Le Président du Sénat français a co-signé, avec des présidents d’assemblées de six autres pays européens, un appel à l’Union européenne "à remédier aux conséquences les plus dramatiques" de l’épidémie de Coronavirus.

"La gravité de la situation implique, dans un esprit de solidarité qui est au fondement de l’intégration européenne, une mobilisation sans précédent des ressources, en particulier dans la zone euro", ont tenu à souligner les présidents de Parlements, dans une lettre adressée au Président du Conseil européen, à la Présidente de la Commission européenne, au Président du Parlement européen, à la Présidente de la Banque centrale européenne et au Président de l’Eurogroupe.

Pour ce faire, le Président Larcher et ses homologues présidents d’assemblées recommandent d’explorer la faisabilité et l’opportunité de toutes les solutions pouvant être appliquées, et notamment l’instauration par l’Union européenne d’un "instrument financier ou d’un fonds de solidarité en capacité de lever des ressources et d’effectuer des investissements au bénéfice de tous les États membres".

"Nous sommes dans l’obligation de démontrer que l’Union européenne et l’ensemble de ses États membres sont déterminés à fournir une réponse concrète et rapide aux attentes et aux besoins de nos peuples", dans des circonstances si difficiles qui font tant de victimes, sapent les fondements de nos économies, "minent la solidité même de nos démocraties" et de nos "modèles de société".

Cette lettre intervient alors que se tient, aujourd’hui même, la réunion de l’Eurogroupe des ministres des finances de la zone euro, afin d’examiner quel effort supplémentaire l’Union européenne est en mesure d’entreprendre pour aider les économies des États membres à faire face aux effets de l’épidémie de Covid 19.

Les présidents des assemblées signataires de la lettre ont également appelé à un renforcement de "la souveraineté industrielle européenne afin de produire les biens et matériels indispensables dans le domaine de la santé publique", ainsi que des "mécanismes de solidarité" pour mieux affronter à l’avenir les pandémies.

Ils demandent à l’Union européenne d’engager un "dialogue franc avec des pays non membres de l’Union" dans le but de promouvoir partout "la sécurité alimentaire et des normes sanitaires exigeantes", à l’image de celles en vigueur au sein de l’Union, afin de prévenir l’émergence de nouvelles pandémies.

Les présidents d’assemblées co-signataires de la lettre sont, outre le Président du Sénat français, les Présidents du Congrès des députés et du Sénat espagnols, du Parlement grec, de la Chambre des députés et du Sénat italiens, de la Chambre des députés du Luxembourg, de l’Assemblée de la République du Portugal, de l’Assemblée nationale et du Conseil national de Slovénie.

Nathalie BAHIER
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