Question de M. LONGEQUEUE Louis (Haute-Vienne - SOC) publiée le 11/06/1987

M.Louis Longequeue demande à M. le ministre délégué auprès du ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports, chargé de l'environnement, de bien vouloir exposer les principales conclusions auxquelles sont parvenus les spécialistes européens des maladies des arbres, réunis à Grenoble du 18 au 22 mai. Est-il exact qu'il a été fait état, lors de cette réunion, d'un certain recul de la déforestation résultant de l'action des polluants atmosphériques.

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Réponse du ministère : Environnement publiée le 05/11/1987

Réponse. -L'inventaire de l'état sanitaire des forêts réalisé pour l'année 1986 par l'O.N.F. ne montre pas de recul de la déforestation, mais plutôt une tendance globale à la stabilisation par rapport aux années antérieures. Cette mesure varie en fait en fonction des essences : le phénomène de dépérissement semble un peu régresser chez les conifères, et s'aggraver chez les feuillus. Ce constat fait partie des conclusions du symposium effets de la pollution de l'air sur les écosystèmes terrestres et aquatiques qui s'est tenu à Grenoble du 18 au 22 mai 1987. Le but de cette manifestation internationale était de faire le point sur l'avancement des recherches scientifiques dans ce domaine (programme Deforpa) et de faire des recommandations. Elles concernent principalement quatre domaines : les dommages et les baisses de rendement constatées expérimentalement sur les cultures agricoles apparaissent à des concentrations de polluants beaucoup plus basses qu'on ne croyait. Les effets de la pollution atmosphérique sur les écosystèmes forestiers sont moins bien connus à l'heure actuelle que dans le domaine agricole. Les recherches devront donc être accentuées, d'une part, sur les causes et mécanismes des altérations des forêts, d'autre part, sur la détection et la connaissance des symptômes du dépérissement. Il est acquis que l'acidification progressive des eaux de surfaces (lacs des pays nordiques et d'Europe centrale) provient de dépôts atmosphériques acides excessifs. Certaines pratiques liées à l'aménagement du territoire et à la gestion des terres (plantation de conifères...) peuvent contribuer à ce phénomène. En revanche, la réduction des émissions atmosphériques françaises de dioxyde de soufre (- 50 p. 100 depuis 1980) n'a pas encore été suivie d'effet dans ce domaine. Si des expériences pour restaurer des écosystèmes perturbés ont donné des résultats intéressants (chaulage des lacs, apport de calcium dans les solsforestiers...), il convient de s'assurer que la généralisation des mesures préventives et curatives n'entraînera aucun effet néfaste à long terme.

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