Question de M. CAUCHON Jean (Eure-et-Loir - UC) publiée le 16/04/1987

M.Jean Cauchon demande à M. le ministre de l'agriculture de bien vouloir lui préciser la suite réservée aux conclusions de l'étude réalisée en 1985, pour le compte de son administration, par Agro Service Etudes, portant sur la valorisation industrielle des produits de la filière céréales (chapitre 51-12, Etudes à l'entreprise).

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 11/06/1987

Réponse. -Le ministre de l'agriculture précise à l'honorable parlementaire que l'étude réalisée en 1985 portant sur la valorisation industrielle des produits de la filière céréales a mis en évidence des perspectives intéressantes, propres à guider l'action des pouvoirs publics en la matière. L'étude a réalisé l'investigation et l'analyse de toutes les bio-transformations possibles des différents constituants des céréales, notamment le blé, à partir d'une bibliographie internationale et de l'avis d'experts scientifiques et industriels au niveau français essentiellement ; les conclusions sur les perspectives d'évolution de débouchés nouveaux, en particulier dans des secteurs non alimentaires, en sont favorables. D'une part, le développement de l'amidonnerie de blé repose sur la valorisation du gluten : protéine coproduit de l'amidon, dont le prix élevé conditionne la rentabilité économique de cette industrie. Utilisé principalement pour l'amélioration des farinesen panification, il ne trouvera de nouveaux débouchés en tant qu'additif protéique de plats cuisinés que par la meilleure connaissance de ses propriétés fonctionnelles. Aussi, le ministre de l'agriculture a particulièrement veillé à soutenir les programmes de recherche portant sur la maîtrise technologique du gluten, initiés par les professionnels au sein de l'Institut de recherches technologiques agro-alimentaires des céréales. D'autre part, l'amidon peutêtre utilisé plus largement en papeterie, surtout l'amidon de blé, alors concurrent de la fécule de pomme de terre. Il peut également être un substrat de fermentation compétitif vis-à-vis des autres sucres fermentescibles d'origine agricole, pour la production de solvants polysaccharides. Il devrait enfin profiter de l'intérêt croissant de l'industrie des matières plastiques. Ces perspectives d'utilisation par les industries de la chimie et des biotechnologies, confirmées et précisées par le Conseil européendes fédérations des industries chimiques, ont dans un premier temps particulièrement contribué à la défense par les pouvoirs publics français des dossiers sucre et amidon auprès de la commission des Communautés européennes. Ainsi, le conseil a adopté le 25 mars 1986 deux nouveaux règlements permettant à ces industries, non protégées à l'entrée de la C.E.E. vis-à-vis de leurs concurrentes installées dans les pays tiers, de s'approvisionner en céréales et sucre à des prix proches de leurs cours mondiaux. Ces nouvelles conditions réglementaires sont de nature à encourager les utilisations industrielles des produits de la filière céréales. Dans un deuxième temps, le ministre de l'agriculture continuera à apporter son soutien, en matière de recherche et d'investissements, aux opérateurs agricoles et industriels qui sont décidés à s'orienter vers une des voies de valorisation mises en évidence. Cependant, il veillera à ce que ces initiatives réunissent le maximum d'atouts, notamment du point de vue technique et commercial, de façon à permettre leur réussite sur des marchés souvent extrêmement concurrentiels.

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