infantile en agissant en milieu scolaire (formation des enseignants, mise en place de menus équilibrés dans les cantines, etc.), mais également auprès des professionnels de santé de ville, qui sont sensibilisés au dépistage et à la prise en charge précoces.

Contact presse : Pierre-Michel Vauthelin,  01 42 34 25 93,   pm.vauthelin@senat.fr