Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 23/04/1987

M.Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, pour quelles raisons les discussions de printemps du Fonds monétaire international se sont achevées par un échec, et pour quels motifs n'a-t-on pas donné au problème que pose l'endettement du tiers monde - qui constitue pour l'avenir du système financier international le problème majeur - une place plus importante dans cette négociation.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 10/05/1988

Réponse. -La réunion évoquée du Comité intérimaire du Fonds monétaire international ne s'est pas soldée par un échec. La France y avait formulé plusieurs propositions : La première consistait à allonger les délais de remboursement et les périodes de grâce des accords de rééchelonnement consentis par le club de Paris. Cette proposition a reçu un bon accueil et a été mise en oeuvre peu de temps après la réunion de Washington : sept pays en ont d'ores et déjà bénéficié. D'une manière générale, l'activité du club de Paris demeure très soutenue : l'équivalent de 26 milliards de dollars de crédits a été rééchelonné au cours de l'année 1987, portant ainsi à plus de 90 milliards de dollars l'effort consenti par les Etats créanciers depuis l'origine. Par ailleurs la France avait demandé que les pays pauvres les plus endettés ou ceux d'entre eux qui produisent des matières premières bénéficient de financements à taux concessionnel. Ces idées ont été très largement reprises dans le cadre plus général du triplement des ressources de la facilité d'ajustement structurel du F.M.I., dont l'objet est d'accroître le montant des ressources très concessionnelles accordées aux pays les plus pauvres, en portant une attention particulière aux cas des pays fortement endettés ou très dépendants de leurs exportations de matières premières. Cette opération de triplement des ressources, qui correspond à l'apport de 6 milliards de Droits de tirages spéciaux (soit plus de 46 milliards de francs), avait été proposée par le directeur général du F.M.I. peu avant le sommet de Venise. Elle a été immédiatement soutenue par la France, qui apporte une contribution de 800 millions de D.T.S. la plaçant aux tout premiers rangs des pays contributeurs. Cette contribution française est d'ores et déjà utilisable pour le F.M.I., qui devrait pouvoir commencer à effectuer les nouveaux prêts aux pays pauvres dans le courant du 2e trimestre de l'année 1988.

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