Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 04/08/1988

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre des transports et de la mer si, au-delà des différentes mesures supplémentaires de sécurité qu'envisage la S.N.C.F. pour donner une garantie normale à ses usagers, le moment ne serait-il pas venu d'encourager une réflexion approfondie sur le développement des systèmes d'automatisation, où l'intervention humaine s'exercerait davantage dans le contrôle des appareils que dans leurs manoeuvres.

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Réponse du ministère : Transports publiée le 27/10/1988

Réponse. - La S.N.C.F. a effectivement engagé une nouvelle réflexion visant à actualiser le programme de sécurité qui avait été mis au point à la suite des accidents de l'été 1985 et à en accélérer l'exécution. Dans l'immédiat, la S.N.C.F. a renforcé les actions de vérification à effectuer après intervention sur les organes de frein et a développé une action de sensibilisation de toute l'entreprise aux opérations de sécurité. Elle a également organisé une table ronde sur la sécurité avec les organisations syndicales. Deux importantes mesures techniques ont d'ores et déjà été décidées par la S.N.C.F. : modification immédiate des automotrices de banlieue de façon à éviter toute manipulation intempestive du robinet d'arrêt de la conduite de frein ayant été à l'origine de l'accident de la gare de Lyon ; installation, d'ici à la fin de l'année 1988, de dispositifs d'asservissement de la traction au freinage sur tous les engins encore non équipés desservant la banlieue et la grande couronne de Paris de façon à éviter tout renouvellement d'un accident comme celui de la gare de l'Est. Enfin, une première tranche du programme de contrôle de vitesse devrait être présentée lors d'un prochain conseil d'administration de la S.N.C.F. Ainsi les premières mesures décidées font une part importante aux systèmes d'automatisation permettant de pallier d'éventuelles défaillances humaines. Mais, au-delà de ces mesures, il est certain que doit se développer une réflexion sur l'évolution nécessaire des rapports de l'homme avec la machine, dans un contexte de mutation technologique très importante. Car, malgré la généralisation souhaitable de dispositifs d'automatisation, l'intervention humaine restera encore essentielle dans la technique ferroviaire, comme dans d'autres domaines d'ailleurs. L'évolution des métiers ferroviaires, notamment vers des tâches davantage liées aux contrôles de ces dispositifs, nécessite donc une attention particulière de façon à ce qu'elle respecte l'intérêt du travail et, donc, la motivation de celui qui l'accomplit.

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