Question de M. MOINARD Louis (Vendée - UC) publiée le 07/05/1987

M.Louis Moinard appelle l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur l'inquiétude des électriciens et radio-électriciens de Vendée à la suite des délestages dus aux conditions climatiques et aux incidents en chaîne dans les centrales alimentant l'Ouest de la France. Constatant qu'il est dangereux pour les usagers que la puissance totale attribuée soit sept fois supérieure à la production, il lui demande quelles mesures il envisage prendre pour que l'E.D.F. puisse assurer, dans de bonnes conditions de sécurité, un service public dont les abonnés sont en droit d'attendre la qualité et la quantité.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 03/09/1987

Réponse. -La qualité de desserte des abonnés s'est très sensiblement améliorée depuis une dizaine d'années dans le département de la Vendée grâce à une modernisation progressive des réseaux de distribution ; ainsi, le temps de coupure moyen d'un usager est-il passé de 15 heures en 1978 à 6 heures en 1986. Les clients importants desservis en moyenne tension disposent d'une tension convenable sur l'ensemble du département. Quant au taux de clients basse tension mal alimentés, il a été très sensiblement réduit puisque porté en zone rurale de 22,2 p. 100 en 1982 à 12,6 p. 100 en 1985 et, en moyenne globale de 18 p. 100 en 1982 à environ 10 p. 100 aujourd'hui. Cette amélioration de la qualité de desserte, notamment en ce qui concerne le nombre des coupures, est due aux très importants efforts entrepris tant par Electricité de France que par le syndicat d'électrification du département pour ce qui concerne les zones rurales. Toutefois, une série d'incidents fâcheux est venue perturber durant le mois de janvier dernier, à plusieurs reprises, le réseau de distribution. Ces perturbations ont été dues successivement aux mouvements de grève, aux incidents qu'a subis la centrale de Cordemais et enfin à des dégâts importants causés sur les réseaux électriques aériens par des pluies verglaçantes. Sur ce dernier point, il est à noter qu'Electricité de France a tout mis en oeuvre pour remettre en état le plus vite possible les réseaux endommagés, en faisant appel au personnel de ses centres de Nantes et de La Rochelle. En outre, le phénomène de pluie verglaçante n'est apparu avec une telle ampleur dans cette région de Vendée qu'au cours des dernières années. La répétition de cet aléa climatique conduit le centre de distribution de La Roche-sur-Yon à construire les nouveaux réseaux avec des hypothèses de calcul plus sévères que celles de la norme. Quant aux coupures d'électricité dont ont été victimes les usagers au cours des grèves précitées, elles appellent une réflexion sur les modalités selon lesquelles le service minimum doit être assuré dans cet établissement public national. En ce qui concerne les incidents sur la centrale de Cordemais, ils se sont en effet produits alors que, en raison de la puissance maximale appelée, l'ensemble du réseau se trouvait fragilisé. Le réseau de transport a été alors exploité au maximum de ses possibilités, voire au-delà, afin de répartir au mieux l'énergie fournie par d'autres centres de production. De l'analyse effectuée, il ressort que le niveau de la puissance appelée par les consommateurs n'est pas le fait initiateur de ces incidents, et qu'en tout état de cause l'alimentation électrique de l'Ouest aurait été correctement assurée sans les déclenchements fortuits des tranches de la centrale de Cordemais. Il apparaît en fait que les moyens de production situés dans l'Ouest ou à proximité restent suffisants pour faire face à la demande pendant plusieurs années, mais il convient qu'Electricité de France prenne toutes dispositions pour assurer une parfaite fiabilité de ses installations dont la plupart sont récentes et ne devraient donc pas poser de problèmes d'exploitation. En tout état de cause, au-delà de ces perturbations à caractère exceptionnel, Electricité de France a prévu d'améliorer son réseau de transport, en créant le poste de transformation 225 kV/90 kV de la Merlatière au nord de La Roche-sur-Yon dont la mise en service est prévue en 1988 et qui est destiné à assurer l'essentiel de l'alimentation en électricité de la Vendée. D'autre part, de nouveaux postes-sources H.T./M.T. seront construits au rythme de deux par an jusqu'en 1991. Tous ces travaux s'accompagneront d'une modernisation des réseaux moyenne tension et basse tension. Enfin, il n'y a pas lieu de s'inquiéter de l'écart existant entre la somme des puissances souscrites par les abonnés et la puissance installée au niveau de la production : en effet, les appels de puissance des usagers sont très irréguliers, et n'approchent la puissance souscrite que durant des périodes très courtes. Statistiquement, les pointes et les creux des courbes de charge individuelles se compensent, au moins pour partie, et les besoins de puissance qui en résultent au niveau de la production sont bien moindres que la somme des puissances souscrites. Ce phénomène, connu des électriciens sous le nom de " foisonnement " est, bien entendu, pris en compte dans le dimensionnement du parc de production afin d'éviter la réalisation d'investissements de production coûteux et qui s'avèreraient inutiles pour la collectivité. ; construits au rythme de deux par an jusqu'en 1991. Tous ces travaux s'accompagneront d'une modernisation des réseaux moyenne tension et basse tension. Enfin, il n'y a pas lieu de s'inquiéter de l'écart existant entre la somme des puissances souscrites par les abonnés et la puissance installée au niveau de la production : en effet, les appels de puissance des usagers sont très irréguliers, et n'approchent la puissance souscrite que durant des périodes très courtes. Statistiquement, les pointes et les creux des courbes de charge individuelles se compensent, au moins pour partie, et les besoins de puissance qui en résultent au niveau de la production sont bien moindres que la somme des puissances souscrites. Ce phénomène, connu des électriciens sous le nom de " foisonnement " est, bien entendu, pris en compte dans le dimensionnement du parc de production afin d'éviter la réalisation d'investissements de production coûteux et qui s'avèreraient inutiles pour la collectivité.

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