Question de M. CALMÉJANE Robert (Seine-Saint-Denis - RPR) publiée le 01/10/1987

M.Robert Calmejane a l'honneur d'attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'opportunité qu'il y aurait, dans le cadre du programme d'instruction civique, de souligner l'importance de l'oeuvre perpétuée depuis un siècle par le Souvenir français. En effet, c'est en 1887 que fut fondée par M. Nissen, enseignant alsacien, cette association qui se dévoue au souvenir des morts, tombés au cours des combats que la France eut à soutenir pour sa liberté et son honneur. Le Souvenir français se charge notamment de l'entretien, dans chaque commune, des tombes militaires et participe activement à toutes les commémorations patriotiques. S'agissant d'une oeuvre exemplaire et d'intérêt national, il lui demande de bien vouloir envisager la célébration du 100e anniversaire de cette association, afin que les jeunes générations soient sensibilisées à son action.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/03/1988

Réponse. -Les horaires et instructions pour l'école élémentaire prévoient qu'une heure par semaine doit être consacrée à l'éducation civique. Compte tenu du jeune âge de leurs élèves, les instituteurs sont amenés à illustrer fréquemment la présentation de notions telles que la patrie, l'unité et l'identité nationales par des exemples choisis dans d'autres disciplines et en particulier l'histoire. Toutefois le programme d'histoire des classes élémentaires s'étend de la préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine ; il est dès lors difficile de rendre compte, dans le cadre de cet enseignement, de l'action spécifique de chaque groupement de combattants ou de patriotes. Le ministère de l'éducation nationale demeure toujours attentif à ce que les instituteurs veillent à associer leurs élèves aux cérémonies commémoratives du 11 novembre 1918 et du 8 mai 1945. Ainsi, d'une part, des délégations d'élèves sont conviées à assister à ces cérémonies ; d'autre part, en classe, les enseignants rappellent à leurs élèves les sacrifices consentis par leurs aînés et rendent hommage à ceux qui en perpétuent le souvenir. Une association comme le Souvenir français a également pour vocation d'enrichir par ses témoignages et son rayonnement les savoirs dispensés par l'école ; le fait qu'elle soit autorisée à quêter le 1er novembre aux portes des cimetières constitue d'ores et déjà une reconnaissance par les pouvoirs publics du rôle qu'elle peut jouer. Au collège et au lycée, c'est d'abord dans le cadre de l'enseignement de l'histoire que l'oeuvre perpétuée par le Souvenir français peut être évoquée en classes de troisième, première et terminale, dont le programme axé sur la période contemporaine porte notamment sur l'étude des deux guerres mondiales. L'étude de ces conflits, de l'Occupation et de la Résistance, permet aux professeurs de rappeler de façon approfondie les sacrifices consentis par les générations précédentes dans les combats pour la liberté. De plus, à cet enseignement s'ajoute l'action du concours national de la résistance et de la déportation, organisé tous les ans pour les élèves volontaires des classes de troisième, terminale et des lycées professionnels. En offrant chaque année un thème nouveau à la réflexion des élèves, il permet de mettre un accent particulier sur tel ou tel événement ayant marqué l'histoire de la Résistance. L'action menée par le Souvenir français peut aussi être évoquée, en liaison avec le programme d'histoire, dans le cadre de l'éducation civique dont l'enseignement a été rétabli dans les collèges depuis la rentrée scolaire de 1986. Cette discipline se fixe, en effet, comme objectif de développer chez les élèves le sens de l'intérêt général, le respect de la loi et l'amour de la République. Elle permet, en particulier en classe de troisième dont le programme comporte l'étude de " La France, Etat républicain ", d'évoquer le souvenir des morts tombés au cours des combats que la France a dû soutenir pour sa liberté. Par ailleurs, à l'occasion des fêtes nationales du 11 novembre et du 8 mai, le ministre demande aux professeurs de rappeler à leurs élèves les sacrifices consentis par leur aînés. Comme le montrent ces quelques exemples, les professeurs ont de nombreuses occasions, au cours d'une même année scolaire, de rappeler le souvenir de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la France. Quant à la célébration du 100e anniversaire du Souvenir français, une demande peut être adressée à la délégation aux commémorations nationales, mais le ministre estime ne pas devoir multiplier en trop grand nombre des rappels d'anniversaires, aussi importants soient-ils. Des interventions répétées risquent, en effet, d'émousser voire de lasser l'intérêt que professeurs et élèves portent à ces célébrations. De plus, elles n'apportent souvent que l'occasion d'interventions ponctuelles qui ne représentent pas pour les élèves le réel bénéfice des actions en profondeur menées dans le cadre de l'enseignement proprement dit. ; importants soient-ils. Des interventions répétées risquent, en effet, d'émousser voire de lasser l'intérêt que professeurs et élèves portent à ces célébrations. De plus, elles n'apportent souvent que l'occasion d'interventions ponctuelles qui ne représentent pas pour les élèves le réel bénéfice des actions en profondeur menées dans le cadre de l'enseignement proprement dit.

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