Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 08/10/1987

M.Marcel Vidal demande à M. le ministre de l'intérieur quel est le bilan pour la période estivale de l'année 1986, d'une part, des incendies de forêt sur le territoire national et, d'autre part, du nombre de criminels incendiaires appréhendés au cours de cette période.

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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 21/04/1988

Réponse. -En 1986, 46 122 hectares ont été parcourus par le feu et 38 personnes ont été mises en cause lors de ces sinistres. A la suite de ces incendies dramatiques, le Gouvernement a élaboré une nouvelle stratégie de lutte contre les incendies de forêts, qui repose notamment sur la mobilisation préventive des moyens permettant ainsi une intervention rapide sur les feux naissants. L'effort consenti en la matière est important et s'est traduit pour l'année 1987 par une augmentation de 50 p. 100 de crédits. Ce nouveau dispositif a été mis en oeuvre de façon coordonnée entre l'Etat et les départements concernés. Le bilan de la campagne feux de forêts 1987 dans les départements méditerranéens (10 691 hectares) permet d'affirmer que les efforts décidés par le Gouvernement pour renforcer le dispositif de lutte ont porté leurs fruits. Ce chiffre n'avait jusqu'alors jamais été approché. D'autres paramètres démontrent également l'efficacité du dispositif mis en place : la superficie moyenne détruite par chaque incendie est pour cet été de 3,6 hectares. Elle s'établit pour les dix dernières années à 14,1 hectares et n'avait jamais été inférieure à 4 hectares ; 9 feux ont dépassé la limite des 100 hectares contre 52 en 1986 et 37 en moyenne depuis 10 ans. Malgré la sécheresse exceptionnelle, la superficie moyenne parcourue par feu n'a jamais été aussi faible. Il en est ainsi de la région Corse, où le risque météorologique a, en effet, été particulièrement critique en 1987. Compte tenu de ces bons résultats, cette politique doit être amplifiée en 1988. Sa consolidation sera recherchée, d'une part, par le renforcement des moyens mobilisés, et notamment l'augmentation du nombre des hélicoptères bombardiers d'eau, d'autre part, par l'amélioration des conditions de mobilisation et d'engagement du dispositif. Concernant la lutte contre les incendiaires, le ministère de l'intérieur, en liaison avec le ministère de l'agriculture et les co
llectivités territoriales, conduit différentes actions visant à améliorer le comportement du public en milieu forestier et à intensifier le dispositif dissuasif à l'encontre des incendiaires. Des instructions on été données aux préfets du Sud-Est afin qu'ils mettent en place des structures garantissant l'échange d'informations entre les différents partenaires concernés par cet aspect de la protection de la forêt contre l'incendie : élus, sapeurs-pompiers, forestiers, gendarmes, policiers. Peuvent y être associés des services, tel l'office national de la chasse, qui disposent d'éléments utiles en raison de leur présence fréquente en forêt. Des bureaux d'études et de centralisation de renseignements sur les incendies de forêts (B.E.C.R.I.F.) sont constitués ou en cours de constitution dans les douze départements les plus concernés dans le Sud-Est. L'objet de ces B.E.C.R.I.F. est, d'une part, de faciliter l'arrestation des incendiaires, d'autre part, de créer un climat d'insécurité pour les auteurs d'incendie. Ces actions ont permis de mettre en cause, en 1987, 166 individus qui ont été à l'origine de sinistres, dont 30 auteurs volontaires.

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