Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 03/12/1987

M.Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre délégué auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur, quels efforts supplémentaires il pourra engager en 1988 pour permettre à l'I.N.R.A. de poursuivre son action dans le domaine de la recherche fondamentale, en particulier dans des directions essentielles pour notre filière agroalimentaire, comme la physiologie, la pathologie, la science des aliments, la climatologie, la physico-chimie, l'économie.

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Réponse du ministère : Recherche et enseignement supérieur publiée le 03/03/1988

Réponse. -L'Institut national de la recherche agronomique, dont l'objectif est notamment l'amélioration de la compétitivité de la filière agro-alimentaire, doit faire face à deux mutations. La première concerne le développement de disciplines scientifiques de haut niveau et la pénétration de technologies de pointe dans un secteur facilement perçu comme traditionnel. La seconde, d'ordre économique, conduit, d'une part, à une recherche accrue de la qualité aussi bien pour la production agricole que pour ses produits de transformation, d'autre part, à un souci de diminution du coût de cette production et, enfin, à un effort de diversification. La politique de recherche de l'I.N.R.A. doit donc tenir compte de cette double exigence en faisant se rencontrer une recherche de haut niveau avec un ensemble économique très diversifié qui a des besoins à court, moyen et long terme. Pour ce faire, l'I.N.R.A. doit réaliser un juste équilibre entre plusieurs domaines d'activité : recherche fondamentale, maîtrise des technologies stratégiques, recherche-développement et approches de synthèse. En matière de recherche fondamentale, les priorités de l'I.N.R.A. sont liées aux spécificités de la filière agro-alimentaire. Il s'agit d'assurer le maintien d'une recherche de base compétitive, en relation avec d'autres organismes de recherche (universités, C.N.R.S. ou organismes plus finalisés tels que le C.E.A., le C.N.E.S. ou le C.I.R.A.D.), notamment dans les domaines de la physiologie végétale et animale, de la pathologie, de la génétique moléculaire, de la microbiologie, etc. Pour 1988, les moyens de l'I.N.R.A. ont été substantiellement renforcés, notamment pour tout ce qui concerne les recherches fondamentales et les recherches de pointe. En particulier, la plupart des seize nouveaux postes de chercheurs créés seront affectés à ces disciplines prioritaires. Les dotations en autorisations de programme du ministère de la recherche et de l'enseignement supérieur en faveur de l'I.N.R.A. passent de 430,4 à 445 M.F., soit une progression de 3,4 p. 100. Dans l'ensemble de ces autorisations de programme, une très forte priorité a été accordée aux équipements mi-lourds et moyens (90 M.F., soit + 32,7 p. 100) : ces mesures constituent le prolongement logique de l'effort d'investissement immobilier entrepris les années précédentes en faveur du développement des recherches de base prioritaires (en particulier : développement des biotechnologies animales dans le cadre de l'opération " Jouy 2000 ", biotechnologie agro-industrielle à Grignon,...). L'I.N.R.A. pourra de la sorte se doter d'un important parc de recherche fondamentale de haut niveau (micro-imagerie R.M.N., séquenceur de protéines, synthétiseur de peptides, spectromètres de masse, spectrophotomètres, microscopes électroniques à balayage, etc.). La dotation affectée aux opérations immobilières (50 M.F.), certes en diminution du fait du caractère exc eptionnel des opérations lourdes menées les années précédentes (Jouy, Versailles, notamment), permettra d'une part de compléter le dispositif des infrastructures nécessaires au développement des recherches de base (génétique à Jouy-en-Josas, phytopharmacie à Versailles, d'autre part, le secteur de l'économie et de la sociologie rurales bénéficiera en 1988 d'une ouverture de crédits de 7,7 M.F. en autorisations de programme afin de regrouper les laboratoires de Paris et de Rungis : il devrait en résulter une nouvelle dynamique scientifique d'équipes qui travaillaient souvent sur des thématiques communes. En ce qui concerne le soutien de programmes, son niveau (240 M.F.) augmente de 2,6 p. 100, permettant ainsi de couvrir les besoins des nouveaux dispositifs de recherche fondamentale (Jouy 2 000). En matière de moyens de calcul, la dotation de 29 M.F. est en diminution apparente par rapport à 1987, mais en progression de 3,8 M.F. par rapport aux financements réellement mis en place. La recherche de base en bénéficie largement : laboratoires nouveaux de Nancy (génie logiciel) et Toulouse (intelligence artificielle). Si l'on tient compte enfin de la reconduction des crédits indicatifs (36 M.F.) générateurs d'opérations concertées nouvelles bénéficiant pour une assez large part à des recherches fondamentales, on peut dire que l'I.N.R.A. aura en 1988 les moyens de mener une politique de recherche caractérisée par les axes suivants : assurer la mise en service complète d'un certain nombre d'opérations intégrant un fort niveau de recherche fondamentale : c'est notamment le cas du centre de biotechnologie de Jouy-en-Josas ; ne pas porter préjudice aux moyens de secteurs scientifiques ; poursuivre l'effort de modernisation engagé antérieurement. ; programmes, son niveau (240 M.F.) augmente de 2,6 p. 100, permettant ainsi de couvrir les besoins des nouveaux dispositifs de recherche fondamentale (Jouy 2 000). En matière de moyens de calcul, la dotation de 29 M.F. est en diminution apparente par rapport à 1987, mais en progression de 3,8 M.F. par rapport aux financements réellement mis en place. La recherche de base en bénéficie largement : laboratoires nouveaux de Nancy (génie logiciel) et Toulouse (intelligence artificielle). Si l'on tient compte enfin de la reconduction des crédits indicatifs (36 M.F.) générateurs d'opérations concertées nouvelles bénéficiant pour une assez large part à des recherches fondamentales, on peut dire que l'I.N.R.A. aura en 1988 les moyens de mener une politique de recherche caractérisée par les axes suivants : assurer la mise en service complète d'un certain nombre d'opérations intégrant un fort niveau de recherche fondamentale : c'est notamment le cas du centre de biotechnologie de Jouy-en-Josas ; ne pas porter préjudice aux moyens de secteurs scientifiques ; poursuivre l'effort de modernisation engagé antérieurement.

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