Mardi 15 et mercredi 16 septembre, une délégation de sénateurs membres de la Délégation aux entreprises du Sénat conduite par sa présidente, Élisabeth LAMURE (LR - Rhône), est venue à la rencontre des chefs d’entreprise du Morbihan, à l’invitation de Jacques LE NAY (LR - Morbihan), avec d’autres sénateurs du département - Muriel JOURDA (LR) et Joël LABBE (rattaché RDSE) - ainsi que des sénateurs de Maine-et-Loire (Emmanuel CAPUS - Les Indépendants), du Val d’Oise (Sébastien MEURANT - LR) et des Vosges (Jackie PIERRE - LR).

Les objectifs étaient à la fois de faire remonter les difficultés des entreprises dans le contexte actuel et de faire réagir les entrepreneurs bretons aux propositions émises par les sénateurs avant l’été sur différents sujets les concernant : recrutement/compétences, responsabilité sociétale (RSE), numérisation.

Outre la visite de quatre entreprises emblématiques (Cité Marine à Lorient, Multiplast à Vannes, Yves Rocher à La Gacilly et Hamiform à Ploërmel), ils ont échangé avec une vingtaine d'entrepreneurs du département à l’occasion d’une table ronde organisée à la CCI de Vannes.

Pour Élisabeth LAMURE, "il est réconfortant de constater l’impact positif du fort ancrage des entreprises dans leur territoire et l’esprit de solidarité qui prévaut dans ce tissu économique breton. Le soutien actif du préfet, qui a su les accompagner avec efficacité et pragmatisme, donne des lueurs d’espoir dans un ciel encore sombre".

En effet, plusieurs conditions et propositions ont été évoquées pour dégager l’horizon, en particulier :

  • Résoudre la difficulté à recruter et à conserver les compétences, qui subsiste bien que le taux de chômage soit reparti à la hausse. Plusieurs raisons ont été avancées : manque de candidats pour les métiers techniques et de maintenance ; besoin de mieux reconnaître des métiers utiles à la société, comme ceux liés à la sécurité ; déconnexion de Pôle emploi ("on ne vit pas sur la même planète. Ils sont à des années-lumière de nos problématiques", témoigne un chef d’entreprise contraint de recourir aux agences d’intérim) ; manque d’appétence au travail renforcée par le confinement ("la valeur travail est le vrai défi de demain avec l’environnement" assure un autre), ou encore nécessaire renforcement du contrôle des arrêts de travail. Le développement des activités et les relocalisations seront impossibles sans un "électrochoc" dans ces domaines ;
  • Traiter les effets de seuil, s’agissant notamment des obligations imposées à partir de 50 salariés ;
  •  À propos du "retard à l’allumage" des marchés publics et de l’insuffisante prise en compte des critères hors prix, deux propositions ont été émises : d’une part, déléguer la passation des marchés aux préfets et, d’autre part, étendre le bénéfice de la défiscalisation des travaux de rénovation thermique aux résidences secondaires ;
  • Une requête majeure : sortir de l’insécurité normative. À cet égard, plusieurs chefs d’entreprise ont souligné l’impact majeur du crédit d’impôt recherche, qui sauve bien des activités et des emplois en France ;
  • Disposer de services publics qui accompagnent les entreprises dans un esprit pragmatique et de confiance. Sur ce point, "un retour d’expérience serait utile", estime Élisabeth LAMURE, le Morbihan pouvant semble-t-il être cité en exemple ;
  • Nécessité d’une harmonisation européenne (normes, etc.).

Les premières réactions aux annonces du Gouvernement sont globalement positives, même si un appel a été lancé "à la vigilance quant au mode d’emploi du plan de relance et aux modalités de distribution des crédits", précise Elisabeth LAMURE. La table ronde organisée mercredi 23 septembre à 15 h permettra de poursuivre les débats à ce sujet.

Philippe PÉJO
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